Le président du Front populaire ivoirien(FPI), M. Pascal Affi N’Guessan, a rassuré, hier, au siège de son parti, la délégation de l’Union africaine que le FPI est prêt à aborder les élections. “Nous voulons des élections pour sortir de la crise, mais nous voulons des élections crédibles et transparentes, qui ne doivent pas être objet de contestation. Le FPI est prêt à aller vite aux élections. Il ne nous revient pas de décider du report ou de l’organisation des élections aux dates indiquées. Cela est du ressort de la CEI et du gouvernement”, a fait savoir l’ancien Premier ministre, Pascal Affi N’Guessan, qui recevait une délégation de l’Union africaine. Entouré pour la circonstance de ses proches collaborateurs, il a instruit ses hôtes venus en Côte d’Ivoire pour s’enquérir de l’évolution du processus de sortie de crise. Le président du FPI a par ailleurs reconnu que l’accord de Ouaga a permis une avancée notable dans la résolution de la crise. Cet accord, a-t-il souligné, a permis aux acteurs politiques de circuler sur tout le territoire et au FPI d’avoir accès aux zones contrôlées par les Forces nouvelles. Mais pour Affi N’Guessan, il reste encore du chemin à faire, car, a-t-il expliqué, malgré la date des élections fixée au 29 novembre, la restauration de l’autorité de l’Etat, l’unicité des caisses et le redéploiement des Forces de défense et de sécurité sont encore une vue de l’esprit. Relevant que le pays vit des seules ressources de la zone gouvernementale, lesquelles ressources permettent de supporter toutes les charges liées au processus électoral. Le FPI a demandé l’aide de l’UA dans les efforts de réunification de la Côte d’Ivoire. Il a également exprimé son souhait de voir les Forces républicaines sécuriser les élections . Aussi ce parti a-t-il sollicité l’expertise de l’UA dans le traitement des listes électorales. Sur ce volet, Affi N’guessan a été clair en affirmant que le FPI n’est pas dans une logique de xénophobie, mais qu’il y a des lois qui régissent le pays. “Soit on est électeur, soit on n’est pas électeur. S’inscrire frauduleusement sur une liste électorale est un délit. Certains candidats attendent une petite erreur pour ameuter l’opinion internationale alors que nous ne savons même pas ceux qui constituent les millions de fraudeurs. C’est pour le respect de la loi. Si quelqu’un a acquis régulièrement la nationalité ivoirienne, il est Ivoirien”, a souligné le président du FPI. Qui a demandé qu’on ne s’accroche pas au fait qu’on est en Afrique et qu’on doit tout laisser faire. “Chaque pays africain a ses règles et lois à respecter”, a conclu Affi N’Guessan. Il a été appuyé par ses camarades du parti entre autres, Sangaré Abou Drahamane, Assoa Adou, Sokouri Bohui, Martin Jean Dassé et Marie Odette Lorougnon. Quant à la délégation de l’UA, elle était conduite par S.E.M Dieudonné Kombo-Yaya, ancien ministre des Affaires étrangères de la République centrafricaine. La délégation de l’UA, qui est venue évaluer le processus de sortie de crise, a demandé que la Côte d’Ivoire se donne le temps nécessaire pour permettre aux techniciens d’organiser des élections propres. “Nous savons que vous avez énormément souffert dans la résolution de la crise. Accordez aux techniciens le temps qu’il faut pour permettre de traiter la liste électorale afin de fournir un travail acceptable”, a indiqué le chef de la mission. Il avait à ses côtés, Mme Diyé Ba, Khalifa Sale, Calixte Aristide et Mme M’Boundzi Marie. Rappelons que cette mission séjourne en Côte d’Ivoire depuis le dimanche 4 octobre 2009. Elle a été dépêchée par M. Jean Ping, président de la Commission de l’Union africaine dans le souci d’évaluer le chemin qui conduit la Côte d’Ivoire aux élections. Benjamin Koré benjaminkore@yahoo.fr
Politique Publié le mercredi 7 octobre 2009 | Notre Voie