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Art et Culture Publié le samedi 19 septembre 2009 | Nord-Sud

18 septembre 1970 – 18 septembre 2009 : Jimi Hendrix, 39 ans déjà

Idole des jeunes des années19 60, Jimi Hendrix est resté le meilleur guitariste de tous les temps. Des années après, le monde se souvient de l’artiste hors-pair.

Après sa mort, la guitare électrique s’est sentie abandonner. Elle était désespérée à l’idée que plus personne ne caresserait les cordes avec autant de fougue. Plus personne ne lui mordra les cordes avec une telle ferveur et n’inventera grâce à elle autant d’accords renversants. Qui fera appel aux rythmes percutants et sons extasiés des « wah wah » ? Jimi, le prophète, l’amant et l’ami de la guitare a disparu. Fauché en pleine jeunesse, emportant avec lui la vague créative, instinctive et rebelle des sixties (années 1960)


La première guitare

Né le 27 novembre 1942 à Seattle, Jimmy (Jimi comme nom d’artiste) Hendrix change de nom par deux fois. Son père le rebaptise James Marshall Hendrix à son retour de la guerre en 1945, alors que sa mère lui avait donné le nom de Johnny Allen. Après le divorce de ses parents, il vit avec son père qui l’élève à la dure. En 1958, sa mère décède, et la même année, il se lance dans l’apprentissage de la guitare. Son père lui achète sa première guitare pour seulement 5 dollars, une « ukulélé » pour droitier. Comme Jimi est gaucher, il inverse les cordes. Sans aucun cours de solfège, le « Voodoo Child », se lance seul dans l’apprentissage de la guitare. Voyant que son fils est un mordu de cet instrument, et qu’il s’y investit corps et âme, son père lui offre une seconde guitare, cette fois-ci, une électrique. C’est ainsi que le jeune Jimi trouve dans les six cordes de sa nouvelle guitare le moyen de surmonter le tourment qui l’habitait depuis la mort de sa mère. Cette guitare, Hendrix la chérira jusqu’à la fin de ses jours.


L’anticonformiste

Après avoir quitté l’école, Jimi commence à jouer et tourner avec plusieurs groupes. Mais, se fait coincer par deux fois en train de conduire une voiture volée et sans permis de conduire. Afin d’échapper à la prison, le jeune homme s’engage avec les parachutistes en 1961 dans le Sud des Etats-Unis. En 1962, Hendrix revient à Seattle et se produit comme guitariste avec le groupe Bobbie Taylor & The Vancouvers. Ensuite, il part en tournée avec George Odell en 1963. En 1964, il revient sur scène avec Litte Richard avec qui il apprendra tout ce qui fera de lui une vraie rock star : du jeu de guitare déchaîné à la coupe de cheveux en passant par les costumes multicolores.

Viré de la tournée en 1965 pour indiscipline, Hendrix se produira entre autres avec Ike & Tina Turner avant de poser ses valises à New York pour composer sa propre musique. Il crée le groupe « Rainbowflowers », rebaptisé « Jimmy James & The Blueflames » et y officie en tant que chanteur. Puis Hendrix commence peu à peu à se faire remarquer au « Café Wha ? » où il balance un gros son percutant qui ravit le public. C’est dans ce café qu’il fera la rencontre de Chas Chandler, le bassiste des « Animals », qui subjugué par son talent, lui propose de partir avec lui faire carrière en Grande Bretagne.


De Londres aux Etats Unis avec la gloire

Une fois en Angleterre, Jimmy devient entre temps Jimi, et Chas embauche Noël Redding à la basse et Mitch Mitchell à la batterie. Les trois hommes fondent « the Experience ». Avec son groupe, Hendrix écume tous les clubs de Londres. La formation fera même la première partie de Johnny Halliday à l’Olympia. Après leur passage dans la salle parisienne, Jimi et sa bande reprennent « Hey Joe » (chanson populaire américaine des années soixante) qui sort en 1966. Puis le « Jimi Hendrix Experience » enflamme la tournée où il partage la scène avec notamment, Cat Stevens et les Walkers Brothers. En effet, c’est lors de sa prestation au Finsbury Park Astoria de Londres, que Jimi met le feu pour la première fois à sa guitare. Ce moment d’anthologie a défrayé la chronique dans le monde entier. Jimi est désormais très connu en Angleterre et conquiert un très vaste public grâce à ses concerts mémorables. Son succès est dû à sa guitare déchaînée, sensuelle et sa réputation sulfureuse de grand consommateur d’alcool, de drogues et de femmes. « Are You Experienced ? », la première galette du « Jimi Hendrix Experience », va à la conquête des Etats-Unis. Par l’intermédiaire de Paul Mc Cartney (The Beatles) et de John Philips des Mamas & Papas, Hendrix joue au festival de Monterey, l’un des grands évènements musicaux hippie, où il met tout le public dans sa poche en incendiant une fois de plus sa guitare. Le groupe enchaîne les concerts, les succès et sort l’album « Axis Bold as Love » en 1967. Hendrix a le vent en poupe. Ses talents de guitariste hors pair, d’auteur et de compositeur de génie ne sont plus à prouver, même si le musicien est toujours un peu complexé par sa voix.
En 1968, paraît « Electric Ladyland » qui pousse encore plus loin les limites de l’expérimentation sonore de la guitare électrique. Lors des sessions d’enregistrement de ce nouvel opus, les relations entre Noel Redding et Jimi Hendrix sont pires que jamais. Chas ne supporte plus les excès de drogue et l’attitude imprévisible du musicien. Et, « le Jimi Hendrix Experience » éclate en 1969. La même année, Hendrix se produit au célèbre festival de Woodstock, où l’on retiendra surtout sa version électrique et distordue de l’hymne national américain, au moment où les Etats-Unis s’embourbent dans les rizières du Viêt-Nam dans une guerre très contestée. Hendrix fonde fin 1969 le « Band of Gypses » avec Billy Cox.

Incapable de se défaire de la drogue

Mais il est constamment sous le « Lsd » (une drogue qui fait voir tout en fleurs) et peine à assurer un concert au Madison Square Garden après seulement deux morceaux. C’est à ce moment que Mitch Mitchell fait son retour et prend la place de Buddy Miles, signant ainsi la fin du Band of Gypses.

Jimi repart avec quelques musiciens pour mettre en boîte des chansons que l’on retrouvera sur des disques posthumes comme « Rainbow Bridge » et « Cry of Love ». Il aurait aimé aussi monter un projet musical avec le grand Miles Davis mais, l’idée échoue. Le « Voodoo Child » commence à accumuler des problèmes de drogues, de fatigue et d’alcool. Mais, ce sont les ennuis avec la justice qui lui posent plus de problème.

Exténué, Jimi faiblit de jour en jour. Le 18 septembre 1970, il rend l’âme à Londres en Angleterre. La thèse du suicide a d’abord été évoquée, puis une overdose au Lsd. Mais, la version officielle a déclaré que Jimi s’est bêtement asphyxié en vomissant tous les somnifères et l’alcool qu’il avait ingurgités dans la soirée. Il avait tout juste 28 ans. La guitare électrique et le rock venait de perdre un de ses géants. Et, laissant la pauvre aux mains des cruelles seventies (années 1970). Bourrées de fric, de coke et de stades géants, de rock corrompu et de guitares « heroes » ternes. Il est allé embrasser le ciel et s’en excuse auprès de ses fans : « Scuse me while I kiss the sky », dixit Jimi Hendrix.

Ousmane Diallo, Correspondant régional
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