El Hadj Sory Timité, résidant à New York depuis 1994, a accordé une interview à Islam Info. Interview dans laquelle, il raconte son pèlerinage. Cet acte obligatoire dans la vie du musulman s'il en a les moyens, est inoubliable. Il nous raconte les faits depuis les Etats-Unis jusqu'à la Terre Sainte. Suivons avec lui comment la pratique de l'Islam peut amener un être humain à se donner entièrement à Allah.
Quand avez-vous décidé d’aller en pèlerinage ?
J'ai formulé le désir d'effectuer le pèlerinage en 1997. Je m’étais dit que si Dieu m’accordais la faveur l’année suivante (1998), je partirais à la Mecque pour voir sa maison. Dieu merci quand le moment est arrivé, je pus partir.
Comment êtes-vous parti ?
Comme Dieu l’a si bien dit dans le Coran, le pèlerinage n’est obligatoire que lorsque tu en as les moyens. Donc quand j’ai eu les moyens, j’ai trouvé que c’était l’occasion d’aller remercier le Seigneur pour m’avoir donné les moyens.
Aviez-vous eu peur ?
J’ai eu peur parce que les gens me disaient que j’étais trop jeune. Mais, j’étais religieusement préparé, c'est-à-dire psychologiquement et spirituellement. Cela m’a beaucoup aidé. On nous enseigne que l’âge n’est pas un handicap et dès que je suis arrivé à Médine, la peur s’est dissipée.
Comment ?
En Terre Sainte, j’ai rencontré des personnes plus jeunes que moi qui avaient presque l’âge de mon fils (17ans) et qui étaient des Africains ; A la vue de ces jeunes, j’ai surmonté ma peur. Je pensais plutôt à mieux accomplir tous les rites.
Quelle était votre impression sur Médine ?
C’est la mosquée du Prophète Muhammad (SAW). En plus de son architecture de haut standing, il y avait cette foule immense aux heures de prières. Ce monde venu d’horizons divers m’a impressionné et m'a conforté dans ma foi.
Qu’est ce que vous avez vu à Médine ?
Le cimetière de Bakia, la mosquée du Prophète (saw), le site de la bataille d’Oud, la mosquée Bilal etc.
Quel a été le plus impressionnant?
La mosquée du Prophète (saw) m’a impressionné par son architecture indescriptible.
Quel sentiment avez-vous eu en visitant le cimetière de Bakia ?
J’ai vu ces tombeaux comme ce qu’on voit chez nous en Afrique. Après renseignement, on m’a dit que ces tombeaux datent de plusieurs siècles et ils sont quasiment intacts. J’ai été impressionné par cela.
Et après Médine ?
Nous sommes allés à Makkah pour visiter la Kaaba. Trois jours après, nous sommes allés à Mina, à Arafat et à Muzdalifa. De là, nous sommes revenus à Mina puis à Makkah.
Qu’avez-vous ressenti en vous retrouvant dans un lieu que vous avez respecté depuis votre tendre enfance ?
J’ai eu peur de me retrouver devant la Kaaba dont on m’a tant parlé depuis mon enfance. En même temps, j’ai été sidéré par la scène qui se passait autour avec des gens en adoration, en pleurs etc.
Quelles questions vous vous êtes posés en faisant le tour de la Kaaba ?
Je savais que je devais faire sept fois le tour de la Kaaba. Mais je ne me suis pas posé la question de savoir pourquoi 7 tours. Après la Kaaba, nous avons couru sept fois (aller et retour) Safa et Marwa. De toutes les façons les Imams nous avaient expliqué ce qui s’y passait et comment il fallait exécuter les rites. Ce que je retenais à chaque fois, c’est que je n’étais pas seul dans cette affaire. Et cela me réconfortait davantage. J’étais plus rassuré dans la pratique de ma religion.
Comment avez-vous vécu l'étape de Mina ?
Je n’ai pas eu peur à Mina surtout qu’on était en groupe. Par contre, c’est l’étape d’Arafat qui me troublait un peu parce que c’était l’étape décisive.
Qu’avez-vous fait à Arafat ?
Nous étions sous des tentes pour les prières et les bénédictions. J’ai demandé au bon Dieu de me permettre d’être là bas chaque année.
Quelle est la bénédiction particulière que vous avez faite à Arafat?
J’ai prié pour que la Communauté musulmane s’agrandisse. Que Dieu me donne les moyens d’être au rendez vous chaque année. Qu’il permette à tous ceux qui n’ont pas encore eu cette chance d’y aller, d’effectuer le pèlerinage en étant jeune.
La lapidation, une autre étape du hadj ou affluent le monde?
