Les travailleurs des plantations d`Etat de Toumbokro sont plus que jamais considérés comme des morts en sursis. La famine galopante, les conditions de vie précaires et autres maux qui émaillent le quotidien des défenseurs de la nation au plan agricole laissent plus d`un perplexes. Lors de notre dernier passage à Toumbokro, dans l`univers des " soldats " du café-cacao, les témoignages vivants de ces bras valides ont laissé un triste souvenir de l`héritage légué par le président Félix Houphouët-Boigny. Toumbokro village ou carrefour de la mort, c`est désormais l`appellation que font les travailleurs des champs de café-cacao du village bâti par le président Feu Félix Houphouët-Boigny. Et pour cause, la misère, la famine, les mauvaises conditions de vie dues au non payement de plusieurs mois des de salaire par le nouveau gestionnaire de l`Agropole, entretiennent au sens propre du terme, l`enfer que vivent chaque jour, chaque heure et chaque instant, les populations. Pour ces derniers la mort n`a plus de secret. Ce qui nous a été donné de constater le week-end dernier dans ce village démontre la réduction de l`être humain à sa plus simple expression. M. Kouamé Dissing, secrétaire général des travailleurs de Toumbokro, au nom de ses camarades à peint le triste tableau de la situation " Depuis longtemps, c`est nous qui vivons ici à la plantation. L`Etat à qui le président Houphouët avait cédé les plantations s`est toujours bien occupé de nous jusqu`à récemment où elles ont été cédées au District de Yamoussoukro. Et là, nos malheurs ont commencé. Les engagements pris ne sont plus respectés. Le paiement des salaires avec des bulletins de salaires a disparu. Le gouverneur N`dri Apollinaire et son gestionnaire de l`Agropole, Yao André refusent de payer les quatre années de travail sans salaire. Ils ont instauré un système de travail-payé qu`ils ne payent pas. Aujourd`hui, tout est dans un état lamentable ici. Nous n`avons plus de pompe d`hydraulique villageoise et nous buvons l`eau du lac qui est polluée. On ne mange plus et n`arrivons plus à mettre nos enfants à l`école. Le dispensaire est vide. Ici on meurt de tout, faute de médicaments. Nous sommes fatigués d`être pris comme des bons à rien. Le Président Houphouët n`a jamais laissé un de ses travailleurs mourir de faim. Alors, si le gouverneur ne peut pas assurer ces fonctions, qu`il rétrocède les plantations au ministère de l`agriculture. Nous, ce ne sont pas les meetings ou faire des interviews dans les journaux qui nous intéressent. Qu`il paye nos droits et arriérés de salaire et nous irons dans nos villages respectifs. L`Agropole, c`est un leurre. Car il n`y a rien de tout ce qu`ils disent qui existe. Que le président Laurent Gbagbo viennent voir nos conditions de vie… " A-t-il laissé éclater sa colère.
Jean Paul Loukou à Yamoussoukro
Jean Paul Loukou à Yamoussoukro