« Boribana » pour Prégnon Serges. Depuis le Samedi 5 Septembre 2009, le commissariat du 1er Arrondissement de Yamoussoukro, en charge de l’enquête sur l’assassinat de Lara Langlais, a mis la main, sur ce jeune homme qui a reconnu être le meurtrier de la canadienne le jeudi 3 Septembre dernier à son domicile à Yamoussoukro. Selon le commissaire de police du 1er, M. Liagro G. Charles, des témoignages très concordants ont permis à la police de mettre le grappin sur ce technicien informaticien de son Etat, âgé de 19 ans. « Non seulement il avait l’habitude de réparer les ordinateurs des travailleurs de l’Agropole, et de la victime, mais aussi et surtout, Prégnon était la seule personne que la dame attendait pour établir sa connexion internet défaillante. » Ce qu’a confirmé à la police le copain de Lara Langlais, lors de son interrogatoire. Selon le commissaire, il n’est pas à son premier forfait. ‘’ C’est un récidiviste déjà déferé par nos services (le 2ème Arrondissement) pour une affaire de portable’’, a-t-il dit. ‘’Le mercredi 02 septembre, vers 10h, je me suis rendu chez Mme Lara. Comme elle ne répondait pas, je suis retourné en ville pour revenir à midi. Une dame était assise dans le salon qui m’a dit que Mme Lara était dans son bureau où je me rends. Elle avait attaché une serviette à sa poitrine. La dame constate que l’ordinateur qu’elle lui avait donné à dépanner marche bien et se connecte facilement. Elle essaie le projecteur avec lequel elle devait aller faire une conférence à Abidjan’’, dira l’accusé. En fait, selon Prégnon, c’était le pilote du projecteur qui n’était pas installé. Ce à quoi il s’est attelé. ‘’Quand j’ai lancé le téléchargement, la connexion était lente et j’ai voulu rentrer. Elle m’a retenu pour achever le travail. (…) Nous avons continué et elle m’a montré des livres sur Face book, puis est allée s’asseoir sur une valise en bois où elle met ses documents. Quand elle s’est levée, j’ai constaté qu’elle saignait’’, a expliqué l’accusé qui aurait à l’en croire, attiré l’attention de dame Lara sur le fait qu’elle saignait. ‘’Quand la dame fait elle-même le constat, elle rentre dans les toilettes puis ressort pour aller congédier l’autre qui attendait dans le salon. (…) Après elle est rentrée dans sa chambre et m’a appelé et m’a demandé de venir (…). Ce que j’ai refusé, vu qu’elle n’était pas en bonne position (menstrues, Ndlr). Elle a tellement insisté qu’on est sorti ensemble. Et quand on a fini, je me suis rhabillé et j’ai continué mon travail. Elle m’a rappelé pour me montrer des photos X qu’elle avait prises sur le net. Des photos pornographiques présentant plusieurs manières de faire l’amour. Sur la troisième photo, la dame avait comme une ceinture au cou et c’est dans cette position qu’elle m’a demandé de lui faire avec elle. Elle s’est encore nettoyée, et comme elle n’avait pas la même ceinture utilisée sur la photo, elle a demandé que l’on prenne le câble de l’imprimante. J’ai pris le câble que j’ai enroulé autour de son cou. Elle a dit que ce n’était pas la bonne manière et elle-même a pris le câble et l’a attaché autour de son cou, me donnant les deux bouts du câble que j’ai attrapés avant de passer à l’acte. Elle était agenouillée, et après, elle s’est relevée. Elle avait les mains sur les jambes, puis les a laissées tomber. Je n’ai pas réalisé que c’était parce qu’elle était entrain de s’étrangler. Et moi, je continuais l’exercice Et quand j’ai terminé, j’ai laissé le câble et Mme Lara est tombée.’’ A ses dires, croyant que la dame était simplement fatiguée, Serges l’abandonne pour aller se nettoyer dans les toilettes. C’est à son retour qu’il constate que la dame était mal en point, le sang ‘’coulait entre ses jambes’’. Il touche son pouls et constate ‘’ que le cœur battait faiblement’’. C’est la panique. Le jeune homme, pour effacer ses traces, récupère ses affaires, prend le téléphone portable et l’ordinateur, met les préservatifs dans un sachet qu’il jette dans la poubelle avec le trousseau de clé de la dame qu’il avait soigneusement enfermée. Non sans avoir sauté le disjoncteur. Dehors, il a d’abord tenté de se débarrasser du téléphone portable. Ensuite, c’est le tour de l’ordinateur portable, pour pouvoir rentrer à Abidjan. Il n’aura pas le temps que le commissaire Liagro et ses limiers vont l’épingler. Lara Langlais, de nationalité canadienne, travaillait à l’Agropole au District de Yamoussoukro. Directeur de la formation et des ressources humaines, elle travaillait souvent avec la presse pour la promotion de cette structure, unique producteur africain de cacao biologique.
Harry Adama
Harry Adama