DNC, DDC, DRC au gouvernement : Des agendas politiques trop pesants des ministres

La rentrée gouvernementale du jeudi dernier redonne espoir, les ministres abordent la dernière ligne droite. Cela n'avait pas été le cas pour plusieurs raisons. Nos ministres n'ont pas souvent été concentrés sur la mission de sortie de crise. Conséquence, l'objectif premier a été dévié au profit d'intérêts politiques individuels. Ce n'est un secret pour personne, des ministres ont une double casquette. Ils sont aussi des personnalités politiques. A ce titre, ils sont attachés aux besoins de leurs familles politiques respectives. Raison de plus pour qu'ils soient promptes à répondre à l'appel de la bannière. Leurs agendas politiques sont une pesanteur pour la mission gouvernementale. En effet, dans le gouvernement on trouve des hommes clés des grands partis. Des collaborateurs du Premier ministre sont des Directeurs départementaux (Ddc), régionaux de campagne (Drc) ou nationaux de campagne (Dnc). On peut citer dans ce registre, Cissé Bacongo (Ddc Abidjan Sud), Amadou Gon Coulibaly (Dnc), Jeanne Peuhmond (Drc région des Lacs) pour ne citer que ces cadres du Rdr. Pour le Front populaire ivoirien (Fpi), Alphonse Douati (Ddc à Biankouma), Paul Antoine Bohoun Bouabré, Désiré Tagro, Augustin Comoé sont tout indispensables dans la toile électorale du Fpi. Que dire d'Albert Mabri Toikeusse ? Il est ministre et président de l'Union pour la démocratie et pour la paix (Udpci). Le Parti démocratique de Côte d'Ivoire (Pdci) compte lui aussi sur ses « lieutenants » politiques dans le gouvernement. Ce sont Allah Kouadio Rémi, Patrick Achi, Amah Tehoua, respectivement délégués départementaux à Toumodi, Adzopé et à Bongouanou. C'est la politique d'une pierre…plusieurs coups qui marchent pour tous. Au détour d'une activité gouvernementale, deux ou trois sorties politiques valent le coup. Qui, pour faire une investiture de coordination, de sections ou de mouvements de soutien. Qui, pour gérer des querelles intestines de leadership. C'est même peu dire qu'ils bravent la notation instaurée par le Premier ministre. Une anecdote : la petite « histoire du hibou » à l'Udpci. Le président-ministre dudit parti a fait une sortie de route alors qu'il revenait d'une tournée politique parce qu'il voulait échapper à une sanction de son patron. Pour des activités parallèles, des ministres quittent le bureau pour rejoindre leur mentor sur le champ de la précampagne électorale. L'indiscipline a parfois ralenti le bon fonctionnement du gouvernement. Certains ministres de l'opposition ont critiqué le gouvernement. Toute chose qui est apparu incongru aux yeux du président de la République lequel a menacé de balayer le plancher.

Bidi Ignace