Présidentielle - ADO maintient la pression : “Pas question d`envisager une autre date”

Au cours de son dernier meeting dans la Marahoué animé au stade municipal de Bouaflé, Alassane Ouattara en a appelé à la tenue de l`élection présidentielle le 29 novembre, comme indiquée dans le chronogramme de la Commission électorale indépendante.

Pour le candidat du Rdr, Alassane Dramane Ouattara, il n`est pas question de remettre à plus tard l`organisation de l`élection du 29 novembre. «Tous les enjeux de l`élection présidentielle sont concentrés sur une date, le 29 novembre», a-t-il soutenu lors de son meeting de clôture au stade municipal de Bouaflé. La conférence de presse organisée pour faire le bilan de la tournée dans la Marahoué a été l`occasion pour le chef de file des républicains de se faire plus précis. En levant un coin du voile sur les échanges qu`il a eus mercredi avec le facilitateur, Blaise Compaoré, en visite en Côte d`Ivoire, ADO a affirmé : «Nous lui avons indiqué que nous tenons à la date du 29 novembre. Nous n`avons pas parlé de report. Compte tenu des retards qu`il y a eu, nous lui avons proposé en tant que facilitateur, qu`il puisse identifier ceux qui sont responsables de ces retards et les mettre en garde». Le patron des républicains soutient avoir également proposé au facilitateur de faire en sorte que le chronogramme soit réaménagé pour réduire certains délais entre les tâches afin que le 29 novembre puisse être tenu. «Pour nous, il n`est pas question d`envisager une autre date. Il faut que les élections aient lieu. Nous n`avons pas de temps à perdre, nous voulons arriver aux affaires avant la fin de l`année», a révélé ADO. Pour lui, l`argument selon lequel le scrutin risque d`être bâclé n`est pas forcément convainquant. «Je n`ai pas écouté les déclarations du président Compaoré, mais je crois qu`il a raison de dire qu`il faut éviter que nous ayons des élections bâclées. C`est pour cela que ce processus électoral avec les élections les plus chères au monde a été mis en œuvre avec trois opérateurs. Si, avec tout cet aréopage de structures qui s`occupent des élections, on en arrive à des élections bâclées, c`est à désespérer de la Côte d`Ivoire. Je ne pense donc pas que ces élections seront bâclées. Deux mois, c`est largement suffisant pour faire le contentieux, faire les cartes d`identité et les cartes d`électeurs. Il n`y a donc aucun obstacle», a-t-il soutenu. Laissant malgré tout une porte ouverte sur le report dont il semble laisser la responsabilité au facilitateur. « S`il (Ndlr : M. Compaoré) a l`intime conviction qu`un report est nécessaire, il a la possibilité de demander une réunion du Cpc pour en discuter. En tout état de cause, nous voulons avoir notre propre évaluation», a poursuivi ADO. Il a réaffirmé la sincérité de son pardon à ceux qui lui ont causé du tort. Questionné sur ses relations avec le président français, Nicolas Sarkozy, Alassane Ouattara a assuré qu`il n`entend pas en faire un fonds de commerce. «Chacun à ses amis et j`ai d`autres amis dans le gouvernement américain. Mais moi, je n`entends pas en faire un fonds de commerce. Ce qui est important, c`est de faire en sorte que ces relations servent à la Côte d`Ivoire. Le président Sarkozy est pour moi un ami. On se connaît depuis de longues années », a répondu le conférencier. Avant ces échanges avec les journalistes, l`ancien Premier ministre a eu le temps de vanter les mérites de son programme de gouvernement. « A l`occasion de la convention qui m`a présenté comme le candidat du Rdr à Yamoussoukro, j`ai présenté mon projet pour la Côte d`Ivoire et je l`ai évalué à 10.000 milliards de Fcfa sur cinq ans. Certains ont dit que ce chiffre était impossible. La Banque mondiale les a fait mentir parce qu`elle a évalué nos besoins à 12.000 milliards de Fcfa. Ceci veut dire qu`ADO est un économiste et que quand il parle, il réfléchit avant de parler. Moi, je ne fais pas de promesses en l`air. En matière d`infrastructures, nous entreprendrons un programme routier de plus de 32 milliards Fcfa pour le département de Bouaflé. Nous allons faire en sorte que l`axe Bouaflé-Sinfra soit bitumé et nous allons en même temps rénover le pont de la Marahoué. Nous n`allons pas poser les premières pierres sans jamais poser la deuxième», a promis ADO. Le total de ces investissements qu`il promet à Bouaflé se chiffre à 95 millards Fcfa contre 246 milliards de Fcfa pour la région de la Marahoué.

Marc Dossa, envoyé spécial