A deux mois de la date annoncée pour l’élection présidentielle, l`offensive du Fpi sur le Nord se fait pressante. Face à cet adversaire dont objectif affiché est de battre Alassane Ouattara dans son fief, le candidat du Rdr dispose d`atouts sérieux.
Les stratèges du Fpi, pour des raisons que l`on ignore, ont décidé que leur victoire électorale se jouera au Nord. A tout le moins, elle dépendra de leur capacité à impacter durablement l`électorat traditionnel d`Alassane Ouattara. Cela explique l`offensive généralisée que Gbagbo Laurent en personne, conduit sur cette partie de la Côte d`Ivoire. Depuis la fin de la guerre, il a effectué quatre voyages officiels dans cette région. Il se prépare à s`y rendre encore en visite privée. Il fait monter en grade les cadres du Nord dans son dispositif électoral. Ainsi Coulibaly Gervais, son porte-parole officiel, a été mué en directeur de campagne chargé de la société civile et des Ong. Le directeur de cabinet-adjoint de la présidence de la République, le Dr Issa-Malick Coulibaly connaît une montée en puissance vertigineuse dans l`appareil d`Etat et dans le carré politique restreint du chef de l`Etat. Les moyens d`action dont il est doté sont quasi illimités. En sus, il est en train de bâtir un conglomérat de cadres nordistes d`obédiences diverses autour de sa personne et de son action. C`est le cas de M. Soro Seydou, ancien Directeur général de l`Urescoci et Pca de l`Intercoton, autrefois proche du Rdr. On soutient également que le richissime Koné Dossongui serait dans son collimateur pour intégrer son «shadow cabinet» politique. Il y a, à côté d`eux, les cadres traditionnels du Fpi originaires du Nord, qui se battent corps et bien pour la victoire de leur parti. D`autres cadres du Nord sont activement démarchés en vue d`une éventuelle défection au profit du chef d`Etat sortant. Mieux, pour faire pièce au Rdr dans le septentrion ivoirien, Gbagbo envisage d`envoyer son épouse assurer la coordination de sa campagne vers cette partie du pays, à partir de Bouaké. Simone sera ainsi chargée de conduire l`offensive à partir de Bouaké. On le voit, le vrai adversaire de Gbagbo, ce n`est pas Henri Konan Bédié, mais bel et bien Alassane Dramane Ouattara. L`énergie qu`il met à le contrer, il n`en déploie pas le dixième face à Bédié.
Face à une telle détermination, Alassane Ouattara joue sa carte personnelle. Car on ne peut pas dire que son directeur national de campagne, Amadou Gon-Coulibaly, lui serve à grand-chose.
Recréer l`union sacrée de 1999
Pis, il réussit même à susciter des pôles d`opposition farouche à sa personne, et de fait, handicape la campagne de celui dont il est chargé d`assuré l`élection. Le coup de sang de M. Cissé Ibrahim Bacongo, directeur de campagne d`Abidjan-sud, dirigé exclusivement contre AGC, est à ce point éloquent. C`est également le cas de ce très haut cadre du Rdr, éminent personnage dans le dispositif électoral et stratégique d`Alassane Ouattara, qui avait annoncé son intention de se retirer de la campagne, et de la vie du parti, parce qu`il ne supportait plus ce qu`il a appelé « le mépris d`Amadou Gon à son endroit ». Pour contenir l`assaut du Fpi sur le Nord et garder l`intégrité de son bastion électoral, le candidat du Rdr gagnerait à recréer l`union sacrée autour de lui. Une union sacrée qui souderait toutes les tendances, issues ou non du Rdr, conduites par des politiques du Nord ainsi que ceux de la même sensibilité politique que le Rdr. Ce ne serait pas nouveau en Côte d`Ivoire, ni une innovation. En 1999, quand toute la direction du Rdr s`est retrouvée derrière les barreaux, une union sacrée constituée de partis politiques, de syndicats, d`Ong de défense des droits de l`Homme, d`organisation de la société civile s`est soudée autour du Pr Frédéric Guédé Guina, qui incarnait alors la direction légale du Rdr. La Côte d`Ivoire a vu les effets de cette union sacrée. Des militaires, appuyés par les militants