L’orchestre des Forces armées nationales de Côte d’Ivoire distillait des sonorités douces qui cadrent avec un environnement de paix qui régnait le jeudi 24 septembre 2009 au Cercle mixte des armées de l’état-major. Les unités qui composent toute la force républicaine étaient représentées, des généraux aux officiers supérieurs en passant par les sous-officiers. De même, un médecin militaire gabonais et un autre du Bénin étaient aussi présents aux côtés du chef d’état-major le Général Philippe Mangou. Tout ce décor est dressé en l’honneur de la tête de file de la jeunesse ivoirienne, Charles Blé Goudé. Qui vient de mettre sur le marché, sa deuxième œuvre littéraire intitulée “D’un stade à un autre”. Pour mieux situer l’opinion sur l’objet du rassemblement, la dédicace de l’œuvre, le Général Mangou a confié : “Quand on parle de la crise ivoirienne, je pense que les militaires sont les premiers acteurs. Nous avons été si proches de la jeunesse ivoirienne pour avoir mené le même combat. Nous nous retrouvons dans l’œuvre qui retrace notre histoire. Les Forces de défense et de sécurité étaient en première ligne. Il faut donc leur offrir cet ouvrage”. Pour le chef d’état -major, il est tout à fait normal que les militaires soient les premiers à s’offrir officiellement l’œuvre afin que chacun se souvienne. Il a par conséquent offert l’ouvrage à ses troupes. L’auteur de l’œuvre, Charles Blé Goudé, a pour sa part tenu à remercier ses hôtes pour avoir donné le ton de la série de dédicace et aussi pour avoir donné la chance à la paix en tendant la main à leurs adversaires. “Même si les militaires ivoiriens sont en treillis, ils ont le cœur blanc”, a fait remarquer l’auteur. Qui, parlant de son ouvrage, a expliqué que “D’un stade à un autre” retrace le chemin parcouru de Marcoussis, un stade de rugby dans la banlieue française à Ouaga, capitale d’un pays africain. Charles Blé Goudé a fustigé le fait que la France ait rassemblé sur un stade de rugby Alassane Ouattara, Henri Konan Bédié et Mamadou Koulibaly, des Ivoiriens pour espérer leur donner la paix. Partant de l’échec qui a sanctionné l’accord de paix signé à Marcoussis et se réjouissant du succès de l’accord de Ouaga, Blé Goudé a conclu que les solutions des crises africaines se trouvent en Afrique et non en Europe. “D’un stade à un autre”, relate donc la position de face à face à celle de côte à côte. C’est le passage de l’état d’animosité, d’affrontement sanglant célébré à Marcoussis par la France à l’état de convivialité, de fraternité et de paix retrouvée à Ouaga grâce à l’accord politique signé dans la capitale burkinabé. La leçon que tire Blé Goudé de ce chemin parcouru est que la paix ne peut être imposée de l’extérieur. C’est pour l’auteur un devoir de mémoire que d’écrire cette œuvre. En plus de cette leçon, l’auteur réalise aussi que l’accession de Laurent Gbagbo au pouvoir édifie plus d’un Ivoirien que c’en est fini pour la Côte d’Ivoire des “fils à papa” pour laisser la place à la Côte d’Ivoire des “papas à fils”. Deux mondes différents en ce sens que, selon lui, dans le premier, on identifie un fils à la fortune, à la position privilégiée de son père. Ce temps est bien révolu estime Blé Goudé qui a dit avoir foi en une Côte d’Ivoire dans laquelle le père est désormais identifié par les performances et prouesses de son enfant. Selon Blé Goudé un tel monde est celui du mérite. Une avancée qui fonde son espérance pour une meilleure Côte d’Ivoire.
Benjamin Koré benjaminko@yahoo.fr
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