Le président Gbagbo va effectuer une visite à Korhogo. La capitale du nord de la Côte d’Ivoire accueille déjà les équipes d’éclaireurs. Cette visite est capitale dans la stratégie électorale du chef de l’Etat. Elle est redoutée par tout son entourage d’autant plus qu’elle vise à le rapprocher d’un peuple que son régime a martyrisé. Pour éviter le fiasco, Gbagbo y met les moyens. Si le voyage de novembre 2007 fut un relatif succès, l’implication personnelle du patron des Forces Nouvelles, le cadre républicain de la visite et sa mission de voyage de réconciliation des ivoiriens, y étaient pour quelque chose.
Les appréhensions sont légitimes.
Par contre, Le dernier passage de Gbagbo dans la cité du Poro n’a pas connu un franc succès populaire. Pour preuve, le cortège a traversé de bout en bout toute la ville presque dans l’indifférence. Ce 10 juillet, le Président Gbagbo, malgré les sirènes n’a pas eu droit à la sortie "spontanée" des populations. C’était un signe. Un grand signe qui n’a pas échappé aux membres du camp présidentiel qui étaient du voyage. Au premier rang, le Dr Malick Issa Coulibaly qui, pour la circonstance, s’était démené comme un beau diable pour réserver un accueil chaleureux à son nouveau patron. Un véritable revers qui suscite d’énormes inquiétudes tant il est vrai que Korhogo fait partie des calculs arithmétiques du candidat du FPI pour, non seulement, étoffer le nombre des voix qui lui seront favorables, mais aussi et surtout, pour déstabiliser le RDR sur ses bases, le 29 novembre. Il faut donc garder le contact entre Gbagbo et les populations du nord. Mais il faut surtout soigner son image auprès de cette population qui le considère juste comme le Président de la République et ne lui accorde pas plus que les égards dus à ce statut. La réflexion pour relooker l’image du Woody de Mama trouve trois cibles.
D’abord, la mythique confrérie des dozos. Cette organisation paramilitaire est réputée pour sa loyauté et sa franchise. En outre, elle compte des milliers de membres régis par un principe militaire : l’obéissance au chef. Avoir cette force avec soi est très important. En second lieu, la communauté musulmane. Elle est vaste dans la région et traverse en ce moment le mois de ramadan, la période pendant laquelle elle devient sensible aux actes de générosité et de solidarité. Enfin, en troisième lieu, les paysans et plus particulièrement les producteurs de coton. La région des savanes, première productrice de coton dans le pays compte des milliers de producteurs de l’or blanc. Des paysans qui ont énormément souffert des impayés des sociétés d’égrainage. Dr Malick Issa Coulibaly, directeur de cabinet adjoint du président Gbagbo, fils de la région et fils de la famille de la chefferie cantonale en l’occurrence, la famille Gbon Coulibaly, se voit confier la charge d’approcher toutes ces personnes afin de leur présenter « l’autre image de Gbagbo ». Ici, il ne s’agit pas de programme de gouvernement pour convaincre. Il s’agit de parler en termes de biens matériels et d’espèces sonnantes et trébuchantes. Peu importe l’après élection, il n y a que l’immédiat et le contenu des poches qui comptent pour présenter Gbagbo comme le généreux bienfaiteur.