ont, en effet, exigé, la libération des détenus politiques avant de regagner leurs casernes. La suite, on la connaît. Face à l`assaut de Gbagbo sur le fief d`Ado, les incantations sur «le nord intègre qui ne se laissera pas acheter par l`argent de celui qui les a fait bombarder» ne tient plus la route. Il faut faire front. Pour cela, il faut, estimons-nous, créer un pacte électoral avec des partis et des personnalités comme Zémogo Fofana, Adama Coulibaly Nibi Zana, et pourquoi pas, Mme Kanaté née Namizata Enise Fofana. La plupart sont des politiques plus expérimentés que ceux que Gbagbo a recrutés. Ils ont donc une meilleure connaissance du terrain. Mieux, il faut également négocier avec des partis centristes, de moindre envergure certes, mais dont les animateurs sont des politiques rodés. Ils peuvent tous apporter un plus à la campagne du candidat ADO. Cela donnera une image de rassemblement et de coalition vraie pour le changement. En un mot, Ado, s`il veut mettre le Fpi en difficulté, devrait constituer un véritable front « Tout-Sauf-Gbagbo ». On se rappelle que sous la transition, Gbagbo avait constitué le 22 mars 2000 à l`ex-Aitaci, un «Front patriotique» constitué du Fpi, du Pdci-Rda, du Parti Ivoirien des Travailleurs, du Parti National de Pépé Paul, de l`Union des socio-démocrates, du Synares, du Riof (réseau ivoirien des organisations féminines)… pour crier à la fraude sur l`identité dont se rendraient coupables les gens du Nord au profit d`Alassane Ouattara. En adoptant une stratégie qui a fait ses preuves, en créant une union sacrée autour de sa personne, en fédérant une coalition autour de sa candidature, en appelant ses ex-camarades à le rejoindre dans la lutte, comme Gbagbo et Bédié l`ont fait avant lui, il réduit le nombre d`adversaires potentiels et se positionne comme un homme qui se situe au-dessus des clivages partisans.
Touré Moussa
Les stratèges du Fpi, pour des raisons que l`on ignore, ont décidé que leur victoire électorale se jouera au Nord. A tout le moins, elle dépendra de leur capacité à impacter durablement l`électorat traditionnel d`Alassane Ouattara. Cela explique l`offensive généralisée que Gbagbo Laurent en personne, conduit sur cette partie de la Côte d`Ivoire. Depuis la fin de la guerre, il a effectué quatre voyages officiels dans cette région. Il se prépare à s`y rendre encore en visite privée. Il fait monter en grade les cadres du Nord dans son dispositif électoral. Ainsi Coulibaly Gervais, son porte-parole officiel, a été mué en directeur de campagne chargé de la société civile et des Ong. Le directeur de cabinet-adjoint de la présidence de la République, le Dr Issa-Malick Coulibaly connaît une montée en puissance vertigineuse dans l`appareil d`Etat et dans le carré politique restreint du chef de l`Etat. Les moyens d`action dont il est doté sont quasi illimités. En sus, il est en train de bâtir un conglomérat de cadres nordistes d`obédiences diverses autour de sa personne et de son action. C`est le cas de M. Soro Seydou, ancien Directeur général de l`Urescoci et Pca de l`Intercoton, autrefois proche du Rdr. On soutient également que le richissime Koné Dossongui serait dans son collimateur pour intégrer son «shadow cabinet» politique. Il y a, à côté d`eux, les cadres traditionnels du Fpi originaires du Nord, qui se battent corps et bien pour la victoire de leur parti. D`autres cadres du Nord sont activement démarchés en vue d`une éventuelle défection au profit du chef d`Etat sortant. Mieux, pour faire pièce au Rdr dans le septentrion ivoirien, Gbagbo envisage d`envoyer son épouse assurer la coordination de sa campagne vers cette partie du pays, à partir de Bouaké. Simone sera ainsi chargée de conduire l`offensive à partir de Bouaké. On le voit, le vrai adversaire de Gbagbo, ce n`est pas Henri Konan Bédié, mais bel et bien Alassane Dramane Ouattara. L`énergie qu`il met à le contrer, il n`en déploie pas le dixième face à Bédié.
