« Comment peut-on être directeur de campagne d’un Président de la République et diriger une administration aussi importante que la douane», s’est offusqué un fonctionnaire d’une des institutions, qui a requis l’anonymat. Ce constat, tout le monde l’a fait. Mais le président Gbagbo reste de marbre. Il sait pourquoi il a nommé Mangly. Gnamien Konan, ex-Dg des douanes, a été débarqué parce qu’il avait décidé de faire ouvertement de la politique. Gnamien Konan, désormais marqué politiquement, pouvait utiliser l’argent de cette régie pour sa campagne présidentielle. Mais ce qui fut appliquée à Gnamien Konan doit l’être pour Alphonse Mangly. Car si l’homme n’est pas candidat à l’élection présidentielle, il est le Directeur départemental de campagne de Laurent Gbagbo à Danané. Quasiment tous les week end, il est dans cette localité, soit pour exhorter les populations à voter Gbagbo, soit pour faire des dons estimés à plusieurs dizaines de millions de fcfa. L’on se rappelle que l’ex-Dg, Gnamien Konan profitait lui de ses week-end pour colmater certaines brèches au niveau de sa régie. A tout moment, il connaissait les recettes engrangées par sa structure et procédait à des visites inopinées dans les services les jours fériés, samedis et dimanches. Alors que la Côte d’Ivoire n’était pas à la recherche du point d’achèvement. Comme on le constate, Mangly est plus préoccupé par la reconnaissance du ventre. « Vous savez, chers parents, c’est l’homme qui fait l’homme. Si je suis devant vous aujourd’hui, c’est grâce à Laurent Gbagbo qui m’a fait. Alors, c’est vous, le peuple de Danané qui devez à votre tour, faire Laurent Gbagbo, en l’élisant massivement à l’élection présidentielle prochaine », a confessé récemment Mangly lors d’un hommage au président Gbagbo, dans le village de Dougboueuleu, dans le département de Danané. Qui a bénéficié d’équipement en matériel médical, de centre de santé, du financement du projet d’apiculture à hauteur de 45 millions de Fcfa, de la mise en place d’un fonds de garantie de 30 millions de Fcfa pour les groupements de femmes dont l’épouse de Mangly assure la présidence. Les dons en matériels et en numéraires ne se comptent plus. Cette décision, qui a donc milité en faveur du limogeage de Gnamien Konan, doit s’appliquer dans toute sa rigueur. Afin de mettre fin à la politique de deux poids, deux mesures. Le ministère de l’Economie et des Finances, s’il ne veut voir son travail saper par Mangly, doit réagir, au risque de se rendre coupable de cette forfaiture.
J.E.A.
J.E.A.
