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Politique Publié le jeudi 24 septembre 2009 | Le Temps

Conference publique : Sangaré Aboudramane dévoile le parcours de Gbagbo

Minutepolitique propose l`intégralité des échanges qui ont suivi l`exposé du ministre Aboudramane Sangaré lors de la conférence inaugurale des communicateurs bénévoles pour Gbagbo le 16 septembre à Abidjan. Il propose aussi les réactions du président de l`Assemblée nationale, Koulibaly Mamadou, le président du Fpi, Affi N`Guessan et celle du Secrétaire général du Fpi, Miaka Ouréto qui ont pris part à cette cérémonie.

1-Les élections doivent déboucher sur l`avènement à la tête du pays d`un président de la république et non un chef d`Etat. Ne pensez-vous pas alors que le thème de la conférence a été mal formulé ?

2. Quelle est la part du divin dans le destin du candidat Laurent Gbagbo ?

3. Pourquoi le choix de la Sagem ?

4. le conférencier peut-il revenir sur l`affaire “Afa`kaya” qui montre combien lui-même a fait beaucoup de sacrifice ?

Réponses

C`est parce que nous sommes démocrate qu`on a des problèmes aujourd`hui. Parler du choix du chef de l`Etat qui sera élu à l`issue des élections, c`est en même temps dresser le portrait du futur président de la République. C`est ainsi qu`il faut raisonner sauf si nous nous plaçons encore dans un contexte des coups d`Etat. Il s`agit de définir le portrait de celui qui répond le mieux aux défis, aux enjeux et est apte à assumer la fonction de président de la République. J`ai bien dit que Gbagbo est un chef de l`Etat, président de la République. A la différence de Guéi Robert qui était chef de l`Etat.

Gbagbo instrument de Dieu ?

Cela est certain mais n`oubliez pas que nous sommes dans un Etat laïc. Pour tenir compte de toutes les confessions, nous avons préféré utiliser le vocable de miracle. D`autres parleraient de chance ou de la main de Dieu. C`est selon la confession. Toujours est-il que quand tu t`interroges de savoir pourquoi toutes ces choses arrivent dans la vie d`un même personnage, tu te rends à l`évidence qu`il y a une part de devin assez importante. Ceux qui souhaitaient son départ sont même partis avant lui. Cela est dû surtout à la volonté de Dieu. Dans ma réflexion, j`ai compris qu`en Côte d`Ivoire il faut beaucoup de prières, de bénédiction. Je suis donc arrivé à penser que c`est grâce aux religieux que nous sommes là et il convient de leur dire merci. Dans tous les cas, il faut vivre dans la crainte de Dieu pour prétendre au poste de président de la République de Côte d`Ivoire. Il ne porte pas atteinte à la laïcité ; mais la laïcité ne veut pas dire également qu`il ne faut pas parler de Dieu. C`est ce qui m`a amené à mettre un certain nombre d`éléments sur le compte du courage et de la foi.

Le social

Quand on parle de l`assurance maladie universelle (Amu), la lutte contre la pauvreté, c`est le social. Quand Gbagbo dit que la présidence de la République est le plus grand service social, c`est cela également. Si on veut aller dans le détail, on ne finirait pas.

Gbagbo, un panafricaniste ?

Au niveau africain, j`ai donné les grandes lignes de sa politique qui fait de lui un artisan de l`intégration. Mais aujourd`hui, il faut dire que ce n`est pas vraiment ce qu`un président veut faire sur le plan africain ou sa vision de l`Afrique qui intéresse les Ivoiriens. C`est surtout ce qui se passe ici qui retient leur attention. Pendant la crise, on a vu aussi des Africains contre nous et ce n`est pas tellement l`action à l`extérieur qui arrange les Ivoiriens. Ils veulent être rassurés sur leur président ; ils veulent un président qui aime la Côte d`Ivoire. Concernant l`indépendance, le président Houphouët Boigny l`a dit : ``Nous avons l`indépendance politique``. C`est une chaine qui continue et le rôle du président de la République de nos jours, c`est de contribuer à nous rendre indépendant sur le plan économique. Justement, l`indépendance n`est pas encore acquise, c`est pourquoi nous nous battons. Nous ramons toujours. La France rédige encore les résolutions sur la Côte d`Ivoire ! C`est un non sens. A partir de la résistance au cours de cette crise, certains amis africains nous disent : ``Vous en Côte d`Ivoire, vous êtes à l`aise. Vous n`avez plus de problème ". Personne n`aime être un cheval avec un cavalier sur son dos. Arrivé à un moment, le cheval se fâche et il se cabre. Nous avons déstabilisé notre cavalier et on est plus à l`aise qu`au départ. On respire mieux. Mais les autres souffrent toujours.

