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Société Publié le lundi 28 septembre 2009 | Notre Voie

Publicité sur les chaînes de la télévision ivoirienne - Attention danger !

La télévision ivoirienne diffuse des annonces publicitaires sans avoir souvent l’autorisation de la Commission de contrôle et de visas des messages publicitaires (CCV) du Conseil supérieur de la publicité (CSP). Nous avons rencontré les différents acteurs pour connaître les raisons de ce dysfonctionnement. Certaines publicités de produits ou de services diffusées sur les deux chaînes (La 1ère et TV2) de la télévision nationale ivoirienne se font sans l’autorisation de la Commission de contrôle et de visas des messages publicitaires (CCV) du Conseil supérieur de la publicité (CSP). Le constat est que sur 10 publicités qui sont diffusées, seulement 2 à 3 portent le visa du CSP. Dans ces conditions, il est à considérer que la vie des consommateurs est en danger compte tenu du problème de qualité de ces services et produits proposés. Le directeur général de Côte d’Ivoire Normalisation (CODINORM), Constant Boka, indique que pas mal de produits sont conçus en Côte d’Ivoire sans que ceux-ci soient soumis à son service en vue de la certification du processus de fabrication de qualité. “Lorsque ces produits font l’objet de publicité à la télévision ivoirienne, allez-y comprendre le danger auquel les consommateurs sont exposés. Pire, certaines publicités ne sont pas soumises à la CCV pour savoir si elles remplissent les conditions en vue de la diffusion”, a-t-il déploré. L’examen du message publicitaire par la CCV porte, entre autres, sur les caractéristiques du produit (la nature, la composition, la qualité, la méthode et la date ou l’origine de fabrication), le conditionnement, le circuit de distribution, les homologations et reconnaissance officielles, la disponibilité, la date de péremption, etc. La CCV statue aussi sur le contenu du message qui doit être licite, véridique, loyal, non comparatif, non contraire aux bonnes mœurs, accessible à la cible, etc. Le secrétaire général du CSP, Mme Bertine Gbetibouo, avoue que les annonceurs déposent leur publicité à diffuser à la direction commerciale et marketing (DCM) de la RTI avant de la soumettre à la CCV. “Cette situation est souvent due aux contraintes du temps et aux évènements à venir auxquels les annonceurs sont confrontés”, révèle-t-elle. Avant d’ajouter que “les annonces qui ne sont pas encore passées à la CCV et qui sont diffusées par la RTI n’ont pas encore posé de problème au sens strict du terme. Mais lorsque nous nous rendons compte de cas d’entorse à la procédure, nous interpellons la RTI pour qu’elle arrête la diffusion de la publicité qui est en cause. Cela dans le but d’apporter les rectificatifs nécessaires avant de continuer les annonces à la RTI”. A ce niveau, l’on a le cas de la publicité de la bière Beaufort qui a été retirée du marché parce qu’elle lie les performances sportives à la consommation de ce produit. Ce qui pose le problème des bonnes mœurs. L’on a aussi l’annonce de la Direction générale des Impôts (DGI) sur la facture normalisée. Dans ce cas de figure, la DGI demande aux consommateurs d’exiger la facture normalisée aux vendeurs or ceux-ci n’ont pas les arguments nécessaires pour réclamer une facture normalisée au vendeur. Mais l’on nous a fait savoir que la DGI a fait la sourde oreille aux recommandations de la CCV. Mme Bertine Gbetibouo est convaincue que les publicités qui sont diffusées sans le visa de la CCV sont antérieures à 2007, date d’institution dudit visa. Elle estime que le CSP est un organe de régulation qui doit être souple autrement il ne pourra pas être en de bons termes avec les annonceurs. “Nous devons plutôt faire de la sensibilisation”, a-t-elle déclaré. La direction commerciale et marketing (DCM) de la RTI a reconnu qu’elle diffuse des publicités qui ne sont pas soumises à la CCV sur une courte période allant de deux à trois jours sans être épinglée. Elle soutient qu’elle exige que les annonceurs déposent leurs publicités 48 h avant le jour de diffusion. Or la CCV tient sa réunion hebdomadaire chaque mercredi. «Les annonceurs ont besoin de communiquer et de vendre leurs produits. Le CSP ne peut pas les empêcher de faire la publicité de leurs produits», a déclaré l’un des responsables de la DCM qui a requis l’anonymat. Il reconnaît que le CSP interpelle souvent la RTI. Et que quelquefois des campagnes de communication sont interrompues à cause de la plainte du CSP. «Le CSP nous exige souvent des documents qui doivent être conformes aux caractéristiques du produit surtout quand il s’agit d’un produit importé. Ce qui pose souvent des problèmes avec l’annonceur», a-t-il avoué. Le CSP doit disposer de plus de moyens Le nouveau président de l’Union ivoirienne des annonceurs, Eba Koutoua, affirme, lui, que 65% de la population en Côte d’Ivoire est analphabète et par conséquent, elle prend en considération l’information diffusée par la publicité. C’est la raison pour laquelle il trouve inconcevable que les annonceurs outrepassent l’étape de la CCV avant de diffuser leurs annonces. Il envisage d’entreprendre des initiatives pour rectifier le tire et rendre les annonceurs plus responsables. “Le CSP a pour mission de protéger les populations. Elle doit par conséquent disposer de plus de moyens pour accomplir sa mission”, a-t-il proposé. Le président de la Fédération des associations de consommateurs actifs de Côte d’Ivoire (FACACI), Marius Comoé, qui fait partie de la CCV, ne comprend pas que la RTI n’exige pas l’autorisation de ladite commission avant de diffuser les publicités. Il dénonce, par exemple, la publicité de Unilever sur OMO, une poudre qui sert à faire la lessive et la vaisselle et qui invite les enfants à se salir avant de se rendre propres. Il a fustigé les annonces des entreprises de téléphonie cellulaires sur les remises, les bonus, les appels gratuits, etc., qui, selon lui, ressemblent à de l’arnarque. «Nous dénonçons leurs publicités mensongères. C’est pour cela que nous réfléchissons sur les actions à mener contre ces opérateurs véreux, les jours à venir”, a-t-il prévenu. Marius Comoé s’explique également mal que le CSP en tant qu’instance de contrôle et de régulation en matière de publicité ne soit pas à mesure de sévir. “Il y a une volonté au sein du CSP mais les moyens de répression font défaut au point que la volonté de faire appliquer les textes de loi sur la publicité n’a jamais donné le résultat escompté”, s’est-il indigné. Pour lui, l’Etat doit doter le CSP de moyens nécessaires pour accomplir sa mission. La DCM de la RTI estime que l’atelier sur le thème : “La régulation de la publicité : quels enjeux pour la Côte d’Ivoire” sera l’occasion de proposer des textes qui vont assainir le secteur et doter le CSP de plus de pouvoir.

Enquête réalisée par Gomon Edmond
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