Dès son accession au poste de directeur de cabinet adjoint, sous le prétexte de remercier les vieux dont les prières lui ont valu sa nomination, Dr Malick Issa a fait le tour des sages pour les préparer à le recevoir toutefois qu’il se présentera à eux, mandaté par le président Gbagbo. Car, selon ses dires, ces différentes missions, il les accomplit dans le cadre de ses fonctions administratives et non dans un cadre militant. Mais aujourd’hui, à Korhogo, les actions de celui que beaucoup appellent le "duo gagnant" ne laissent plus de doute. Avec les moyens de l’Etat et les agents de l’Etat (les préfets et sous-préfets qu’il mobilise facilement de par son statut) Dr Malick fait ouvertement campagne pour le compte du président Gbagbo et le FPI. Lors de la tournée du FPI à Korhogo, il a reçu le président Affi et sa délégation à sa résidence pour un dîner très festif. C’est avec des militants du FPI et du RPP (qui a officiellement annoncé son soutien au candidat Gbagbo) qu’il marche à Korhogo. Ce sont les mêmes militants qu’il avait mis en mission sur le terrain qui ont été pris avec les 5.000 faux extraits de naissance. C’est encore contre lui que des artisans ont déposé auprès du préfet de région, une motion de protestation pour les actions visant à ramener à la tête de leur structure, la Chambre National des Métiers, l’ancien président, Koné Issa qui n’est autre que le directeur de campagne de Laurent Gbagbo à Korhogo III. Le 10 juillet dernier, il va surprendre tous les korhogolais avec son slogan : « Laurent Gbagbo et Dr Issa Malick, le duo gagnant du 29 novembre 2009 », ce slogan qui lui vaut aujourd’hui un sobriquet : « le duo gagnant », est imprimé sur des tee-shirts des banderoles et des prospectus lors de la visite du président Gbagbo. L’on se souvient de sa déclaration au micro de la RTI après la cérémonie de raccordement hydraulique de Korhogo au fleuve Bandama: « les populations de Korhogo se souviendront de cette action le 29 novembre». Dans le courant du mois d’août, il crée une organisation des cadres du nord à Abidjan pour un objectif de développement. Certainement un autre plateau de diffusion pour le président Gbagbo. Le 31 juillet, il recevait, en compagnie du préfet de région, un nombre impressionnant de dozos pour leur remettre la somme de 5 millions, toujours de la part du président Gbagbo. Le lundi 31 août, avec une forte présence du corps préfectoral, ce sont les musulmans de tous les huit départements de la région des savanes qui reçoivent des mains de Malick en mission pour le Président Gbagbo quinze tonnes de sucre et quinze tonnes de riz. Depuis quelques temps, le message circule dans les villages pour demander aux paysans de venir accueillir le président Gbagbo qui vient leur payer les impayés de coton. Si les dozos sortent, accompagnés de tous les musulmans de la région pour tous ensemble venir dire merci à leur bienfaiteur d’un jour, par l’action de celui qui a dit au cours d’une cérémonie à Korhogo être : « la deuxième personnalité la plus proche du président de la République », le président Gbagbo se frottera les mains. Mais, les populations qui ne sont pas dupes ont fait la lecture de tout ce ballet. Et beaucoup projettent de ne pas se prêter à la supercherie.
Mack Dakota, Correspondant
Les appréhensions sont légitimes.
Par contre, Le dernier passage de Gbagbo dans la cité du Poro n’a pas connu un franc succès populaire. Pour preuve, le cortège a traversé de bout en bout toute la ville presque dans l’indifférence. Ce 10 juillet, le Président Gbagbo, malgré les sirènes n’a pas eu droit à la sortie "spontanée" des populations. C’était un signe. Un grand signe qui n’a pas échappé aux membres du camp présidentiel qui étaient du voyage. Au premier rang, le Dr Malick Issa Coulibaly qui, pour la circonstance, s’était démené comme un beau diable pour réserver un accueil chaleureux à son nouveau patron. Un véritable revers qui suscite d’énormes inquiétudes tant il est vrai que Korhogo fait partie des calculs arithmétiques du candidat du FPI pour, non seulement, étoffer le nombre des voix qui lui seront favorables, mais aussi et surtout, pour déstabiliser le RDR sur ses bases, le 29 novembre. Il faut donc garder le contact entre Gbagbo et les populations du nord. Mais il faut surtout soigner son image auprès de cette population qui le considère juste comme le Président de la République et ne lui accorde pas plus que les égards dus à ce statut. La réflexion pour relooker l’image du Woody de Mama trouve trois cibles.