Du choix de la Sagem

La question du choix de la Sagem, une société française, pour conduire l`opération d`identification, pose le problème de l`attachement à son pays. Le président Gbagbo a dit : " Prenez la liste de 2000 qu`on va actualiser et utiliser pour les élections``. On ajoute les nouveaux majeurs et on extrait les morts. Chacun a gagné les élections avec cette liste. Pour la présidentielle, tel parti ; pour les régionales tel autre parti et municipales telle autre formation politique. On n`a pas voulu le suivre parce qu`on voulait obtenir autre chose en mettant en selle la Sagem qui n`est pas une société ivoirienne et alors que l`Institut national de la statistique (Ins) a la compétence requise pour enrôler les populations.

Affaire “Afa kaya”

Nous vivons une phase importante de l`histoire de la Côte d`Ivoire. C`est pourquoi, nous avons rappelé certains faits qu`on ne doit certes pas oublier, mais qu`on doit pardonner. Il faut tenir compte du paysage politique, savoir qu`on gêne parfois par certains témoignages, même si ce n`est pas le cas de l`affaire Afa Kaya dont je n`aime pas beaucoup parler. Le conférencier l`a rappelé brièvement en me présentant et je crois que cela est suffisant. Je suis venu parler de Laurent Gbagbo et non de moi-même.

Questions
- Mme Dembelé Emmanuelle, Présidente du Mouvement Etoiles de feu pour Gbagbo
Nous souhaitons bénéficier de l`expérience du conférencier dans le cadre de nos sorties sur le terrain. Nous voulons qu`on nous donne des armes pour vendre notre champion. Nous recrutons surtout dans le milieu de l`opposition et nous avons besoin d`arguments pour être convaincants. Aidez-nous à valoriser les atouts de notre candidat et à répondre quand on nous oppose ses faiblesses.

- M. Gota, enseignant à l`université de Bouaké
A quel moment se fera le dépôt des dossiers de candidature de Laurent Gbagbo ? Le suspense devient préoccupant.

- Assureur à Anyama
Le conférencier est un haut cadre du FPI. Peut-il prendre l`engagement que les palabres au sein du parti ne nuiront à l`action des uns et des autres sur le terrain ?

Je rends hommage à tous les comités de soutien à Laurent Gbagbo. Au Fpi, on n`a pas besoin d`exclusive. Ceux qui veulent soutenir Gbagbo, qu`ils se mettent en ordre de bataille et qu`ils viennent contribuer à sa réélection. Nous sommes d`accord avec vous ; et surtout, apportez ce soutien sans complexe. Pour soutenir Laurent Gbagbo, il faut d`abord le sentir. Quand vous parlez de ses qualités, vous remarquez qu`il est une exception africaine, mais et surtout ivoirienne. Il a des problèmes avec ses exceptions. Sinon, il n`aurait pas de problèmes. On sait comment ne pas avoir de problème sur cette terre là, vis-à-vis des colonisateurs. On doit deviner où se trouvent ses qualités et ses faiblesses. Après ce thème que j`ai eu l`honneur de présenter, certainement que le président du parti va vous instruire sur la bonne gouvernance. Ce qui serait intéressant. Aujourd`hui, les gens parlent beaucoup. "Refondateurs a fait ci, refondateurs a fait ça !". Nous attendons la campagne pour parler. "Aujourd`hui, les villas, les voitures, ce sont les refondateurs". Par commodité, tout le monde est devenu Refondateurs. Mais nous n`allons pas encaisser sans mot dire ; nous allons réagir parce que c`est trop facile. Nous allons réagir vigoureusement, avec des arguments à l`appui. On ne fait que commencer. Quand tu connais le Fpi, tu respectes ce parti parce que tu te rends compte que ceux qui le composent sont des gens incontrôlables. Ce sont les gens qui disent ``non`` qui sont dans ce parti. Ce qu`ils ont connu comme parcours, ils auraient pu connaître mieux ailleurs. S`ils ont dit ``non`` à Houphouët-Boigny, c`est qu`ils sont encore capables de parler. Nous allons gagner la confiance des Ivoiriens. Nous parlerons et ils comprendront, par la force des arguments. Parce qu`on n`a pas pu faire le procès de certains, ils pensent que tout leur est permis. C`est parce qu`on est soucieux de sortir de cette crise rapidement qu`on ne fait pas leur procès ; et ils se croient tout permis. Mais ce procès va se faire. La question reste posée : ``Où étiez-vous pendant la guerre ?`` Certainement que pendant la guerre, vous aviez des cadavres dans les placards. Vous avez donc pris des gens pour qu`ils vous gardent vos cadavres dans les placards. Mais ces cadavres, on va les faire sortir ; on va les déterrer pendant cette campagne électorale et tout le monde va parler. Il y a la liberté de parole en Côte d`Ivoire et c`est à notre tour de parler. Certes la liberté de parole ne s`use pas mais ils ont déjà dit ce qu`ils avaient à dire. A un moment donné, le disque se raye et c`est le cas pour eux. Ils n`ont plus d`argument. C`est à notre tour de leur porter la réplique. Une estocade.

