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Politique Publié le samedi 19 septembre 2009 | Nord-Sud

Visite officielle du Président Compaoré : L`opposition soupçonne Compaoré de partialité

Les principaux partis de l'opposition ont eu tout au long de la visite du président du Faso en Côte d'Ivoire, des attitudes qui ont semblé traduire leur peu d'enthousiasme devant le traité d'amitié ivoiro-burkinabé.

Le président du Faso a regagné son pays hier après une visite officielle de quatre jours (du 15 au 18 septembre) en Côte d'Ivoire. Pour lui dire au revoir à l'aéroport d'Abidjan, le président de la République et un parterre de personnalités étaient là. Il s'agit de présidents d'institutions, de ministres et autres haut fonctionnaires de l'Etat. Fait notable, aucun responsable de parti politique n'était présent. A l'arrivée de l'hôte burkinabé à l'aéroport de Yamoussoukro, le tableau était le même. Sauf pour le Front populaire ivoirien dont le Président a effectué le déplacement pour dire Akwaba au premier des burkinabè. A l'assemblée nationale, lorsque Blaise Compaoré s'adresse au peuple ivoirien, l'on note également qu'en dehors d'Affi N'Guessan dont le parti (le Fpi) et celui de M. Compaoré (le Cdp) sont en alliance, aucun responsable de l'opposition politique n'est présent. Tous ces rendez-vous, affirme le protocole d'Etat, étaient bien ouverts à l'ensemble de la classe politique qui a reçu à cet effet des invitations avec le programme détaillé de la visite officielle. Qu'est-ce qui pourrait bien expliquer cette timidité des partis de l'opposition significative face à ces retrouvailles historiques entre la Côte d'Ivoire et son voisin du Nord ? «C'est une visite officielle, cela signifie que c'est le président de la République qui est en première ligne. Le premier rôle ne nous revenait pas», expliquent certains de nos interlocuteurs membres des deux plus grands partis du Rhdp (le Rdr et le Pdci). Certes, l'opposition n'avait effectivement pas le premier rôle à jouer. Mais, connaissant l'histoire récente de la Côte d'Ivoire et du Burkina Faso, histoire mouvementée, si elle en fut, ils sont nombreux ceux qui pensent que MM. Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié, les deux principaux challengers de Gbagbo pour la présidentielle à venir, auraient dû saisir l'occasion qui s'offrait à eux. L'occasion de ne pas céder le terrain diplomatique à leur adversaire et de réaffirmer leur carrure d'homme d'Etat. Chacun d'eux, souvenons-nous, a une histoire particulière qui le lie au Pays des hommes intègres. Ce qui fait que l'on leur pardonne difficilement ce qui est apparu comme des manquements au protocole. Le candidat du Rdr par exemple, a imposé au protocole du président burkinabé son agenda personnel. Et dans les coulisses de la délégation burkinabé, les réprobations ne se faisaient pas à voix basse. Le président du Pdci-Rda, lui, ne s'est pas gêné pour interpeller publiquement lors d'un meeting jeudi à Agou, le chef d'Etat burkinabé. « Ils (les refondateurs, ndlr) n'ont pas envie d'aller aux élections. C'est pourquoi en ce moment, ils parlent de report des élections. C'est aussi la raison pour laquelle avec le Pdci, nous dirons non à un nouveau report. Je m'en vais demain (hier vendredi, ndlr) à Abidjan pour évoquer cette situation avec le président Compaoré qui est en visite chez nous pour dire que le Pdci et ses alliés s'opposent au report», avait-il annoncé. A vrai dire, tout se passe comme si l'opposition soupçonnait M. Compaoré d'être venu apporter un coup de pouce à Laurent Gbagbo, en cette période pré-électorale. Le traité d'amitié et de coopération ivoiro-burkinabé ne serait dans ce cas, qu'un subterfuge trouvé par les deux chefs d'Etats pour justifier cet appui diplomatique du burkinabé à l'ivoirien. Cette visite apparaît d'autant plus suspecte pour l'opposition qu'elle intervient après que le chef d'Etat ivoirien ait fait don de 500 millions à son homologue burkinabé pour l'aider à faire face aux conséquences de la récente inondation survenue à Ouaga. Ensuite, Blaise Compaoré s'est rendu jusque dans le village maternel de Laurent Gbagbo pour, en quelque sorte, le célébrer. Toute chose qui donnerait au président sortant et futur candidat un vernis de réconciliateur, un parfum d'homme de paix et de concorde. Mieux le président du Faso est suspecté de ne pas trop insister pour que le premier tour de la présidentielle se tienne le 29 novembre. A preuve ses déclarations sur la nécessité d'avoir des élections bien préparées, plutôt que des élections bâclées, même si cela doit prendre un peu plus de temps. En un mot, pour l'opposition significative, Blaise Compaoré est venu comme une sorte de directeur de campagne international de Laurent Gbagbo.

Djama Stanislas
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