Bernard N’Guessan Konan, ancien baron du PDCI-RDA : “Les Baoulé sont convaincus de la justesse du combat de Gbagbo”

Bernard N’Guessan Konan a été, pendant de longues années, la bête noire du Front populaire ivoirien, faisant gagner tous les scrutins au PDCI-RDA dans le département de Sassandra. Aujourd’hui, il a rejoint la direction départementale de campagne du candidat Laurent Gbagbo à la présidentielle du 29 novembre prochain. Notre Voie : Il se raconte, ici à Sassandra, que vous êtes l’homme qui a toujours fait gagner le PDCI-RDA dans le département. Mais comment se fait-il que vous vous retrouvez aujourd’hui au Front populaire ivoirien, un parti que vous avez aidé à combattre hier ? Bernard N’Guessan Konan : Je suis effectivement aujourd’hui militant du Front populaire ivoirien et fier de l’être. Je suis même chargé de la sensibilisation des Baoulé du département de Sassandra pour que le Président Gbagbo soit réélu lors de la présidentielle du 29 novembre prochain. Pour répondre à votre question, je dirai que tout est parti d’une déception des dirigeants du PDCI eux-mêmes. C’est ce qui ne m’a pas encouragé à continuer mon travail. Je veux dire que j’ai eu beaucoup de frustrations qui m’ont fait partir du PDCI-RDA. N.V. : Le Front populaire ivoirien (FPI) est, comme le PDCI-RDA, composé également d’hommes et de femmes. Vous pouvez avoir là-bas aussi des frustrations. Si tel était le cas, iriez-vous déposer vos valises ailleurs ? B.N.K. : Pour rien au monde, je ne quitterai le FPI. Je dirais même sans risque de me tromper que ma famille et moi mourrons au FPI parce que j’ai confiance en Laurent Gbagbo. Le Président Gbagbo et les militants du FPI n’agissent pas comme les militants du PDCI-RDA que j’ai quitté. Quand tu travailles correctement avec moi, il n’y a pas de problème. Et il faut reconnaître aujourd’hui que je n’ai pas de problème avec le premier magistrat de la ville de Sassandra, le maire Vincent Libi Koita, qui est correct avec moi. Nous avons de très bonnes relations. N.V. : Qu’est-ce qui vous fait dire que les Baoulé vont vous suivre dans cette nouvelle aventure avec le FPI ? B.N.K. : Nos parents baoulé peuvent changer. Et c’est ce que je dis toujours . Nos parents baoulé ne sont pas bêtes. Ils étaient tous au PDCI-RDA parce qu’avant, ce parti était le parti unique. Aujourd’hui, il suffit que des Baoulé partent vers eux pour leur expliquer la politique du FPI et il n’y a pas de problème. Ce sont des gens qui inventent des choses pour dire que Laurent Gbagbo va les chasser une fois au pouvoir. Mais le Président Gbagbo le dit lui-même si bien, depuis qu’il est au pouvoir et cela fait 9 ans, combien de Baoulé a-t-il chassé ? Donc, je me suis engagé à sensibiliser nos parents Baoulé, leur dire que ce qu’on vient leur raconter, c’est du mensonge. Mais ils sont déjà nombreux ceux qui sont convaincus de la justesse du combat de Gbagbo. N.V. : Comment arrivez-vous à sensibiliser tous les parents baoulé quand on sait qu’ils vivent généralement loin des villages, dans des campements quelquefois difficiles d’accès ? B.N.K. : La question des moyens de déplacement est une préoccupation permanente. Je l’ai souligné au cours du séminaire de Sassandra à l’initiative de la direction du parti qui a porté sur l’état des lieux, la stratégie et l’organisation de la campagne du candidat Laurent Gbagbo. Je demande seulement qu’on mette des moyens à ma disposition pour aller facilement vers mes parents dans les campements baoulé. Une fois que j’aurai ces moyens-là, il n’y aura aucun problème pour la réélection du Président Gbagbo à plus de 80 %. Imaginez-vous, je ne peux pas aller à pied à Atteykro, à Edouard-kro, etc. Il me faut une voiture ou, à défaut, une moto. N.V. : Etes-vous sûr de réussir seul là où plusieurs militants autochtones du FPI ont échoué ? B.N.K. : Non je ne suis pas seul. Vous avez dû le constater au cours de notre séminaire. Je suis venu avec 4 baoulé qui sont des membres influents de la communauté Baoulé du département de Sassandra. Eux aussi sont convaincus que le FPI est le meilleur parti qui pense au développement véritable de la Côte d’Ivoire. I
nterview réalisée par Robert Krassault
envoyé spécial ciurbaine@yahoo.fr