Candidature de Gbagbo. A quand le dépôt des dossiers ?

Personne ne peut parler à sa place, mais soyez rassurés, Gbagbo sera candidat. Il sait pourquoi il ne se déclare pas jusque-là. Je vous l`ai déjà dit, le temps est le second nom de Dieu et Gbagbo sait faire les choses au moment opportun. Le dialogue direct, Gbagbo en avait déjà parlé et personne n`a voulu l`écouter. Mais en son temps, tout le monde s`est précipité là-dessus. Comme il sait maîtriser le temps, gérer le temps, il déposera sa candidature à la date qui lui conviendra et il vous dira pourquoi. Considérez-vous déjà en campagne dans tous les cas, parce que ce n`est pas pour un ovni que vous battez campagne. Ça au moins, je peux vous l`affirmer. On va en campagne et chacun vient avec ses munitions, avec ce qu`il peut apporter au candidat pour le faire élire. N`ayez donc point de complexe. On va consolider ensemble nos arguments. On va se rencontrer dans le cadre du grand groupe de campagne, et là nous allons harmoniser les actions et nous pourrons évoluer ensemble, pour consolider nos arguments et améliorer notre stratégie d`approche. Nous serons tous sur le pont pour faire avancer le navire. Chaque groupe aura son thème de campagne et les communicateurs sauront au mieux, je suis persuadé, exploiter le document que je mets à leur disposition. Concernant les palabres, retenez que dans un parti politique, ce sont des hommes qui se rencontrent ; chacun avec son tempérament, ses ambitions… Et quand tu n`as pas d`ambition, tu es un homme mort. Dans la vie, tout le monde a des ambitions, c`est la façon d`assouvir ces ambitions qui diffère. Nous, aujourd`hui, avons la chance d`être parmi les doyens du Fpi. Les camarades ont beaucoup de considération pour nous et nous userons de cette position pour peser sur les débats si une situation fâcheuse survenait. Mais soyez rassurés, le Fpi c`est un parti où quand on dit : ``Mettez-vous en ordre de bataille``, quand vous voyez le rang vous constatez que personne ne déborde. Tout le monde se met en ordre de bataille, respecte la consigne. C`est cela la discipline de parti. Quand dans un parti, il y a l`organisation et la discipline, quand on a ces deux valeurs dans une campagne, on a déjà gagné beaucoup. Les bruits de couloir, vous ne devez pas y accorder plus d`importance qu`il n`en faut. Le président Gbagbo a bien dit : ``Tous pour un, un pour tous``. Tous pour le mandat à la présidence mais une fois élu, je fais avoir les autres postes. Mais vous n`avez pas d`abord quelque chose sous la main et vous vous battez pour autre chose. C`est une aberration. On ne va donc pas laisser la proie pour l`ombre. Nous, on sait faire la part des choses au Fpi. Je prends cet engagement, il n`y aura pas de sons discordants pendant la campagne du candidat Laurent Gbagbo.

Mot de fin d`Aboudramane Sangaré, conférencier

Gbagbo a le meilleur profil pour diriger le pays. Il a des atouts qui le mettent au-dessus du lot. Il a souffert mais il sourit. Il n`a pas le mot vengeance à la bouche. Cela est important pour être président de la République. Quand tu diriges un pays, si tu dois te battre avec ta rancune, un citoyen est devant toi pour te poser un problème, et tu dis : ``Il m`a fait ceci, il m`a fait cela``, tu ne peux pas diriger. Celui qui est capable de pardon, de savoir que sa fonction lui impose de réunir tout le monde, c`est celui- là qu`il faut. Gbagbo a déjà appelé au rassemblement. Je pense que c`est là un message fort. Chers membres de la coordination, merci de m`avoir choisi d`entre tous. Et je pense que je ne vous ai pas déçus. Mon souhait le plus ardent, c`est que ça continue, qu`on sente qu`en matière de communication, nous avons des capacités, nous sommes à la hauteur. La bataille se gagne là aussi, au niveau de la communication.
Je vous remercie.

Source : Minutepolitique
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