Le pari de l’indépendance au menu des discussions

Le sixième anniversaire du ‘’quotidien dont vous avez rêvé’’, l’Intelligent d’Abidjan, ne fut pas seulement que partie détente. Dans son souci permanent de garder, et sa crédibilité, et son indépendance, un cadrage éditorial a été organisé. Me René Bourgoin, Secrétaire Général du CNP, a donné une communication ayant pour thème : « De la crédibilité à la popularité : Quelles stratégies pour un journal, cas de l’Intelligent d’Abidjan ». « A quoi sert la rédaction d’un journal si ce n’est de concourir à la fabrication d’un produit fini composite, fait de matière grise et de papier imprimé. Ce produit fini a un coût et est destiné aux lecteurs et aux annonceurs ». Ces mots de Maitre Bourgoin situent amplement sur l’enjeu de la crédibilité et de la popularité pour un organe de presse. Surtout pour un marché fortement concurrentiel comme celui de la Côte d’Ivoire où le volume de lecteurs se rétrécit au jour le jour. Après avoir défini les concepts clés du thème, le panéliste a passé au scanner la triple problématique qui se dégage du thème. Pour lui, beaucoup d’attentes ont été placé en l’intelligent d’Abidjan pour avoir réussi dès sa première année de parution à remporter le prix CNP du meilleur organe de presse. Toutefois, l’on a pu observer quelques tentatives d’assujettissement, « heureusement vite avortées », alors que les organes de régulation espéraient le voir être le fer de lance d’une presse privée indépendante. Aussi, pour gagner en prospérité et en pérennité, le secrétaire général du CNP a suggéré le choix permanent de l’indépendance et de la proximité avec les populations. A l’en croire, ce choix fera mieux vivre la démocratie par la pluralité des opinions et permettra aux populations (lecteurs) de se sentir concernées et de communiquer par le journal. A la question de savoir si la crédibilité et la popularité sont forcément gage de succès commercial ? Le conférencier s’est voulu clair. « A cette question, il y a forcément une thèse et une antithèse. Ne vous y méprenez pas. Le lecteur n’est pas dupe. Il est beaucoup plus intelligent qu’on ne le croit et sait déceler avec justesse, toute tentative ou du moins toute auto-tentative d’assujettissement, donc de perte de crédibilité. Dès lors que le lecteur acquiert la conviction que le journal fait montre de parti pris déséquilibré, il se détourne dudit journal », a-t-il répondu.
K.H