La date de la rentrée scolaire prévue pour le 14 septembre par le ministre de l'Education Nationale sera-t-elle respectée en grande majorité par les fondateurs d'écoles et les parents d'élèves ? C'est la question que se posent actuellement tous les acteurs de l'école, surtout qu'à quelques jours de la date choisie, personne ne semble pressé. Au marché d'Adjamé, plus précisément au Forum où nous nous sommes rendus, il y a presque à chaque pas, des kermesses d'articles scolaires. Les commerçants se sont presque tous convertis en vendeurs d'articles et d'ouvrages scolaires. C'est le cas d'Abiba, une vendeuse que nous avons trouvée assise sur un banc de fortune. Elle semble attendre des clients qui visiblement tardent à venir faire leurs courses à quelques jours de la rentrée scolaire. Cette situation, elle le reconnaît d'ailleurs, pire que les années précédentes, ne l'arrange guère. Mais, que peut-elle y faire surtout qu'elle-même n'est pas sûre du respect de la date de la rentrée scolaire. " Je ne crois pas que les enfants vont rentrer le 14 septembre. Moi-même je suis parente d'élèves. Ma fille qui est au collège doit rentrer le 14 septembre, mais jusqu'à présent, elle n'a pas encore reçu la liste de fournitures ", nous dit-elle, avant de nous révéler que les rares parents d'élèves qui préparent activement la rentrée de leurs enfants sont ceux dont les progénitures sont inscrites dans les écoles françaises privées. A l'en croire, le manque d'affluence des parents au niveau de l'achat des ouvrages scolaires se justifie par la rentrée incertaine et surtout le manque de moyens pour beaucoup d'entre eux. " Ils viennent souvent demander le prix et ils s'en vont sans rien acheter ", nous indique Adja, une autre vendeuse. Cette dernière nous confie quelques minutes plus tard, ses difficultés à écouler les tenues d'école à moindre coût ( ?) qu'elle propose à deux mille ou trois mille francs Cfa. Elle n'est pas la seule à ne pas s'en sortir. Les vendeurs de tissus de tenues scolaires ne sont également pas épargnés par des difficultés à écouler leurs marchandises. En effet, le coût de la vente de tissus scolaires qui revient à mille cinq cent francs le mètre (il est négociable) se fait au ralenti. Dans les écoles publiques, ce n'est pas non plus le grand engouement. Au collège moderne Nangui Abrogoua d'Adjamé, par exemple, il nous a été demandé de repasser le lendemain, soit le 8 septembre, pour le démarrage de l'inscription. La cour de l'école était quasi-déserte. A l'inverse du collège Nangui Abrogoua, les inscriptions ont démarré depuis le 3 septembre au collège moderne de Cocody.
Les inscriptions au compte-goutte
Débuté le lundi dernier, les inscriptions dés élèves dans les écoles se font au compte-goutte. En ce qui concerne l'affluence des parents d'élèves pour les inscriptions, le constat est presque le même, timide et sans engouement. Mme Soumanou, économe adjointe au collège moderne de Cocody, nous donne quelques précisions à ce sujet au niveau de son école : " Les inscriptions ont timidement commencé, mais ça va. Compte tenu de nombreux documents à fournir pour certaines classes comme la troisième par exemple, les parents trainent un peu les pas parce qu'ils doivent établir les papiers administratifs tels que les attestations d'identité de leur enfant. Cela n'est toujours pas évident pour eux et c'est ce qui explique en partie ce retard ", nous a-t-elle dit. Pour elle, la rentrée des classes doit être effective le 14 septembre. Sa raison ? " Si on ne commence pas maintenant, nous allons perdre beaucoup de temps dans le programme ". Et d'assurer qu'au niveau du collège, la rentrée sera effective le 14 septembre. Au niveau des parents, ce sentiment n'est pas partagé. Souleymane Songo, parent d'un élève en classe de 4ème nous donne ses impressions : " Actuellement, c'est dur pour nous les parents. Beaucoup n'ont pas de moyens financiers et préfèrent que la date soit fixée en octobre, juste pour avoir le temps de se préparer et avoir de quoi pouvoir faire face aux inscriptions et à l'achat des fournitures scolaires ".
