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Politique Publié le jeudi 10 septembre 2009 | Notre Voie

Electrification rurale en Côte d’Ivoire - PDCI : 1.700 villages en 40 ans ; FPI : 1.000 villages en 8 ans

Les adversaires coalisés du chef de l’Etat ivoirien ne manquent aucune occasion pour soutenir que Laurent Gbagbo a détruit en huit ans ce que le PDCI-RDA a construit en 40 ans. Malheureusement pour eux, les chiffres et les statistiques, dans bien des domaines, les contredisent. C’est le cas de cette étude comparée du programme de l’électrification rurale. La Côte d’Ivoire s’est lancée le défi de l’électrification rurale, dès son accession à l’indépendance en 1960. Malgré les changements intervenus à la tête du pays, cette volonté demeure. Mais le rythme et les méthodes de cette opération d’électrification diffèrent selon les régimes en place. C’est le constat qui transparaît au vu des statistiques contenues dans les documents officiels de l’Etat ivoirien. Ainsi, de 1960 à 1999, période correspondant au règne sans partage du PDCI-RDA, quelque 1.700 localités sur les 8.500 recensées sur le territoire national ont pu bénéficier de l’électricité. De toute évidence, l’actuel chef de l’Etat, Laurent Gbagbo, a été ulcéré de découvrir ce piètre bilan. Selon M. Raymond Kouamé, Conseiller spécial du président de la République chargé de l’électrification rurale, «lorsque Laurent Gbagbo arrive au pouvoir en 2000, il décide que plus aucun village en Côte d’Ivoire ne doit être dans les ténèbres». Il accentue alors cette vision qui consiste, dans son programme de gouvernement «à donner du courant à la population de base en milieu rural». Par ce choix, conclut le «Monsieur courant» du chef de l’Etat, «le Président Gbagbo est parvenu, de 2000 à 2008, à électrifier quelque 1.000 localités». En 8 ans ! Ces chiffres confirmés par M. Simon Edy, directeur de l’Electricité au ministère des Mines et de l’Energie, font du président ivoirien ce que les banquiers appellent un distributeur automatique (DAC) du courant électrique. Gbagbo, “DAC de courant” En effet, en terme de ratio, Laurent Gbagbo a électrifié, en moyenne, 125 villages chaque année, soit 10 villages par mois. Il a ainsi porté, le taux de couverture nationale en électricité de 20% (en 40 ans de règne du PDCI) à 32 %, soit une augmentation de 12% en 8 années de travail effectué en temps de guerre. La comparaison apparaît davantage claire et significative quand on ramène ce ratio à un niveau de compréhension plus simple : le PDCI-RDA n’avait réussi qu’à électrifier 42 villages chaque année (contre 125 pour Gbagbo) ; Ou encore, le PDCI électrifiait 3 villages chaque mois, en 40 ans de paix, d’abondance et de jouissance, là où Gbagbo offre le courant à 10 villages tous les 30 jours. Pour être plus complet, on dira que si le FPI avait été à la place du PDCI, c’est-à-dire au pouvoir de 1960 à 1999, ce sont au bas mot, 5000 villages sur les 8500 que compte la Côte d’Ivoire qui auraient été déjà mis sous tension électrique. C’est dire qu’en période de paix et à la place de l’ancien parti unique, le FPI et son champion auraient sûrement porté ce chiffre à 6.000, voire 7000 villages électrifiés en Côte d’Ivoire. Bien entendu, la sale guerre imposée à son régime a donné du tonus aux adversaires de Laurent Gbagbo. Certains d’entre eux sont devenus de lugubres enquêteurs du dimanche qui s’acharnent à montrer l’impossible, à savoir que c’est «Laurent Gbagbo qui a amené la guerre». Ils espèrent ainsi justifier leur mensonge consistant à clamer que l’actuel président de la République, depuis son accession au pouvoir, «ne fait que détruire l’œuvre du PDCI-RDA». Or, les chiffres sont là, dans toute leur nudité. Malgré le coup dur porté aux institutions républicaines depuis le 19 septembre 2002, malgré la tentative de renversement du pouvoir transformée en rébellion armée, coupant le pays en deux et empêchant le déroulement normal de son programme de gouvernement, le président Gbagbo dame le pion à l’ancien parti unique. Comment pouvait-il en être autrement ? Le PDCI, adepte de l’obscurantisme En vérité, le PDCI-RDA s’est comporté, en quarante ans de règne, comme un club de sorciers aimant les ténèbres pour prospérer. Le vieux parti était, en effet, trop rigide sur les critères déterminant l’éligibilité au programme d’électrification rurale. Oubliant foncièrement que l’accès des populations à l’énergie leur permet de lutter contre la pauvreté, le vieux parti exigeait des demandeurs que leurs villages soient d’abord lotis, que leur plan de lotissement soit préalablement approuvé par «les autorités compétentes» et, enfin, que ce plan soit forcément appliqué. Mais ce n’est pas tout. Ces villages dits «évolués» devaient être, en plus, bâtis de maisons en matériau définitif. Même si toutes ces premières conditions étaient remplies au prix de mille et un sacrifices par les demandeurs du courant électrique, il leur était exigé que les routes menant à leurs villages soient capables de supporter des engins de plus de 30 tonnes. Or, le PDCI-RDA n’a pas réalisé de telles routes en zones rurales. C’était la quadrature du cercle et, pour mieux asseoir le cynisme dans ce parcours du combattant imposé aux villages dans la course vers l’acquisition du courant électrique, de nombreux cadres du PDCI-RDA ont profité de la détresse des demandeurs pour lever de faramineuses cotisations qui empruntaient des destinations inconnues. Impuné-ment, au vu et au su des mêmes «autorités dites compétentes». Ce sont ces voraces pesanteurs que le président Gbagbo a vaincues pour réaliser le résultat que l’on sait au profit des masses rurales. Au moment où sonne le train de la campagne pour l’élection présidentielle, il nous a paru opportun de sortir ces chiffres. Ils permettront aux électeurs de juger sereinement les bilans de tous ceux qui ont déjà commandé, à un niveau ou à un autre, ce pays, mais qui se déclarent subitement vierges. Le temps de solliciter encore un autre mandat.

Robert Krassault ciurbaine@yahoo.fr
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