Une mission BAD-FMI-BM séjourne dans la capitale économique pour s'enquérir de l'évolution du programme conclu. Le moins qu'on puisse dire, est qu'il marque le pas.
Une mission des bailleurs de fonds est à Abidjan pour évaluer le programme économique et financier conclu avec le gouvernement ivoirien le 27 mars 2009. Démarrée le 2 septembre, cette première revue, après l'atteinte du point de décision, s'achève le 16 septembre. Une étape cruciale sur le chemin de l'allègement de la dette extérieure, sous l'initiative des Pays pauvres très endettés (Ppte). «Nous souhaitons que cette mission permette d'apprécier objectivement les efforts déployés par le gouvernement dans la mise en œuvre des engagements pris», observe le ministre Charles Diby Koffi. Ce discours, à la limite de l'interpellation, tire, sans doute, ses origines dans les réserves exprimées par les bailleurs de fonds.
Selon des sources proches des négociations, digèrent mal les changements intervenus à la tête de la direction du Budget et des Finances. L'image de Michel Tahi, le remplaçant de Kouassi Kouamé, inspire peu de confiance et son aura peine à faire autorité. Autant dire que le point d'achèvement, supposé ouvrir la voie à des financements plus importants pour la relance est sur une planche savonneuse. Selon certaines estimations provisoires, les écarts par rapport au programme budgétaire risquent de se creuser au dernier semestre. Les critères de réalisation budgétaires les plus importants ont été largement manqués.
Par ailleurs, sur les repères quantitatifs convenus, certains n'ont pas été respectés, notamment en ce qui concerne les recettes budgétaires pétrolières, les marchés de gré à gré, l'improvisation liée au transfert de la capitale à Yamoussoukro et le paiement des arriérés intérieurs. Ce dernier aspect du problème est à la base des discussions serrées entre Abidjan et le FMI. Les retombées d'une gestion hasardeuse sont susceptibles d'éloigner davantage le point d'achèvement et d'assombrir la situation socio-économique. «Les clairons de la victoire doivent toucher les créateurs de richesses», objecte un membre de la délégation. Malgré les efforts, l'Etat reste devoir à ses fournisseurs près de 240 milliards Fcfa. La transparence des surplus générés par la flambée des cours du pétrole demeure une préoccupation majeure, parce que ces surplus échappent au contrôle. Le gouvernement déclare vouloir sauver la raffinerie nationale.
Respecter les engagements
L'objectif, selon le ministre des Mines, Léon Monnet, est de conjurer le déficit chronique de la Société ivoirienne de Raffinage (Sir), estimé à environ 60 milliards de Fcfa. Quant aux filières agricoles notamment le cacao, la parafiscalité reste encore élevé. Il convient, selon les enquêteurs, de corriger rapidement les dérapages budgétaires susceptibles d'ébranler la stabilité macro-économique, de redresser les résultats économiques et de conduire les réformes structurelles nécessaires. «Ce point d'achèvement, dans un ou deux ans, est fonction du rythme que les autorités vont imprimer aux réformes », affirme-t-on. En effet, rien n'est acquis. Des pays sortant de conflit comme le Libéria, la République centrafricaine, le Tchad, le Congo Brazza se trouvent aujourd'hui dans la même situation que la Côte d'Ivoire, à savoir dans la phase intérimaire de cheminement vers le point d'achèvement après avoir obtenu le point de décision. Beaucoup sont retardés par les réformes structurelles qu'ils n'arrivent pas à mener à terme, ces réformes ayant un fort contenu de bonne gouvernance.
Lanciné Bakayoko
Une mission des bailleurs de fonds est à Abidjan pour évaluer le programme économique et financier conclu avec le gouvernement ivoirien le 27 mars 2009. Démarrée le 2 septembre, cette première revue, après l'atteinte du point de décision, s'achève le 16 septembre. Une étape cruciale sur le chemin de l'allègement de la dette extérieure, sous l'initiative des Pays pauvres très endettés (Ppte). «Nous souhaitons que cette mission permette d'apprécier objectivement les efforts déployés par le gouvernement dans la mise en œuvre des engagements pris», observe le ministre Charles Diby Koffi. Ce discours, à la limite de l'interpellation, tire, sans doute, ses origines dans les réserves exprimées par les bailleurs de fonds.
Selon des sources proches des négociations, digèrent mal les changements intervenus à la tête de la direction du Budget et des Finances. L'image de Michel Tahi, le remplaçant de Kouassi Kouamé, inspire peu de confiance et son aura peine à faire autorité. Autant dire que le point d'achèvement, supposé ouvrir la voie à des financements plus importants pour la relance est sur une planche savonneuse. Selon certaines estimations provisoires, les écarts par rapport au programme budgétaire risquent de se creuser au dernier semestre. Les critères de réalisation budgétaires les plus importants ont été largement manqués.
Par ailleurs, sur les repères quantitatifs convenus, certains n'ont pas été respectés, notamment en ce qui concerne les recettes budgétaires pétrolières, les marchés de gré à gré, l'improvisation liée au transfert de la capitale à Yamoussoukro et le paiement des arriérés intérieurs. Ce dernier aspect du problème est à la base des discussions serrées entre Abidjan et le FMI. Les retombées d'une gestion hasardeuse sont susceptibles d'éloigner davantage le point d'achèvement et d'assombrir la situation socio-économique. «Les clairons de la victoire doivent toucher les créateurs de richesses», objecte un membre de la délégation. Malgré les efforts, l'Etat reste devoir à ses fournisseurs près de 240 milliards Fcfa. La transparence des surplus générés par la flambée des cours du pétrole demeure une préoccupation majeure, parce que ces surplus échappent au contrôle. Le gouvernement déclare vouloir sauver la raffinerie nationale.
Respecter les engagements
L'objectif, selon le ministre des Mines, Léon Monnet, est de conjurer le déficit chronique de la Société ivoirienne de Raffinage (Sir), estimé à environ 60 milliards de Fcfa. Quant aux filières agricoles notamment le cacao, la parafiscalité reste encore élevé. Il convient, selon les enquêteurs, de corriger rapidement les dérapages budgétaires susceptibles d'ébranler la stabilité macro-économique, de redresser les résultats économiques et de conduire les réformes structurelles nécessaires. «Ce point d'achèvement, dans un ou deux ans, est fonction du rythme que les autorités vont imprimer aux réformes », affirme-t-on. En effet, rien n'est acquis. Des pays sortant de conflit comme le Libéria, la République centrafricaine, le Tchad, le Congo Brazza se trouvent aujourd'hui dans la même situation que la Côte d'Ivoire, à savoir dans la phase intérimaire de cheminement vers le point d'achèvement après avoir obtenu le point de décision. Beaucoup sont retardés par les réformes structurelles qu'ils n'arrivent pas à mener à terme, ces réformes ayant un fort contenu de bonne gouvernance.
Lanciné Bakayoko