L’étape de Guiglo de la tournée du président du Rassemblement des Républicains RDR le Dr Alassane Dramane Ouattara dans la région du Moyen Cavally a été entachée le mardi 06 octobre 2009 d’un incident. Le chef des opérations de la Force de Résistance du Grand Ouest, un des proches éléments de Maho Glofiéhi, en l’occurrence Touinty Sévérin, a été bastonné par des éléments de la sécurité privée d’ADO. L’imminence d’un affrontement entre les éléments du ‘’résistant’’ bastonné qui ruminent vengeance et les militants du RDR proches du chauffeur de taxi accusé d’avoir livré l’ex-combattant du FRGO à la garde d’ADO, fait planer sur la ville un risque. Ambiance de vendetta sur la ville de Guiglo. Telle est l’atmosphère délétère qui prévaut depuis le mardi dernier dans cette localité, fief du chef Maho Glofiéhi. Les combattants du FRGO, le visage endurci par la colère suite à la bastonnade de lTouinty Sévérin alias Yao Yao Jules, ruminent vengeance. Ils entendent faire la peau à un militant du RDR ainsi qu’aux proches de celui-ci. Ce militant, chauffeur de taxi exerçant à Guiglo, formellement identifié par les ‘’résistants’’ est accusé d’avoir livré Yao Yao à la garde d’ADO. D’après les faits, c’est dans l’après-midi du mardi 6 octobre 2009, au moment où le mentor des Républicains s’apprêtait à faire son entrée à la place publique, lieu du meeting, qu’un ex-combattant démobilisé du FRGO est pris à parti par des hommes de la sécurité privée d’ADO. Ceux-ci lui reprochent d’être un perturbateur du meeting. Pour l’empêcher d’accomplir son dessein, il sera peu après tabassé et n’aura la vie sauve que grâce à l’intervention du Capitaine Amani, qui pilotait l’équipe des FDS chargée de la sécurisation du meeting. Après des soins de l’équipe médicale du RDR dont les responsables locaux venaient de rendre compte de ‘’la bourde’’ du service privé de la sécurité d’ADO, Touinty Sévérin est hospitalisé au CHR de Guiglo. Entre-temps, ses proches en colère, se replient sur leur base et organisent la réplique. Il faudra l’intervention in extremis de Maho Glofiéhi, informé de la situation par les organisateurs du meeting pour éviter un affrontement entre ex-combattants du FRGO et militants du RDR. « Dès que j’ai été informé, j’ai approché les éléments qui visiblement en colère se rendaient sur le site pour apporter la réplique. J’ai calmé les esprits pour éviter que Guiglo ne soit le point de départ de l’implosion du processus de sortie de crise. Et les éléments m’ont compris », a-t-il expliqué. Et le message, selon lui, est bien passé. Le meeting a pu se tenir et s’achever. Mais, les éléments de Yao Yao ne décolèrent pas pour autant. Le chauffeur de taxi activement recherché Depuis hier mercredi 07 octobre 2009, le chauffeur de taxi accusé d’être celui par qui l’incident est arrivé, est activement recherché. Idem pour tout militant du RDR qui tenterait de le secourir. Selon des proches de l’ex-combattant tabassé, le militant local du RDR dans le collimateur des ex-combattants du FRGO, a livré leur camarade en le présentant aux hommes de la sécurité privée d’ADO comme l’un des éléments de Maho. « Notre chef Yao Yao était de passage sur le site du meeting. Un des militants du RDR qui est dans l’organisation et qui est chauffeur de taxi ici qui l’a vu passer, a immédiatement fait appel à la sécurité privée d’ADO et a dit qu’il s’agissait de l’un des chefs des hommes de Maho. C’est ainsi que ceux-ci se sont jetés sur lui. Ils ont voulu le prendre de force pour aller l’enfermer dans un véhicule KIA. Yao Yao a résisté en s’accrochant à la barre de fer d’une bâche. Mal lui en prit. Ils se sont mis à le ruer de coups partout. L’un des hommes d’ADO a pris une barre de fer et l’a frappé sur sa main », a expliqué un des camarades de l’ex-combattant. Le concerné lui-même que nous avons rencontré à sa sortie du CHR de Guiglo hier matin a confirmé ses propos en indiquant avoir reconnu le militant du RDR qui l’a livré à la vindicte. « J’ai rendu compte à mon chef le Gl Mao et nous attendons la suite qu’il voudra bien réserver à l’affaire. Tout compte fait, c’est un chef qui a été tabassé et cela ne saurait rester impuni », a-t-il lancé. Toutefois, la version de l’élément de Mao sur les circonstances de cette bastonnade pour le moins inopportune est contestée par des militants du RDR chargés de l’organisation du meeting. « C’est lui-même qui est venu provoquer les hommes de la sécurité. Il s’est présenté sur le site et tentait de détruire les bâches. Face au refus des agents de la sécurité, un affrontement a éclaté et il s’en est sorti blessé. C’est tout. Sinon personne ne s’est acharné sur lui au motif qu’il est un élément de Maho. C’est faux et archi-faux. C’est un incident malencontreux et il importe de trouver une solution qui arrange toutes les parties », ont souligné des organisateurs qui ont brandi la thèse de la provocation à l’effet de gâcher le meeting e de leur mentor. Vrai ou faux ? Quoi qu’il en soit, Touinty Sévérin, à l’issue de cette bastonnade, a eu l’index gauche fracturé et des sutures au niveau de la mâchoire et de la bouche. Au moment où nous quittions la ville, Maho Glofiéhi, par ailleurs chef du conseil suprême du peuple Wè, une entité qui regroupe tous les chefs des localités de la région du Moyen Cavally, a convoqué à une réunion de crise les imams de la ville et les leaders des mouvements de ressortissants du Nord et de la Cedeao résidant à Guiglo. Au moment où nous mettions sous presse, rien n’a flitré de la rencontre censée accoucher de résolutions pertinentes de sortie de crise. Sans lesquelles, un clash serait fortement préjudiciable au processus de paix en cours, surtout à la tenue des élections le 29 novembre 2009.
Envoyé spécial
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