x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Politique Publié le mardi 22 septembre 2009 | Nord-Sud

Médiation dans la crise ivoirienne : L`opposition va-t-elle se mettre à dos Compaoré ?

Dans la crise ivoirienne, les médiateurs se succèdent avec des fortunes diverses. Des départs précipités par la volonté des acteurs politiques.


«Qui gagnera la tête du médiateur ?». C`est à ce jeu que semblent s`être abonnés depuis le début de la crise le président de la République, Laurent Gbagbo, et les partis de l`opposition, précisement le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp). Gérard Studman, Albert Tévoédjrè, Pierre Schori et plus récemment le prédécesseur de Jacob Zuma à la tête de l`Afrique du Sud, Thabo Mbeki, se sont succédés dans la médiation de la crise ivoirienne. Avec des séjours aussi mouvementés que brefs. Sur la tête de ces quatre médiateurs, Laurent Gbagbo en a « coupé » trois. Gérard Studman, Albert Tévoédjrè et Pierre Schori constituent ses trophées. Le « Woody de Mama » jugeait le Haut commissaire aux élections, Studman, « hautain et très peu diplomate ». Il lui reprochait également d`avoir dressé le Groupe de travail international (Gti) instauré par la Résolution 1633 contre une frange de la population. Studman n`a pas simplement été « chassé », son poste a été supprimé. Idem pour le « vieux » Tévoédjrè (80 ans) qui ne restera à la tête de l`Opération des Nations Unies en Côte d`Ivoire (Onuci) que deux ans (février 2003 - janvier 2005). Le successeur du « renard de Djrègbé » ("Renard" pour sa ruse ( ?) en politique et "Djrègbé" est le nom du vilage a proximité de la ville de Porto-Novo où se trouve sa propriété appelée "Le Refuge du Pèlerin") s`est lui aussi noyé dans la lagune ébrié. Le Suédois Pierre Schori ne restera que du 1er avril 2005 à février 2007. Le président Laurent Gbagbo fier de son fait s`en est vanté lors d`une visite officielle à Issia le vendredi 28 août. « J`ai demandé que certains représentants de l`Onu quittent la Côte d`Ivoire, parce qu`ils ne cherchaient pas la paix mais plutôt à remplacer le président élu par les Ivoiriens par d`autres personnes qui n`étaient même pas élues. Je ne pouvais pas l`accepter. C`est ainsi que j`ai obtenu le départ de Tévoédjrè, de Studman et de Pierre Schori », a-t-il lâché. Dans la chasse aux « médiateurs », l`opposition ne fait pas que subir. Elle est parvenue à avoir le départ de l`ex-chef d`Etat Sud-africain, Thabo Mbeki. Pourtant, ce dernier avait été vu par certains observateurs comme le médiateur même qui viendrait tirer les oreilles à Laurent Gbagbo. Dans la mesure où il était de ceux qui avaient exigé la reprise des élections qui ont porté l`époux de Simone Ehivet au pouvoir. Cependant, il a suffi qu`une société sud-africaine obtienne un contrat de téléphonie cellulaire, avec bien entendu le coup de pouce de Mbéki, pour qu’une forte suspicion plane sur lui. L`opposition l`accuse alors de « dealer » avec Gbagbo en ralentissant le processus moyennant des partenariats économiques. Comme si elle avait décidé de refaire son retard par rapport au chef de l`Etat dans la « chasse aux médiateurs », l`opposition s`attaque maintenant au chef de l`Onuci, Y. J Choi et au facilitateur du dialogue inter-ivoirien, le président Blaise Compaoré. Le confrère « Le Nouveau Réveil » proche du Parti démocratique de Côte d`Ivoire (Pdci) a même qualifié Choi de « perroquet de Gbagbo ». Un propos qui en dit long sur ce qui se trame au sein du vieux parti. Les enfants, dit l`adage, ne reprennent sur la place publique que ce qui se dit entre les parents à la maison. Aujourd`hui, le président Blaise Compaoré n`échappe pas aux mêmes attaques. Sa récente visite d`Etat a permis de voir à quel point l`opposition commence à créer l`écart avec lui. Le président du Rassemblement des républicains (Rdr) a imposé, pour cause de tournée, son agenda au protocole du président burkinabè. Henri Konan Bédié a quant à lui foulé au pied toute politesse diplomatique et protocolaire. L`ancien ambassadeur a tout simplement déballé le contenu de l`ordre du jour la veille de la rencontre lors d`un meeting à Agou. « Ils (les refondateurs, Ndlr) n`ont pas envie d`aller aux élections. C`est pourquoi en ce moment ils parlent de report des élections. C`est aussi la raison pour laquelle avec le Pdci, nous dirons non à un nouveau report. Je m`en vais demain (vendredi 18 septembre, Ndlr) à Abidjan pour évoquer cette situation avec le président Compaoré qui est en visite chez nous pour dire que le Pdci et ses alliés s`opposent au report », avait-il prévenu. Et comme pour exprimer clairement leur boycott, ni le Pdci, ni le Rdr encore moins un autre parti du Rhdp n`était présent à l`hémicycle lors de la rencontre du président Blaise avec les Parlementaires. Même absence remarquée à l`aéroport international Houphouët Boigny lors de son retour. «Le Nouveau Réveil » avait, au lendemain de la rencontre du président du Pdci avec le président burkinabè, titré à sa Une : « Report de la présidentielle : Compaoré joue-t-il à cache-cache avec Bédié ? ». Outre le représentant de l`Onu, l`opposition se serait-elle ainsi lancée sur la voie de la contestation de l`équité du président Blaise Compaoré ? Une question dont la réponse pourrait fortement influencer le jeu politique dans les mois à venir. Si d’aventure l’opposition réussissait à établir la parité au score dans ce match politique il convient de s’interroger sur le sort réservé aux populations.

BKI
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Politique

Toutes les vidéos Politique à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