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Art et Culture Publié le samedi 26 septembre 2009 | Le Patriote

Prix Ivoire 2009: Le triomphe de Tiburce Koffi

Les lampions de la seconde édition du Prix Ivoire pour la Littérature africaine d’expression Francophone se sont éteints le samedi dernier. Dans le jardin du Golf Hôtel- Abidjan, l’écrivain et journaliste ivoirien, Tiburce Koffi a triomphé avec son dernier roman en date "Mémoire d’une tombe"- éditions CEDA/NEI, Présence Africaine 2009, 516 pages. Tiburce Koffi succède ainsi au Sénégalais Racine Kane qui a remporté ce prix l’an dernier avec son roman "les Ballades nostalgiques".
Après deux éditions seulement, l’opinion s’accorde à reconnaître que le Prix Ivoire se présente aujourd’hui comme la tribune, par excellence, de célébration des belles lettres africaines. Dès la première édition déjà, l’Association "Akwaba Culture" frappait un grand coup en faisant venir sur les bords de la Lagune Ebrié des sommités de la Littérature africaine. Seydou Badian Kouyaté, auteur du roman- culte "les Bouts de bois de Dieu" assurait la présidence du jury de Prix Ivoire 2008. Le public ivoirien a eu également la joie de communier avec Aminata Sow Fall, auteur du roman "la Grève des Bàttu"; Christiane Yandé Diop (Directrice de la maison d’édition Présence africaine) et bien d’autres noms du monde littéraire.
Et Mme Isabelle Kassi Fofana, Président d’"Akwaba Culture", sous le somptueux chapiteau où se déroulait l’édition 2009 pouvait réexpliquer le mobile de la création d’une telle tribune: « Dans le nouvel environnement intellectuel africain, la littérature a beaucoup perdu son lustre du temps de Mamadou et Binéta. Alors, nous avons entrepris de rêver pour porter haut et redonner vie et force à la littérature africaine. En célébrant ces grands noms des belles lettres, pendant le gala de proclamation des résultats, nous voulons mieux rendre présent ces monuments dans la vie et l’esprit des Africains».

Il était une fois “Mémoire d’une Tombe”

Pour la deuxième édition, deux autres icônes de la littérature africaine ont rehaussé la cérémonie de leur présence. Et c’est un hommage mérité qui a été rendu au président du jury 2009, Djibril Tamsir Niane, auteur de l’inénarrable roman "Soundjata ou l’Epopée Mandingue" ; à l’invité d’honneur, Cheick Amidou Kane , auteur de "l’Aventure ambiguë" et à Bernard B. Dadié , le concepteur de la mémorable pièce " Assémien Déhylé".
Bien que focalisant un pan de ses activités sur la magnificence des "pères fondateurs" de la littérature africaine, le Prix Ivoire s’impose également comme le créneau de la reconnaissance et la célébration du mérite des jeunes créateurs dans le monde de la littérature. Et pour cette seconde édition, de l’avis du jury, les cinq œuvres en compétition étaient toutes de très belle facture. Pour donc triompher, Tiburce Koffi était en compétition avec quatre autres écrivains : François d’Assise N’Dah qui présentait "Le Retour de l’enfant soldat"- littérature de jeunesse; Sayouba Traoré – "l’Héritier"-roman ; Muriel Diallo-" Simaga le cheval sans papiers"- littérature pour enfants et Stéphane Kalou- qui a proposé son roman " A la poursuite de l’homme de pierre". A l’issue de son sacre, Tiburce Koffi pouvait se réjouir et tancer les dirigeants africains : « Je suis ému, ce prix est le résultat du travail fait aux côtés de mon maître Bernard Zadi Zaourou qui n’est pas au mieux de sa forme en ce moment. Je lui dédie ce prix. A Cheick Amidou Kane, votre livre était un cadeau à l’Afrique. Dommage que les dirigeants africains n’aient pas bien perçu le message d’émancipation dont votre livre est porteur. Je suis frappé par l’élégance littéraire mais aussi par le contenu de "l’Aventure ambiguë". Pendant longtemps, j’ai récité certaines pages … », a-t-il dit en récitant, à l’improviste, un long extrait du chapitre 6 du livre. Avec ce triomphe de Tiburce Koffi, c’est la reconnaissance de la vitalité de la littérature ivoirienne. Car, depuis un temps, la littérature ivoirienne connaît un bond en avant. Et Djibril Tamsir Niane d’afficher sa joie pour ce regain de vitalité : « Par l’initiation de cette tribune, je mesure que la littérature africaine et surtout celle de la Côte d’Ivoire se porte bien. Je suis heureux que la relève est assurée et j’envie votre dynamisme.» Créé en 2007 par quatre amoureux du livre, Isabelle Kassi Fofana, Henry N’Koumo, N’Dohou Luisiano et Asta Sidibé, le Prix Ivoire permet de réunir la crème des acteurs des belles lettres africaines. Aussi permet-il au lauréat d’empocher la rondelette somme de 1 million ; de glaner un billet d’avion offert par le sponsor et la promotion de son livre.
En tout cas, les membres de l’Association "Akwaba Culture" ont eu le nez creux en initiant ce prix qui est en passe de devenir la tribune, par excellence, de célébration des "pères fondateurs des belles lettres africaines", mais aussi le lieu d’expression et d’encouragement de jeunes écrivains qui mettent leurs œuvres en compétition. Car, comme le disait le ministre ivoirien de la Culture et de la Francophonie, Augustin Kouadio Komoé, lors du dîner-gala du Prix Ivoire, « Célébrer le livre, c’est célébrer le développement».

Jean-Antoine Doudou
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