Effectivement, j’étais déjà préparé psychologiquement à ces différentes étapes. Comme je l’ai dit, le monde que je voyais, m’avait vraiment réconforté.
De retour à Mina, quel était votre sentiment pour le retour aux Etats-Unis ?
J’étais très heureux d’accomplir le hadj. Je ne cessais de prier afin que je puisse repartir de nouveau.
Quel conseil donnez-vous aux jeunes qui hésitent à effectuer le hadj ?
Je demande à tous les musulmans qui ont les moyens d’effectuer le Hadj. Je demande surtout aux jeunes de le faire quand ils ont les moyens. Je leur souhaite beaucoup de courage.
Quelle décision avez-vous prise à la Mecque par rapport aux musulmans et à la communauté?
J’ai demandé à Allah de donner la foi à tous ceux qui n’en ont pas afin qu’ils deviennent musulmans. Je suis fier de nos frères Ivoiriens pour ce qu’ils font pour l’Islam. Je remercie surtout Islam Info pour ce qu’il fait pour la Communauté. Aux frères qui sont ici, je leur demande d’avoir la foi. Le pays où nous sommes ne nous empêche pas de pratiquer notre religion.
L’Amérique est-il un pays de liberté?
Oui ! Je n’ai jamais été empêché par qui que ce soit de manifester ma foi. Je prie partout où je vais.
Vous êtes un membre fondateur de la mosquée Aqsa, qui a disparu : Comment expliquez- vous cela ?
C’est malheureux ! Il faut que les sages de nos mosquées aient un comportement responsable. Nous avions une mosquée à la 116 que nous avons perdu. Jusqu’à présent, je ne connais pas la raison réelle. Nous sommes en train de perdre la mosquée de la 115 ''Salam''. Je ne sais pas qui blâmé mais c’est malheureux parce que cette mosquée a permis à beaucoup de jeunes d’embrasser la religion musulmane. Elle a permis aux gens de prier à l’heure juste. La perte de cette mosquée est un drame pour nous les jeunes de Harlem.
Quel est votre sentiment en voyant la mosquée de la 116 ?
Un sentiment de tristesse de voir cette mosquée fermée. C’est le ralentissement de l’élan que la jeune communauté avait pris. Lorsqu’on faisait l’appel, les jeunes abandonnaient le restaurant en bas pour aller faire la prière en haut. Cette mosquée n’existe plus et les jeunes sont livrés à eux-mêmes.
Quel est votre souhait ?
Les musulmans doivent se mettre ensemble et se donner les moyens d’avoir un lieu de culte.
Interview réalisé par Fatim Djamila
Quand avez-vous décidé d’aller en pèlerinage ?
J'ai formulé le désir d'effectuer le pèlerinage en 1997. Je m’étais dit que si Dieu m’accordais la faveur l’année suivante (1998), je partirais à la Mecque pour voir sa maison. Dieu merci quand le moment est arrivé, je pus partir.
Comment êtes-vous parti ?
Comme Dieu l’a si bien dit dans le Coran, le pèlerinage n’est obligatoire que lorsque tu en as les moyens. Donc quand j’ai eu les moyens, j’ai trouvé que c’était l’occasion d’aller remercier le Seigneur pour m’avoir donné les moyens.
Aviez-vous eu peur ?
J’ai eu peur parce que les gens me disaient que j’étais trop jeune. Mais, j’étais religieusement préparé, c'est-à-dire psychologiquement et spirituellement. Cela m’a beaucoup aidé. On nous enseigne que l’âge n’est pas un handicap et dès que je suis arrivé à Médine, la peur s’est dissipée.
Comment ?
En Terre Sainte, j’ai rencontré des personnes plus jeunes que moi qui avaient presque l’âge de mon fils (17ans) et qui étaient des Africains ; A la vue de ces jeunes, j’ai surmonté ma peur. Je pensais plutôt à mieux accomplir tous les rites.
Quelle était votre impression sur Médine ?
C’est la mosquée du Prophète Muhammad (SAW). En plus de son architecture de haut standing, il y avait cette foule immense aux heures de prières. Ce monde venu d’horizons divers m’a impressionné et m'a conforté dans ma foi.
Qu’est ce que vous avez vu à Médine ?
Le cimetière de Bakia, la mosquée du Prophète (saw), le site de la bataille d’Oud, la mosquée Bilal etc.
Quel a été le plus impressionnant?
La mosquée du Prophète (saw) m’a impressionné par son architecture indescriptible.
Quel sentiment avez-vous eu en visitant le cimetière de Bakia ?
J’ai vu ces tombeaux comme ce qu’on voit chez nous en Afrique. Après renseignement, on m’a dit que ces tombeaux datent de plusieurs siècles et ils sont quasiment intacts. J’ai été impressionné par cela.
