-Vous connaissez Lobi ?
-Non.
-Et Ibrahim ?
-Non.
-Grand-père ?
-Non plus.
Mais, alors ? On se demande bien ce que Ki Arouna fait à la barre des flagrants délits du Plateau ce 16 septembre. S’il ne connaît ni Lobi, ni Ibrahim, encore moins « Grand-père », comment pourrait-il faire partie de ce gang de braqueurs qui a tenté d’abattre le 31 août Mory, un transporteur ? Parmi les quatre bandits qui ont attaqué le transporteur, il y avait bien Lobi, Grand-père, Ibrahim et…forcément, lui, Ki Arouna…
-Je n’ai pas participé à l’attaque ! insiste le garçon de 22 ans.
Il a la tête marquée par une cicatrice. Le coup qu’on lui a porté ce 31 août alors qu’il tentait de s’enfuir. Et qui va lui valoir 3 jours de coma dans un lit d’hôpital. Selon les explications du prévenu, il allait ce matin-là voir ses parents à Anyama. Plus précisément son grand-frère malade. De Marcory, où il habite, Arouna dit avoir emprunté un wôrô-wôrô jusqu’à Adjamé. De là, il prend un gbaka pour Agripac, à Abobo. Il espère prendre un autre véhicule pour Anyama. Il est 9h lorsque, des coups de feu éclatent. C’est en voulant se cacher pour se protéger des balles qu’il prend un coup à la tête. Il se réveille sur un lit d’hôpital, avec des flics à son chevet qui l’accusent de braquage. Cette version, selon le tribunal et le parquet, est véridique en un seul point : Arouna était effectivement devant Agripac ce jour-là, sur le lieu du braquage, à 9h. Mais, à la différence qu’il tenait, lui et ses potes, Mory le transporteur. Dès que ce dernier a garé son véhicule au garage, Loby, Ibrahim, Grand-père et Arouna, munis d’armes automatiques, lui ont intimé l’ordre de descendre. Mory descend, les malfrats tentent de le mettre dans le coffre de leur véhicule. Le transporteur qui tient une importante somme d’argent résiste. « L’Afrique a ses mystères. Il y a eu des coups de feu, mais, il a réussi à s’échapper », explique l’avocat de Mory à la barre. Tout en expliquant que Mory ne s’est pas pointé à la barre pour témoigner de peur d’être de nouveau la cible des forbans. Le transporteur, ajoute son avocat, s’est réfugié dans le garage, sous les tirs nourris de ses détracteurs. Il crie « au voleur !». Il n’en faut pas plus pour soulever la masse contre les braqueurs. Ceux-ci prennent la poudre d’escampette. Mais, seuls Lobi et Grand-père s’échappent. Ibrahim et Ki Arouna sont rattrapés et battus à sang. Ibrahim meurt à l’hôpital.
N’est-ce pas la vraie version des faits, selon le Pv et le témoignage de Mory? Arouna, à la barre continue de tout rejeter en bloc. Son avocat est persuadé qu’il y a bien méprise sur son client. Le parquet, lui, est persuadé que si ce jour-là, Arouna allait voir son frère à Anyama, c’est qu’il a des parents. Pourquoi ne sont-ils pas venus à la barre pour prouver son innocence ? Une question qui demeurera sans réponse et qui va compter pour beaucoup dans la condamnation du prévenu à 20 ans fermes.
Un compte rendu de procès de Raphaël Tanoh
NB : Le prénom du transporteur a été changé
-Non.
-Et Ibrahim ?
-Non.
-Grand-père ?
-Non plus.
Mais, alors ? On se demande bien ce que Ki Arouna fait à la barre des flagrants délits du Plateau ce 16 septembre. S’il ne connaît ni Lobi, ni Ibrahim, encore moins « Grand-père », comment pourrait-il faire partie de ce gang de braqueurs qui a tenté d’abattre le 31 août Mory, un transporteur ? Parmi les quatre bandits qui ont attaqué le transporteur, il y avait bien Lobi, Grand-père, Ibrahim et…forcément, lui, Ki Arouna…
-Je n’ai pas participé à l’attaque ! insiste le garçon de 22 ans.
Il a la tête marquée par une cicatrice. Le coup qu’on lui a porté ce 31 août alors qu’il tentait de s’enfuir. Et qui va lui valoir 3 jours de coma dans un lit d’hôpital. Selon les explications du prévenu, il allait ce matin-là voir ses parents à Anyama. Plus précisément son grand-frère malade. De Marcory, où il habite, Arouna dit avoir emprunté un wôrô-wôrô jusqu’à Adjamé. De là, il prend un gbaka pour Agripac, à Abobo. Il espère prendre un autre véhicule pour Anyama. Il est 9h lorsque, des coups de feu éclatent. C’est en voulant se cacher pour se protéger des balles qu’il prend un coup à la tête. Il se réveille sur un lit d’hôpital, avec des flics à son chevet qui l’accusent de braquage. Cette version, selon le tribunal et le parquet, est véridique en un seul point : Arouna était effectivement devant Agripac ce jour-là, sur le lieu du braquage, à 9h. Mais, à la différence qu’il tenait, lui et ses potes, Mory le transporteur. Dès que ce dernier a garé son véhicule au garage, Loby, Ibrahim, Grand-père et Arouna, munis d’armes automatiques, lui ont intimé l’ordre de descendre. Mory descend, les malfrats tentent de le mettre dans le coffre de leur véhicule. Le transporteur qui tient une importante somme d’argent résiste. « L’Afrique a ses mystères. Il y a eu des coups de feu, mais, il a réussi à s’échapper », explique l’avocat de Mory à la barre. Tout en expliquant que Mory ne s’est pas pointé à la barre pour témoigner de peur d’être de nouveau la cible des forbans. Le transporteur, ajoute son avocat, s’est réfugié dans le garage, sous les tirs nourris de ses détracteurs. Il crie « au voleur !». Il n’en faut pas plus pour soulever la masse contre les braqueurs. Ceux-ci prennent la poudre d’escampette. Mais, seuls Lobi et Grand-père s’échappent. Ibrahim et Ki Arouna sont rattrapés et battus à sang. Ibrahim meurt à l’hôpital.
N’est-ce pas la vraie version des faits, selon le Pv et le témoignage de Mory? Arouna, à la barre continue de tout rejeter en bloc. Son avocat est persuadé qu’il y a bien méprise sur son client. Le parquet, lui, est persuadé que si ce jour-là, Arouna allait voir son frère à Anyama, c’est qu’il a des parents. Pourquoi ne sont-ils pas venus à la barre pour prouver son innocence ? Une question qui demeurera sans réponse et qui va compter pour beaucoup dans la condamnation du prévenu à 20 ans fermes.
Un compte rendu de procès de Raphaël Tanoh
NB : Le prénom du transporteur a été changé