Face à une telle détermination, Alassane Ouattara joue sa carte personnelle. Car on ne peut pas dire que son directeur national de campagne, Amadou Gon-Coulibaly, lui serve à grand-chose.
Recréer l`union sacrée de 1999
Pis, il réussit même à susciter des pôles d`opposition farouche à sa personne, et de fait, handicape la campagne de celui dont il est chargé d`assuré l`élection. Le coup de sang de M. Cissé Ibrahim Bacongo, directeur de campagne d`Abidjan-sud, dirigé exclusivement contre AGC, est à ce point éloquent. C`est également le cas de ce très haut cadre du Rdr, éminent personnage dans le dispositif électoral et stratégique d`Alassane Ouattara, qui avait annoncé son intention de se retirer de la campagne, et de la vie du parti, parce qu`il ne supportait plus ce qu`il a appelé « le mépris d`Amadou Gon à son endroit ». Pour contenir l`assaut du Fpi sur le Nord et garder l`intégrité de son bastion électoral, le candidat du Rdr gagnerait à recréer l`union sacrée autour de lui. Une union sacrée qui souderait toutes les tendances, issues ou non du Rdr, conduites par des politiques du Nord ainsi que ceux de la même sensibilité politique que le Rdr. Ce ne serait pas nouveau en Côte d`Ivoire, ni une innovation. En 1999, quand toute la direction du Rdr s`est retrouvée derrière les barreaux, une union sacrée constituée de partis politiques, de syndicats, d`Ong de défense des droits de l`Homme, d`organisation de la société civile s`est soudée autour du Pr Frédéric Guédé Guina, qui incarnait alors la direction légale du Rdr. La Côte d`Ivoire a vu les effets de cette union sacrée. Des militaires, appuyés par les militants ont, en effet, exigé, la libération des détenus politiques avant de regagner leurs casernes. La suite, on la connaît. Face à l`assaut de Gbagbo sur le fief d`Ado, les incantations sur «le nord intègre qui ne se laissera pas acheter par l`argent de celui qui les a fait bombarder» ne tient plus la route. Il faut faire front. Pour cela, il faut, estimons-nous, créer un pacte électoral avec des partis et des personnalités comme Zémogo Fofana, Adama Coulibaly Nibi Zana, et pourquoi pas, Mme Kanaté née Namizata Enise Fofana. La plupart sont des politiques plus expérimentés que ceux que Gbagbo a recrutés. Ils ont donc une meilleure connaissance du terrain. Mieux, il faut également négocier avec des partis centristes, de moindre envergure certes, mais dont les animateurs sont des politiques rodés. Ils peuvent tous apporter un plus à la campagne du candidat ADO. Cela donnera une image de rassemblement et de coalition vraie pour le changement. En un mot, Ado, s`il veut mettre le Fpi en difficulté, devrait constituer un véritable front « Tout-Sauf-Gbagbo ». On se rappelle que sous la transition, Gbagbo avait constitué le 22 mars 2000 à l`ex-Aitaci, un «Front patriotique» constitué du Fpi, du Pdci-Rda, du Parti Ivoirien des Travailleurs, du Parti National de Pépé Paul, de l`Union des socio-démocrates, du Synares, du Riof (réseau ivoirien des organisations féminines)… pour crier à la fraude sur l`identité dont se rendraient coupables les gens du Nord au profit d`Alassane Ouattara. En adoptant une stratégie qui a fait ses preuves, en créant une union sacrée autour de sa personne, en fédérant une coalition autour de sa candidature, en appelant ses ex-camarades à le rejoindre dans la lutte, comme Gbagbo et Bédié l`ont fait avant lui, il réduit le nombre d`adversaires potentiels et se positionne comme un homme qui se situe au-dessus des clivages partisans.
Touré Moussa
