Après les menaces des miliciens de la région conduits par Maho Gloféï, l'on redoutait un fiasco de la tournée d'Alassane Dramane Ouattara dans le Moyen Cavally. Et pourtant, le président du Rassemblement des républicains (Rdr) a fait samedi 3 octobre 2009 dans l'après-midi, une entrée triomphale à Duékoué. Il a eu droit, comme ce fut le cas à San Pedro, Bouaké, Daloa et à Gagnoa, à une procession lors de son entrée à Duékoué, première étape de sa tournée de quatre jours dans la région du Moyen Cavally. Les militants républicains ont accueilli leur mentor au poste de police et l'ont escortés jusqu'à son Qg, situé à près de trois kilomètres. Mis en lieu sûr, certains ont tenu à veiller sur le leader jusqu'au petit matin. C'est donc après avoir passé une nuit tranquille et une matinée reposante que le candidat à la présidentielle du 29 novembre 2009 a rejoint ses militants vers 16 heures à l'espace de la paix de Duékoué. Depuis 12 heures, ce lieu de rassemblement était noir de monde. Une mobilisation monstre qui a donné du fil à retordre aux agents en charge de la sécurité. «Vous constituez l'alternative la plus crédible pour le peuple ivoirien», dira Félix Démouhi au nom des populations. « Cette visite constitue un espoir parce que Duékoué souffre de nombreux maux», a renchéri Mme Falizara Touré, directrice départementale de campagne d'ADO. Ce dernier se dira heureux d'être à Duékoué. « Duékoué est la terre de mon oncle Adama Toungara», a-t-il révélé. Avant d'expliquer ce qui suit : «Notre pays est confronté depuis une dizaine d'années à une crise sans précédents. Les difficultés sont de tous ordres. Elles sont économiques, sociales et politiques. La cohésion sociale a été mise à mal. Ici, dans cette région, il s'est produit des choses inqualifiables. Il y a eu des scènes très atroces, des tueries, des destructions de biens. Je suis ici pour vous dire Yako ! Je sais que vous avez souffert. Comme moi, vous avez souffert de ce qui est arrivé à notre pays, au pays de Félix Houphouët-Boigny. La violence ne résout rien. Les coups de forces ne sont pas une solution au changement », a-t-il regretté. Le patron des républicains invitera ses hôtes à la paix. « Après les événements douloureux, nous avons la responsabilité de donner une nouvelle direction à notre pays parce que la Côte d'Ivoire ne peut pas demeurer dans la crise. Maintenant que la liste électorale est enfin prête. Les Ivoiriens pourront enfin voter leur président. Cette fois-ci, il n'y aura ni exclusion de candidat ni exclusion d'électeur. Il faudrait se rendre aux urnes le 29 novembre parce que le nouveau président doit être capable d'apporter la paix, la sécurité et d'améliorer les conditions de vie des ivoiriens », a exhorté ADO. Il indique avoir décidé d'être candidat par amour pour son pays. Une fois au pouvoir, il prévoit un investissement de 81 milliards F cfa pour Duékoué.
Marc Dossa, Envoyé spécial
Marc Dossa, Envoyé spécial
