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Politique Publié le mardi 15 septembre 2009 | Nord-Sud

Organisation des élections : Pourquoi un nouveau gouvernement s`impose

Un gouvernement dans lequel les ministres sont occupés à faire tout pour leurs partis peut-il organiser des élections crédibles ?

Le gouvernement que conduit actuellement Guillaume Soro est-il en bonne position pour organiser comme il le faut les prochaines élections ? A cette interrogation qui taraude bien d`esprits, de nombreux observateurs n`hésitent pas à opposer une réponse négative. L`argumentaire sur lequel se base le point de vu de ces observateurs de la scène politique ivoirienne, touche surtout à l`homogénéité de l`équipe gouvernementale placée sous les ordres de Guillaume Soro. Cette équipe, formée conformément à la clé de répartition issue de l`Accord politique de Ouagadougou présente, à en croire ceux-ci, un handicap de taille : un gouvernement politiquement marqué en lieu et place d`un gouvernement de technocrates. « Comment pouvez-vous aller à des élections avec un gouvernement dans lequel les intérêts sont divergents ? », se demandaient un diplomate étranger en poste à Abidjan, au terme de la rencontre que le Premier ministre a eu avec les structures en charges du processus électoral. Cette analyse est d`autant plus pertinente que cohabitent dans ce gouvernement de sortie de crise, un fort contingent de directeurs de campagne de candidats déclaré à l`élection présidentielle du 29 novembre. «Non seulement ils sont plus préoccupés par la campagne de leur candidat ou parti, mais encore ils sont souvent obligés de s`absenter pour être sur le terrain », poursuit le diplomate. Là également, la remarque est loin d`être fausse. Sur 32 ministres que compte le gouvernement, pas moins de la moitié des membres joue plus pour le parti que pour la patrie. Outre le ministre des Transports, Albert Toikeusse Mabri, potentiel candidat de l`Union pour la démocratie et pour la paix en Côte d`Ivoire (Udpci) à l`élection présidentielle, une dizaine sont fortement impliqués dans la précampagne qui bat son plein en ce moment. Le Front populaire ivoirien (Fpi), parti présidentiel, en compte six, tous aussi actifs les uns que les autres. On pourrait citer Désiré Tagro, ministre de l`Intérieur (processus électoral), Michel Amani N`Guessan, ministre de la défense (harmonisation des grades, sécurisation des élections), Sébastien Dano Djédjé, ministre de la Réconciliation national…Le Rassemblement des républicains (Rdr), le Parti démocratique de Côte d`Ivoire (Pdci-Rda) et le Parti ivoirien des travailleurs (Pit) qui ne sont pas en reste, alignent pour leur part respectivement quatre, trois et un ministre politiquement actifs. Tout en étant à la tête du ministère de l`Agriculture, Amadou Gon Coulibaly, cadre du Rdr, a accepté de piloter la campagne d`Alassane Ouattara. Sans se montrer ému outre mesure par les résultats scolaires particulièrement catastrophiques enregistrés cette année, Gilbert Bleu Lainé n`a-t-il pas choisi d`aller battre campagne pour le chef de l`Etat Laurent Gbagbo plutôt que d`organiser par exemple un séminaire pour réfléchir sur les causes de ce taux d`échec record ? Le processus de sortie de crise ayant dès lors amorcé le dernier virage vers, il apparaît nécessaire de remanier l`équipe de sorte à avoir un gouvernement de technocrates. Sans dépouiller les partis de leur « gâteau », le Premier ministre et la Côte d`Ivoire gagneraient certainement à mettre une équipe plus dévouée à l`action gouvernementale comme ce fut le cas en 2008 au Japon avec le gouvernement Taro Aso dont la mission était d`organiser les élections du 30 août dernier.

Marc Dossa
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