Le ministère du Plan par le biais du Bureau national de la prospective, a commandé une Enquête sur les aspirations des populations vivant en Côte d'Ivoire (Eapci). Les résultats de cette étude sont préoccupants.
Des chiffres à la fois éloquents et inquiétants. « Deux tiers de la population (66,6%) ne sont pas satisfaits du comportement des partis politiques contre 25, 6% ». Cet extrait des conclusions de l'Enquête diligentée par le ministère du Plan sur les aspirations des populations vivant dans le pays, reprises jeudi dans nos colonnes (Nord Sud N˚ 1289), en dit long sur l'état d'esprit des habitants de la Côte d'Ivoire. Selon les statistiques, les aspirations des populations relativement à la politique, l'économie, la cohésion sociale sont loin d'être comblées à ce jour. En effet, il ressort de l'étude que la population dans sa majorité n'est pas satisfaite des politiques. 61, 8% des enquêtés souhaite même que le nombre des formations politiques soit limité à 5 ou 10 au maximum. Ils justifient leur opinion par la nécessité d'une entente minimale au sein de la classe politique. Toute chose qui montre les limites du multipartisme dans notre pays. Les enquêtés pensent également que la Côte d'Ivoire n'est pas suffisamment démocratique (46, 6% contre 24, 8%). Pour eux, depuis 1990, l’image de la démocratie ne fait que se dégrader. Une situation qui peut s’expliquer par l'absence de liberté d'expression, le non respect des droits de l'Homme et la tenue d'élections non transparentes. Les chiffres concernant l'immigration sont tout aussi inquiétants. 73, 3% des Ivoiriens interrogés estime que les étrangers sont trop nombreux. 48, 8% d'entre eux soutient même qu'ils ont joué un rôle dans la crise militaro politique actuelle. Le plus intriguant. 61, 8% (contre seulement 34, 3%) des enquêtés sont contre la suppression de la carte de séjour. Pour ceux qui sont de cet avis, la carte de séjour permet de contrôler l'immigration. Elle limitait par conséquent, la « forte présence » des étrangers. Un foyer de xénophobie couve-t-il en Eburnie ? Le message des chiffres est à prendre au sérieux. Concernant la cohabitation des religions en Côte d'Ivoire, qu'ils soient au Centre, au Nord-Est, au Nord-Ouest, au Nord ou au Centre-Est, à 80%, les enquêtés la trouvent bonne.
«Forte présence» des étrangers
De même que les rapports des religions avec l'Etat (75, 9% des opinions). L'enquête a aussi demandé l'avis des habitants sur les relations de la Côte d'Ivoire avec la France. Si 45, 2%, essentiellement des travailleurs de l'administration publique, des élèves et étudiants, des instruits du niveau supérieur disent ne pas être satisfaits, 39, 8% est d'un avis contraire. Par ailleurs, la mauvaise image que donnait en apparence la police, a été confirmée par l'étude. La majorité des habitants pense qu'elle n'accomplit pas pleinement sa mission. Ils souhaitent une police plus intègre, professionnelle, efficace et nombreuse. Et aussi suffisamment équipée pour assurer la sécurité des citoyens. A l'opposé, l'armée bénéficie d'une opinion plus favorable. Les administrés estiment qu'elle accomplit pleinement son rôle de défense et de sécurité contre les périls extérieurs. La justice ivoirienne n'est pas mieux vue que la police nationale. Les populations la trouvent laxiste, corrompue, manipulée par les intérêts économiques, partiale avec les pauvres et les faibles et dépendante totalement du gouvernement. Que pense la population de la légalisation de la polygamie en Côte d'Ivoire ? Les enquêtés dans leur majorité, surtout des femmes, y sont opposés. Les arguments de limitation du célibat des jeunes filles et de réduction du phénomène des maîtresses avancés par ceux qui sont pour, ne sont pas partagés par les premiers. Les résultats de l'Eapci pourraient être qualifiés d'alarmistes. Cependant, rappelons qu'une étude similaire menée en 1993, ne s'était matérialisée que 6 ans après. Ces conclusions ne sont donc pas de simples chiffres. Mais un message qu'il ne faut pas balayer du revers de la main.
