J’entends souvent dire : « c’est la faute au pouvoir Fpi ». Cette expression n’est pas très nette dans l’exercice actuel du pouvoir en Côte d’Ivoire. Il n’y a pas de pouvoir FPI au pouvoir. Ceux qui, en réalité, emploient l’expression ‘’pouvoir Fpi’’ veulent tout simplement imputer leurs propres torts et erreurs au Fpi. Il faut le dire, et rapidement, que le gouvernement actuel n’est le reflet ni du Fpi, ni de son programme de société. Le gouvernement actuel est composé de ripoux. C’est un gouvernement à géo-émotion. Un gouvernement de partage du ‘’pouvoir’’ naturellement sacrifié de ministres sans convictions républicaines, prêts à réagir au nom de leurs partis politiques. Du 19 septembre 2002 jusqu’au 14 septembre aujourd’hui, le Président Laurent Gbagbo n’a plus dirigé un gouvernement au pouvoir… Fpi. Les Premiers ministres Charles Konan Banny, Seydou Diarra ont été imposés par la France et pour la France. Ni Laurent Gbagbo, ni le Fpi ne pouvait évaluer la gestion politique de Charles Konan Banny et Seydou Diarra. Des Premiers ministres inamovibles qu’on ne pouvait toucher sans l’avis de la France. Mais personne n’a crié au scandale. Les partis politiques la société civile se plaisaient dans ce manquement constitutionnel. Puis arrive Guillaume Soro, l’actuel Premier ministre, issu de l’accord de Ouaga, mais identifié comme ‘’combattant’’ du Mpci puis des Forces nouvelles, révélé chef de guerre. C’est en ce moment précis qu’on doit réfléchir et dire à l’opinion politique qu’il n’y a pas de pouvoir Fpi ‘’ au pouvoir en Côte d’Ivoire’’. Pas du tout. Le gouvernement actuel est une ‘’association’’ de personnes à géo-émotion politique. Un gouvernement de ‘’partage de pouvoir’’ et inamovible. Laurent Gbagbo a-t-il pu faire un remaniement du gouvernement ? Avec empressement, les chefs de partis politiques manifestent pour leur tendance, qui vise à dire que l’accord de Ouaga n’a pas prévu de remaniement ministériel. Dans ce cas, qui gouverne ? Qu’on arrête de manipuler l’opinion des Ivoiriens et de jeter le discrédit sur la gestion politique de la Côte d’Ivoire. On ne justifie pas ses faiblesses, en imputant ses propres fautes à l’autre. A l’analyse, il n’y a pas de régime politique Fpi qui dirige la Côte d’Ivoire, même si au haut niveau de l’Etat, Laurent Gbagbo est le Président de la République. Il est le Président de tous les Ivoiriens, avec pour mission la sauvegarde des institutions républicaines et garant de la constitution. Le Premier ministre Guillaume Soro ‘’combattant du Mpci’’, puis des Forces nouvelles est le chef de gouvernement. Si une telle prédisposition de l’appareil de l’Etat n’est pas comme des hommes politiques de la société civile ou des journalistes, ils induisent leurs militants et lecteurs à mal déterminer dans la plus complète transparence, la gestion politique de l’Etat de Côte d’Ivoire. En clair, dans le contexte actuel de la Côte d’Ivoire, il n’y a pas de régime politique Fpi. Il y a tout le monde et c’est tout le monde au gouvernement. Moi, je suis déçu des hommes politiques en Côte d’Ivoire, prêts à gouverner la Côte d’Ivoire et qui font de l’amalgame politique et juridique. Des leaders politiques qui refusent d’apprendre et apprécier la réalité politique de la Côte d’Ivoire sur le terrain. Des hommes politiques qui piétinent les lois fondamentales et font étalage de leurs insuffisances morales, de leur manque de confiance en soi, dans lesquels ils se complaisent et entraînent leurs militants mal formés, dans la cécité politique. En vérité, il y a un déficit intellectuel dans la classe politique en Côte d’Ivoire. Ni courtoise à l’égard des institutions de la République, ni élégante à l’égard de l’exercice du pouvoir du Président Laurent Gbagbo. Et chaque leader politique fait et dit ce qu’il veut dans un pays en pleine décomposition morale. Et, c’est pourquoi, je vante peu, le comportement des chefs de partis politiques en Côte d’Ivoire, dont l’instrument privilégié est le désordre politique et l’amalgame. Je répète que dans le contexte actuel de la gestion de la Côte d’Ivoire, il n’y a pas de régime Fpi au pouvoir. Il y a un gouvernement composé d’anciens ‘’ combattants du Mpci ou des Forces nouvelles, de sympathisants de la rébellion et des ministres du Fpi, du Pdci. Et judicieusement, il faut le dire, le Fpi ne contrôle pas systématiquement la majorité au parlement. Que l’on comprenne bien : il ne faut pas confondre pouvoir et régime politique. Au terme de cette petite leçon des systèmes de gestion politique, que l’on discerne mieux dans le cas actuel de la Côte d’Ivoire que le ‘’régime politique’’ n’est pas Fpi. Laurent Gbagbo a un gouvernement qui n’a pas le souci essentiel de son projet de société ou les réformes qui lui tiennent à cœur, pour conforter son pouvoir. Le jour où les Ivoiriens refuseront l’amalgame entre le pouvoir et le régime au pouvoir, sans comportements sentimentaux vides de talents, ils seront de vrais politiques et hommes d’Etat. Et l’image des chefs de partis politiciens exercera en ce moment des actes de hautes responsabilités pour la renaissance de la Côte d’ Ivoire.
Par Ben Ismaël
Par Ben Ismaël