Peu d'affluence dans les librairies
L'ambiance est morose dans presque toutes les librairies. Les rayons de livres et autres articles scolaires ne se vendent pas facilement. " Les librairies ne sont fréquentées par les parents des écoles qui sont à cheval sur le programme français et ivoirien et qui ont déjà commencé les cours ", nous a indiqué M. Mathurin Yavo, vendeur dans une librairie sise à Cocody. Selon lui, cette atmosphère délétère dans les librairies s'explique par le fait que la situation financière des parents n'est pas au beau fixe. Bien qu'il déplore l'attitude et le manque d'engouement des parents, chaque année, au début de la rentrée scolaire. " C'est le jour de la rentrée effective des classes que les parents viendront envahir les écoles pour l'inscription " ajoute t-il. S'il est vrai que les libraires c'est tout à fait le contraire pour les tenanciers des "librairies par terre" (librairie d'ouvrages de seconde main). Comme le souligne un tenancier d'une "libraire par terre", les parents d'élèves préfèrent faire le troc qui est à moindre coût pour eux. Cela consiste à prendre le livre scolaire de l'année écoulée pour l'échanger contre la somme de cinq cent francs Cfa (1500 Fcfa) pour pouvoir bénéficier d'un livre de la nouvelle année académique. Vraisemblablement, les parents ont une préférence pour ce type d'achat moins onéreux bien que les livres ne soient pas tout à fait nouveaux. Négligence et manque de moyens des parents d'élèves, nostalgie des élèves qui n'ont pas encore oublié les vacances, incertitude des uns et des autres sont quelques raisons qui menacent le respect de la date de la rentrée scolaire fixée au 14 septembre.
Cinthia R Aka
Les inscriptions au compte-goutte
Débuté le lundi dernier, les inscriptions dés élèves dans les écoles se font au compte-goutte. En ce qui concerne l'affluence des parents d'élèves pour les inscriptions, le constat est presque le même, timide et sans engouement. Mme Soumanou, économe adjointe au collège moderne de Cocody, nous donne quelques précisions à ce sujet au niveau de son école : " Les inscriptions ont timidement commencé, mais ça va. Compte tenu de nombreux documents à fournir pour certaines classes comme la troisième par exemple, les parents trainent un peu les pas parce qu'ils doivent établir les papiers administratifs tels que les attestations d'identité de leur enfant. Cela n'est toujours pas évident pour eux et c'est ce qui explique en partie ce retard ", nous a-t-elle dit. Pour elle, la rentrée des classes doit être effective le 14 septembre. Sa raison ? " Si on ne commence pas maintenant, nous allons perdre beaucoup de temps dans le programme ". Et d'assurer qu'au niveau du collège, la rentrée sera effective le 14 septembre. Au niveau des parents, ce sentiment n'est pas partagé. Souleymane Songo, parent d'un élève en classe de 4ème nous donne ses impressions : " Actuellement, c'est dur pour nous les parents. Beaucoup n'ont pas de moyens financiers et préfèrent que la date soit fixée en octobre, juste pour avoir le temps de se préparer et avoir de quoi pouvoir faire face aux inscriptions et à l'achat des fournitures scolaires ".
Peu d'affluence dans les librairies
L'ambiance est morose dans presque toutes les librairies. Les rayons de livres et autres articles scolaires ne se vendent pas facilement. " Les librairies ne sont fréquentées par les parents des écoles qui sont à cheval sur le programme français et ivoirien et qui ont déjà commencé les cours ", nous a indiqué M. Mathurin Yavo, vendeur dans une librairie sise à Cocody. Selon lui, cette atmosphère délétère dans les librairies s'explique par le fait que la situation financière des parents n'est pas au beau fixe. Bien qu'il déplore l'attitude et le manque d'engouement des parents, chaque année, au début de la rentrée scolaire. " C'est le jour de la rentrée effective des classes que les parents viendront envahir les écoles pour l'inscription " ajoute t-il. S'il est vrai que les libraires c'est tout à fait le contraire pour les tenanciers des "librairies par terre" (librairie d'ouvrages de seconde main). Comme le souligne un tenancier d'une "libraire par terre", les parents d'élèves préfèrent faire le troc qui est à moindre coût pour eux. Cela consiste à prendre le livre scolaire de l'année écoulée pour l'échanger contre la somme de cinq cent francs Cfa (1500 Fcfa) pour pouvoir bénéficier d'un livre de la nouvelle année académique. Vraisemblablement, les parents ont une préférence pour ce type d'achat moins onéreux bien que les livres ne soient pas tout à fait nouveaux. Négligence et manque de moyens des parents d'élèves, nostalgie des élèves qui n'ont pas encore oublié les vacances, incertitude des uns et des autres sont quelques raisons qui menacent le respect de la date de la rentrée scolaire fixée au 14 septembre.
Cinthia R Aka
