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Art et Culture Publié le samedi 3 octobre 2009 | L’intelligent d’Abidjan

6ème anniversaire de l’IA / Presse indépendante en période électorale - Le président Samba Koné, instruit sur les conduites à tenir

La problématique de la manipulation des informations en période électorale pour une presse indépendante, a été au centre de l’atelier animé par le M. Samba Koné, président du Réseau des Instances Africaines d’Auto-régulation (RIAAM) à l’hôtel Téréso (Grand Bassam) à l’occasion du sixième anniversaire du quotidien dont vous avez rêvé. L’intelligent d’Abidjan c’était le samedi 26 septembre 2009.

« On ne ment jamais autant qu’avant les élections, pendant la guerre et après la chasse. » Cette assertion de Georges Clemenceau citée par Samba Koné traduit à bien des égards l’attitude que doit adopter une presse qui se veut indépendante et au service de la société civile, avide d’informations fiables et équilibrées. Abordant son sujet, le conférencier s’est prononcé sur les différentes étapes à savoir les enjeux, la responsabilité de la presse, le profil du journaliste, les difficultés et les conséquences. Pour lui, le journaliste doit maîtriser le processus électoral, observer la période électorale pour mieux répondre à l’attente du citoyen. C’est pourquoi, il recommande aux journalistes indépendants ou d’obédiences politiques d’appliquer les bonnes pratiques professionnelles en suivant le processus: collecter, traiter et diffuser l’information. Car le jour du vote, le citoyen attend d’un journaliste indépendant, des informations complètes et crédibles sur l’ensemble des candidats. Il est également bon que la rédaction ait l’ensemble des programmes des candidats. Le journal aura à surveiller le déroulement du processus électoral et doit observer le comportement de la société civile pendant les élections. « Un journal qui se veut indépendant doit se mettre au service de la société civile parce qu’il s’agit d’une période de forte passion », a-t-il signifié. Pour lui, l’objectif visé, est d’informer les citoyens, les partis politiques et les candidats, diffuser largement les informations tout en maîtrisant les sources internes de cette information. A fortiori, dira-t-il, le journaliste ne doit pas prendre pour parole d’évangile les informations qui lui parviennent sans en vérifier les sources. L’information se révélant être la denrée principale durant le processus électoral, le journaliste doit pouvoir faire le distinguo entre communication de charmes des partis politiques et l’information. Car l’objectif visé par les politiques est d’obtenir l’adhésion du journalistes à leur cause pour convaincre le maximum de citoyens en utilisant des stratégies de communications qui se traduisent par des conférences de presse, des communiqués, la création d’évènements spectaculaires ou émotionnels. Les risques qui découleraient du fléchissement du journaliste sont entre autres la surabondance des informations à traiter, la manipulation par des cagnottes juteuses. De facto, l’organe de presse perd en crédibilité et en popularité auprès de son lectorat. Pour éviter de tomber dans cette bassesse aux antipodes des règles élémentaires d’éthique et de la déontologie du journalisme, M.Samba Koné recommande aux organes de presse plus de responsabilité. Cette responsabilité doit se traduire par la rigueur. Pour lui, le journaliste doit informer et non communiquer. L’information doit être juste et équilibrée. « Le journaliste doit donc sortir du cycle des 3 ‘’ L’’ : je lèche, je lâche et je lynche», a-t-il conseillé. Et d’ajouter que le traitement de l’information doit être fidèle et juste. Ce qui lui fait dire que l’information à donner aux lecteurs doit être conforme à la réalité des faits, complète dans sa description, présentant tous les points de vue des parties, rationnelle et dénuée de tout jugement de valeur sur les personnes. Les difficultés d’un tel challenge sont légion. Il s’agit entre autre des contraintes économiques telles que la raréfaction des ressources du lectorat, le marché publicitaire réduit, les charges d’exploitations élevées. Ces difficultés ont pour impact, l’absence de moyens, la réduction des charges rédactionnelles. Du coup, les genres journalistiques majeurs tombent dans les oubliettes au profit de compte rendu ou reportage. La perte de crédibilité qui s’en suit avec son corollaire de mépris du métier de journaliste, perte du lectorat; ne peut faire courir l’organe lui-même inexorablement vers la disparition du marché de la presse.

K.H et A.K
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