Comme il fallait s'y attendre, la rentrée scolaire 2009-2010, qui a débuté hier, est identique aux précédentes. Trois cas de figure se sont encore présentés dans les établissements primaires et secondaires de la capitale abidjanaise. Dans certaines écoles, les élèves, dans leur grande majorité, ont brillé par leur absence. C'est le cas au Lycée moderne de Grand-Bassam où sur 2000 élèves que compte cet établissement, seuls 75 se sont inscrits. Quelques-uns d'entre eux étaient dans leurs classes. Les enseignants, eux, étaient à leur poste, prêts à dispenser les cours. Mais ils ont préféré rentrer chez eux malgré l'injonction à eux faite par leur inspecteur et leur proviseur de rester dans les classes et de dispenser les cours à cette poignée d'élèves. Au groupe scolaire primaire Selmer du quartier Serges Kassy, dans la commune de Port-Bouët, c'était la désolation. Aucun élèves, aucun instituteur dans les classes sur plus de 10 classes que compte ce groupe. Décor identique dans les écoles primaires publiques de la cité des arts (à Cocody), Flamboyant (à Abobo) et au groupe scolaire Williamsville. Le second cas de figure, c'est la présence effective des élèves et des enseignants mais sans cours effectif. A l'instar du Lycée classique et du Lycée Sainte Marie à Cocody. Le dénominateur commun de ces deux cas de figure, c'est maintenant que les parents d'élèves se décident à inscrire leurs progénitures. D'où l'impossibilité pour les enseignants de dispenser les cours dans des salles vides. Enfin, le dernier tableau de cette rentrée des classes officielle mais indicative, ce sont les exceptions à la règle. Quelques écoles ont appliqué à la lettre les consignes de Bleu Lainé (le ministre de tutelle) autrement dit, elles ont effectivement commencé les cours. Le Lycée social Simone Ehivet Gbagbo, qui s’est classé premier aux résultats du BEPC et second au Baccalauréat (dans la commune de Port-Bouët), en est un. Tous les enseignants étaient à leur poste. Les responsables de cet établissement ont devancé la tutelle en dispensant les cours depuis le 1er septembre dernier. “Notre objectif pour la rentrée scolaire 2009-2010, dépasser les 60% d’admis tant au BEPC qu’au Baccalauréat ; instituer gratuitement et obligatoirement les études surveillées le samedi pour toutes les classes d’examens à compter du 1er novembre 2009”, fait observer Babo Alexis, le fondateur de ce lycée situé à Gonzagueville (dans la commune de Port-Bouët). Plus de 30% d’élèves se sont inscrits (300 sur 1530). Plusieurs classes (de la 6e à la Terminale) dispensent déjà les cours. Beaucoup d’élèves continuaient de s’inscrire au moment où nous quittions les lieux en fin de matinée. Il y avait donc une grande affluence hier dans ce lycée. La raison, cet établissement pratique des prix défiant toute concurrence. 40 mille FCFA (de la Troisième à la Terminale) et 35.000 F (de la 6e à la 4ème). “Nous sommes le seul établissement à le faire. Nous voulons nous inscrire dans la politique sociale du président Laurent Gbagbo. Nous aidons les parents d’élèves qui n’ont rien pour scolariser leurs enfants”, a indiqué M. Babo Alexis. Selon lui, son établissement est une école dédiée à la Première dame, Mme Simone Ehivet Gbagbo, qui reprend à son compte la politique sociale de son mari. “Grâce à Mme Simone Gbagbo, 250 enfants démunis sont pris en charge chaque année”, a-t-il déclaré. D’autres écoles, comme le Lycée social Simone Gbagbo, se sont inscrites dans l’excellence et la démarche qualité. Ce sont les groupes scolaires primaires La Bagoué et La Prairie de Yopougon. Les cours ont débuté depuis plus d’une semaine.
Charles Bédé
Charles Bédé