D’abord, la mythique confrérie des dozos. Cette organisation paramilitaire est réputée pour sa loyauté et sa franchise. En outre, elle compte des milliers de membres régis par un principe militaire : l’obéissance au chef. Avoir cette force avec soi est très important. En second lieu, la communauté musulmane. Elle est vaste dans la région et traverse en ce moment le mois de ramadan, la période pendant laquelle elle devient sensible aux actes de générosité et de solidarité. Enfin, en troisième lieu, les paysans et plus particulièrement les producteurs de coton. La région des savanes, première productrice de coton dans le pays compte des milliers de producteurs de l’or blanc. Des paysans qui ont énormément souffert des impayés des sociétés d’égrainage. Dr Malick Issa Coulibaly, directeur de cabinet adjoint du président Gbagbo, fils de la région et fils de la famille de la chefferie cantonale en l’occurrence, la famille Gbon Coulibaly, se voit confier la charge d’approcher toutes ces personnes afin de leur présenter « l’autre image de Gbagbo ». Ici, il ne s’agit pas de programme de gouvernement pour convaincre. Il s’agit de parler en termes de biens matériels et d’espèces sonnantes et trébuchantes. Peu importe l’après élection, il n y a que l’immédiat et le contenu des poches qui comptent pour présenter Gbagbo comme le généreux bienfaiteur.
Dès son accession au poste de directeur de cabinet adjoint, sous le prétexte de remercier les vieux dont les prières lui ont valu sa nomination, Dr Malick Issa a fait le tour des sages pour les préparer à le recevoir toutefois qu’il se présentera à eux, mandaté par le président Gbagbo. Car, selon ses dires, ces différentes missions, il les accomplit dans le cadre de ses fonctions administratives et non dans un cadre militant. Mais aujourd’hui, à Korhogo, les actions de celui que beaucoup appellent le "duo gagnant" ne laissent plus de doute. Avec les moyens de l’Etat et les agents de l’Etat (les préfets et sous-préfets qu’il mobilise facilement de par son statut) Dr Malick fait ouvertement campagne pour le compte du président Gbagbo et le FPI. Lors de la tournée du FPI à Korhogo, il a reçu le président Affi et sa délégation à sa résidence pour un dîner très festif. C’est avec des militants du FPI et du RPP (qui a officiellement annoncé son soutien au candidat Gbagbo) qu’il marche à Korhogo. Ce sont les mêmes militants qu’il avait mis en mission sur le terrain qui ont été pris avec les 5.000 faux extraits de naissance. C’est encore contre lui que des artisans ont déposé auprès du préfet de région, une motion de protestation pour les actions visant à ramener à la tête de leur structure, la Chambre National des Métiers, l’ancien président, Koné Issa qui n’est autre que le directeur de campagne de Laurent Gbagbo à Korhogo III. Le 10 juillet dernier, il va surprendre tous les korhogolais avec son slogan : « Laurent Gbagbo et Dr Issa Malick, le duo gagnant du 29 novembre 2009 », ce slogan qui lui vaut aujourd’hui un sobriquet : « le duo gagnant », est imprimé sur des tee-shirts des banderoles et des prospectus lors de la visite du président Gbagbo. L’on se souvient de sa déclaration au micro de la RTI après la cérémonie de raccordement hydraulique de Korhogo au fleuve Bandama: « les populations de Korhogo se souviendront de cette action le 29 novembre». Dans le courant du mois d’août, il crée une organisation des cadres du nord à Abidjan pour un objectif de développement. Certainement un autre plateau de diffusion pour le président Gbagbo. Le 31 juillet, il recevait, en compagnie du préfet de région, un nombre impressionnant de dozos pour leur remettre la somme de 5 millions, toujours de la part du président Gbagbo. Le lundi 31 août, avec une forte présence du corps préfectoral, ce sont les musulmans de tous les huit départements de la région des savanes qui reçoivent des mains de Malick en mission pour le Président Gbagbo quinze tonnes de sucre et quinze tonnes de riz. Depuis quelques temps, le message circule dans les villages pour demander aux paysans de venir accueillir le président Gbagbo qui vient leur payer les impayés de coton. Si les dozos sortent, accompagnés de tous les musulmans de la région pour tous ensemble venir dire merci à leur bienfaiteur d’un jour, par l’action de celui qui a dit au cours d’une cérémonie à Korhogo être : « la deuxième personnalité la plus proche du président de la République », le président Gbagbo se frottera les mains. Mais, les populations qui ne sont pas dupes ont fait la lecture de tout ce ballet. Et beaucoup projettent de ne pas se prêter à la supercherie.
Mack Dakota, Correspondant