Alassane Ouattara, le bourreau des Ivoiriens veut enfin renoncer aux coups d’Etat et donc à la guerre. Mais à la condition qu’il soit élu président de la République. “Dans cette région il y a eu beaucoup d’atrocités. Je suis venu vous dire yako. Je voudrais m’incliner devant tous les morts. Je suis venu vous exprimer ma solidarité. Je sais que vous avez souffert. Je veux que vous sachiez que les violences et les coups d’Etat ne sont pas les solutions à nos problèmes. Il faut toujours les condamner”. Ces propos sont d’Alassane Dramane Ouattara, candidat du RDR à l’élection présidentielle du 29 novembre prochain. Il les aurait tenus le dimanche 4 octobre à Duékoué, dans la région du Moyen-Cavally, où il est en ce moment en tournée de campagne. Ces propos ont été rapportés par Fraternité-Matin dans son édition n°13470 du lundi 5 octobre 2009. A première lecture, on aurait applaudi et poussé un ouf de soulagement, à l’idée que la Côte d’Ivoire va enfin retrouver sa paix et sa quiétude perdues par la faute du président-candidat du RDR. En ce sens que lui, Alassane Ouattara, qui a érigé la violence et les coups d’Etat en système de conquête du pouvoir d’Etat se serait enfin résolu à y renoncer. Mais plus loin, on se rend vite compte que le candidat du RDR précise sa pensée. “Je suis venu vous dire qu’Ado est le candidat de la paix. Votez-moi et vous aurez la paix. Je ne promettrais jamais ce que je ne peux pas faire”, a-t-il clairement indiqué. En d’autres termes, Ouattara veut dire que la fin du cycle de violence et des coups d’Etat ne prendra fin que lorsqu’il aura été élu à la magistrature suprême du pays. Alassane Ouattara est donc dans la région du Moyen-Cavally, qui a été l’objet d’un véritable génocide au cours de la guerre qu’il a envoyée en Côte d’Ivoire pour narguer les populations et leur faire du chantage. Alassane Ouattara veut dire aux populations de cette partie de la Côte d’Ivoire, qui a vécu des atrocités indescriptibles, perpétrées par ses hommes, que s’il n’est pas élu, elles connaitront une souffrance plus grande que celle qu’elles ont déjà connue. C’est cela la vraie pensée d’Alassane Dramane Ouattara. En dehors de cela, le reste n’est que démagogie et flagornerie. Sinon pourquoi c’est maintenant, plus de 7 ans après que Ouattara se souvient subitement “qu’il y a eu beaucoup d’atrocités dans cette région” au point de dire “yako” aux populations? Pourquoi est-ce seulement maintenant qu’il vient “s’incliner devant la mémoire de tous les morts” ? En effet, Duékoué fait frontière avec Bangolo qui a connu les pires atrocités perpétrées par les hommes de Ouattara. On se souvient que dans ce département de Bangolo, des villages entiers ont été rayés de la carte de la Côte d’Ivoire par les ex-rebelles au service du président du RDR. Il y a eu des milliers de tués. Ceux qui ont eu la chance de s’échapper avaient trouvé refuge à Duékoué. Et pour avoir accueilli les populations de Bangolo qu’ils voulaient sûrement exterminer, les combattants de Ouattara avaient organisé nuitamment deux attaques punitives à Duékoué. Ces attaques s’étaient soldées par des dizaines de morts à Petit Duékoué et à Guitrozon. Des êtres humains surpris dans leur sommeil avaient été décapités comme des animaux. Certains avaient été brulés vifs dans leur maison. Une famille entière a été même exterminée, du petit-fils au grand-père, calcinés alors qu’ils dormaient paisiblement dans leur maison familiale. Ces barbaries sans noms et indescriptibles avaient provoqué l’émoi dans l’opinion nationale et internationale. Seul Ouattara et ses amis du RHDP avaient été insensibles à ces tueries intervenues alors que la guerre avait pratiquement pris fin. D’où vient-il que c’est maintenant qu’il réalise que ces populations ont souffert ? En réalité, Alassane Ouattara n’est pas préoccupé par la souffrance des populations de cette partie du pays. Il veut seulement leur dire qu’il continuera de les faire souffrir tant que lui Ouattara ne sera pas président de la République. Boga Sivori bogasivo@yahoo.fr
Politique Publié le mercredi 7 octobre 2009 | Notre Voie