Et après Médine ?
Nous sommes allés à Makkah pour visiter la Kaaba. Trois jours après, nous sommes allés à Mina, à Arafat et à Muzdalifa. De là, nous sommes revenus à Mina puis à Makkah.
Qu’avez-vous ressenti en vous retrouvant dans un lieu que vous avez respecté depuis votre tendre enfance ?
J’ai eu peur de me retrouver devant la Kaaba dont on m’a tant parlé depuis mon enfance. En même temps, j’ai été sidéré par la scène qui se passait autour avec des gens en adoration, en pleurs etc.
Quelles questions vous vous êtes posés en faisant le tour de la Kaaba ?
Je savais que je devais faire sept fois le tour de la Kaaba. Mais je ne me suis pas posé la question de savoir pourquoi 7 tours. Après la Kaaba, nous avons couru sept fois (aller et retour) Safa et Marwa. De toutes les façons les Imams nous avaient expliqué ce qui s’y passait et comment il fallait exécuter les rites. Ce que je retenais à chaque fois, c’est que je n’étais pas seul dans cette affaire. Et cela me réconfortait davantage. J’étais plus rassuré dans la pratique de ma religion.
Comment avez-vous vécu l'étape de Mina ?
Je n’ai pas eu peur à Mina surtout qu’on était en groupe. Par contre, c’est l’étape d’Arafat qui me troublait un peu parce que c’était l’étape décisive.
Qu’avez-vous fait à Arafat ?
Nous étions sous des tentes pour les prières et les bénédictions. J’ai demandé au bon Dieu de me permettre d’être là bas chaque année.
Quelle est la bénédiction particulière que vous avez faite à Arafat?
J’ai prié pour que la Communauté musulmane s’agrandisse. Que Dieu me donne les moyens d’être au rendez vous chaque année. Qu’il permette à tous ceux qui n’ont pas encore eu cette chance d’y aller, d’effectuer le pèlerinage en étant jeune.
La lapidation, une autre étape du hadj ou affluent le monde?
Effectivement, j’étais déjà préparé psychologiquement à ces différentes étapes. Comme je l’ai dit, le monde que je voyais, m’avait vraiment réconforté.
De retour à Mina, quel était votre sentiment pour le retour aux Etats-Unis ?
J’étais très heureux d’accomplir le hadj. Je ne cessais de prier afin que je puisse repartir de nouveau.
Quel conseil donnez-vous aux jeunes qui hésitent à effectuer le hadj ?
Je demande à tous les musulmans qui ont les moyens d’effectuer le Hadj. Je demande surtout aux jeunes de le faire quand ils ont les moyens. Je leur souhaite beaucoup de courage.
Quelle décision avez-vous prise à la Mecque par rapport aux musulmans et à la communauté?
J’ai demandé à Allah de donner la foi à tous ceux qui n’en ont pas afin qu’ils deviennent musulmans. Je suis fier de nos frères Ivoiriens pour ce qu’ils font pour l’Islam. Je remercie surtout Islam Info pour ce qu’il fait pour la Communauté. Aux frères qui sont ici, je leur demande d’avoir la foi. Le pays où nous sommes ne nous empêche pas de pratiquer notre religion.
L’Amérique est-il un pays de liberté?
Oui ! Je n’ai jamais été empêché par qui que ce soit de manifester ma foi. Je prie partout où je vais.
Vous êtes un membre fondateur de la mosquée Aqsa, qui a disparu : Comment expliquez- vous cela ?
C’est malheureux ! Il faut que les sages de nos mosquées aient un comportement responsable. Nous avions une mosquée à la 116 que nous avons perdu. Jusqu’à présent, je ne connais pas la raison réelle. Nous sommes en train de perdre la mosquée de la 115 ''Salam''. Je ne sais pas qui blâmé mais c’est malheureux parce que cette mosquée a permis à beaucoup de jeunes d’embrasser la religion musulmane. Elle a permis aux gens de prier à l’heure juste. La perte de cette mosquée est un drame pour nous les jeunes de Harlem.
Quel est votre sentiment en voyant la mosquée de la 116 ?
Un sentiment de tristesse de voir cette mosquée fermée. C’est le ralentissement de l’élan que la jeune communauté avait pris. Lorsqu’on faisait l’appel, les jeunes abandonnaient le restaurant en bas pour aller faire la prière en haut. Cette mosquée n’existe plus et les jeunes sont livrés à eux-mêmes.
Quel est votre souhait ?
Les musulmans doivent se mettre ensemble et se donner les moyens d’avoir un lieu de culte.
Interview réalisé par Fatim Djamila