Il était attendu, il est venu et il a convaincu. Le grand maitre de la musique salsa, Johnny Pacheco a mis le palais de la culture de Treichville sous sa coupe. C’était le samedi dernier. Avec maestria, l’idole des salaeros a fait danser, pendant un peu plus de deux heures, le troisième âge. Dans une salle d’Anouma remplie de moitié, les « Fanias All Stars » ont su remettre du baume dans le cœur des inconditionnels. Mais la grande prouesse du « dieu » Johnny, est d’avoir réussi à redonner du jus aux jambes de ces vieilles personnes, qui, en l’espace d’un concert ont revisité les pas de la Pachanga qui a bercé, pour la plupart d’entre eux, leur enfance. Malgré le poids de l’âge (74 ans), Johnny est resté égal à lui-même. Enchainant chanson sur chanson. De quoi accroitre une admiration presque divine chez ses fans qui ne tarissaient pas d’éloge pour le natif de Santiago de Los Caballeros (République dominicaine). Dans une synchronisation parfaite, l’orchestre du maitre déroule et les titres à succès sont joyeusement accueillis dans la salle parée aux couleurs d’Orange Côte d’ Ivoire. « Guatanamera » « Quiero ser » « Quimbara » etc. sont autant de morceaux qui redonnent au public connaisseur ses jambes. Et l’harmonie avec l’artiste est saisissante. Sur le podium, les couples y vont des pas classiques du Pachnaga aux pas les plus recherchés de la salsa. Et quand Johnny entonne « Acuyuye », c’est le délire dans le palais. Mais c’est aussi l’annonce de la fin de ce beau spectacle. Plus de trente ans après son dernier passage à Abidjan, le roi de la salsa venait ainsi de conclure l’un des plus beaux concerts de l’année.
Koné Lassiné
Koné Lassiné