BKI
Des chiffres à la fois éloquents et inquiétants. « Deux tiers de la population (66,6%) ne sont pas satisfaits du comportement des partis politiques contre 25, 6% ». Cet extrait des conclusions de l'Enquête diligentée par le ministère du Plan sur les aspirations des populations vivant dans le pays, reprises jeudi dans nos colonnes (Nord Sud N˚ 1289), en dit long sur l'état d'esprit des habitants de la Côte d'Ivoire. Selon les statistiques, les aspirations des populations relativement à la politique, l'économie, la cohésion sociale sont loin d'être comblées à ce jour. En effet, il ressort de l'étude que la population dans sa majorité n'est pas satisfaite des politiques. 61, 8% des enquêtés souhaite même que le nombre des formations politiques soit limité à 5 ou 10 au maximum. Ils justifient leur opinion par la nécessité d'une entente minimale au sein de la classe politique. Toute chose qui montre les limites du multipartisme dans notre pays. Les enquêtés pensent également que la Côte d'Ivoire n'est pas suffisamment démocratique (46, 6% contre 24, 8%). Pour eux, depuis 1990, l’image de la démocratie ne fait que se dégrader. Une situation qui peut s’expliquer par l'absence de liberté d'expression, le non respect des droits de l'Homme et la tenue d'élections non transparentes. Les chiffres concernant l'immigration sont tout aussi inquiétants. 73, 3% des Ivoiriens interrogés estime que les étrangers sont trop nombreux. 48, 8% d'entre eux soutient même qu'ils ont joué un rôle dans la crise militaro politique actuelle. Le plus intriguant. 61, 8% (contre seulement 34, 3%) des enquêtés sont contre la suppression de la carte de séjour. Pour ceux qui sont de cet avis, la carte de séjour permet de contrôler l'immigration. Elle limitait par conséquent, la « forte présence » des étrangers. Un foyer de xénophobie couve-t-il en Eburnie ? Le message des chiffres est à prendre au sérieux. Concernant la cohabitation des religions en Côte d'Ivoire, qu'ils soient au Centre, au Nord-Est, au Nord-Ouest, au Nord ou au Centre-Est, à 80%, les enquêtés la trouvent bonne.
«Forte présence» des étrangers
De même que les rapports des religions avec l'Etat (75, 9% des opinions). L'enquête a aussi demandé l'avis des habitants sur les relations de la Côte d'Ivoire avec la France. Si 45, 2%, essentiellement des travailleurs de l'administration publique, des élèves et étudiants, des instruits du niveau supérieur disent ne pas être satisfaits, 39, 8% est d'un avis contraire. Par ailleurs, la mauvaise image que donnait en apparence la police, a été confirmée par l'étude. La majorité des habitants pense qu'elle n'accomplit pas pleinement sa mission. Ils souhaitent une police plus intègre, professionnelle, efficace et nombreuse. Et aussi suffisamment équipée pour assurer la sécurité des citoyens. A l'opposé, l'armée bénéficie d'une opinion plus favorable. Les administrés estiment qu'elle accomplit pleinement son rôle de défense et de sécurité contre les périls extérieurs. La justice ivoirienne n'est pas mieux vue que la police nationale. Les populations la trouvent laxiste, corrompue, manipulée par les intérêts économiques, partiale avec les pauvres et les faibles et dépendante totalement du gouvernement. Que pense la population de la légalisation de la polygamie en Côte d'Ivoire ? Les enquêtés dans leur majorité, surtout des femmes, y sont opposés. Les arguments de limitation du célibat des jeunes filles et de réduction du phénomène des maîtresses avancés par ceux qui sont pour, ne sont pas partagés par les premiers. Les résultats de l'Eapci pourraient être qualifiés d'alarmistes. Cependant, rappelons qu'une étude similaire menée en 1993, ne s'était matérialisée que 6 ans après. Ces conclusions ne sont donc pas de simples chiffres. Mais un message qu'il ne faut pas balayer du revers de la main.
BKI