Ils ont passé 45 minutes au corridor du Lycée Houphouët Boigny de Korhogo. Coulibaly Gervais, Coulibaly Abou Sangolobê, Marcel Dibonan Koné, Gnamien Yao...n’ont pu entrer dans la cité du Poro comme il se devait. Les émissaires du président Laurent Gbagbo ont été bloqués, samedi dernier, à la mi-journée, par des éléments des Forces nouvelles. Les ex-rebelles ont dit ne pas être informés de leur arrivée dans la ville, exigeant un ordre de mission. Visiblement en colère, le porte parole du chef de l’Etat fait demi tour. Il enjoint immédiatement ses collaborateurs qui sont au centre culturel pour les préparatifs du meeting d’investiture de Coordination régionale de la Conférence Cap Unir pour la réélection de Laurent Gbagbo (CAP-UR-LG) de plier bagage. C’est à ce moment que le Préfet de la région des savanes, Auguste Tahan et le délégué du cabinet civil des FN de Korhogo, Soro Kanigui arrivent au corridor. Le ministre du Tourisme, Konaté Sidiki et le Premier ministre, Soro Guillaume, tous deux responsables des FN, appellent au téléphone depuis Abidjan le Conseiller spécial de Laurent Gbagbo chargé des questions de décentralisation pour le convaincre d’aller tenir sa cérémonie. Le cortège peut, enfin, s’ébranler. Direction : le domicile du Préfet de région. Après la bienvenue, M. Tahan présente les excuses de Soro Kanigui à la délégation de Coulibaly Gervais. « Désormais, il faut que Kanigui vienne m’attendre au corridor », exige le porte parole de Laurent Gbagbo. Tout rentre dans l’ordre. Et le cap est mis sur le centre culturel de Korhogo. Là, c’est une foule en liesse qui accueille Coulibaly Gervais et sa suite. Lorsqu’il prend le micro, le leader national du CAP-UR-LG proteste vigoureusement contre « l’incident ». Il estime que les FN n’ont rien à voir avec ce qui est arrivé. Le Préfet hors grade accuse plutôt des hommes politiques qui manipulent certains ex-rebelles. « Comme, je dois aller aux élections, je vais aller chercher les militants de mon camarade pour les mettre chez moi. C’est ça, on appelle la politique. Si tu ne veux pas qu’on prenne tes militants, fais tout pour les garder. Moi, mon rôle, c’est de prendre tes militants pour augmenter pour moi pour que je gagne. C’est ça la politique », a enseigné Coulibaly Gervais. « Pourquoi est-ce qu’on peut empêcher les autres de faire des meetings ici ? Ce qu’on fait à Abidjan, à Daloa, à Koumassi, à Marcory, on le fera aussi à Korhogo », a-t-il dit sous l’ovation du public en présence de Coulibaly Abou Sangolobê, le secrétaire général-adjoint de la présidence de la République. Le défi au « lion » Le collaborateur de Laurent Gbagbo a affirmé avoir une fois dit au maire RDR de Korhogo, Amadou Gon Coulibaly alias le « le lion » qu’il n’y a plus de bastion dans le nord. Et selon lui, le Directeur national de campagne (DNC) d’Alassane Dramane Ouattara (ADO) est allé lui répondre à Katiola. « Amadou Gon est allé à Katiola pour demander aux gens d’aller me dire que Katiola est toujours son bastion. Ça, c’est la politique. Je lui parle, il me répond. Personne ne l’a empêché de parler à Katiola. Et moi, j’ai dit que je retourne à Korhogo pour aller lui répondre », a révélé l’ancien Directeur général de la décentralisation et du développement local, avant d’asséner : « Si vous voyez Amadou -c’est comme ça il a parlé à Katiola-, le ministre de l’Agriculture, dites lui que Coulibaly Gervais est venu ici et il dit qu’il va le battre au soir du 29 novembre à Korhogo. Son candidat sera battu par Gbagbo à Korhogo et partout en Côte d’Ivoire ». Comme pour défier le Secrétaire général du RDR, l’enfant de Katiola a demandé à Amadou Gon de revenir battre campagne à Korhogo. Parce que, poursuivra-t-il, « ce qu’il a fait à Korhogo, j’ai tout mélangé. Malick Coulibaly est venu, il a gnagami (mélangé, en malinké, Ndlr) ». Avant son allocution, il a investi Coulibaly Seydou comme Coordonnateur du CAP-UR-LG de la région des savanes. Ce dernier a, à son tour, donné le pouvoir à Mme Bakayoko Assétou pour diriger le mouvement de soutien dans le département de Korhogo. Quant à Coulibaly Abdallah, le président national de la jeunesse du CAP-UR-LG, il a oint son responsable au niveau de Korhogo. Dans leurs interventions, les anciens ministres Dibonan Koné et Gnamien Yao ont exhorté les populations à porter leur choix sur Laurent Gbagbo pendant la présidentielle prochaine. Soro Seydou alias Seydou URECOCI, représentant le parrain, Dr Coulibaly Issa Malick a dit ce que Laurent Gbagbo a fait pour le nord. Il a présenté Koné Dossongui comme faisant partie des soutiens du chef de l’Etat.
Sylla ARUNA
Sylla ARUNA