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Société Publié le jeudi 15 octobre 2009 | L’intelligent d’Abidjan

M. Séraphin Koua, Fondateur du groupe 2IAE - “Trois maux font couler nos entreprises”

Séraphin Koua est le fondateur et directeur général de l’Institut International des Affaires en Entrepreneuriat (2IAE). Ce jeune self-made-man, ingénieur en finances et contrôle de gestion sorti de l’ISAM au Maroc, s’est fait à la force de son intelligence et de sa persévérance. Dans cet entretien, il donne les recettes aux jeunes pour créer leurs propres entreprises, seule condition pour sortir, selon lui, de la pauvreté.

M. Koua, de façon simple qu’est-ce que l’entrepreneuriat ?
Entreprendre, c’est oser faire la différence. Entreprendre, c’est avoir confiance et, c’est réussir dans tout ce qui nous passionne. Si nous sommes d’accord sur ces quelques indications, alors l’entrepreneuriat veut dire processus dynamique de création d’emploi et de richesse. Notre rôle, c’est d’inculquer cet esprit à la jeunesse ivoirienne pour qu’elle change de comportement afin de créer les richesses pour que notre pays se développe.

Créer des emplois et des richesses est ressassé par tous nos dirigeants. Mais, il y a bien des règles pour ne pas faire n’importe quoi. Quelles sont-elles ?
Pour entreprendre, il faut avoir de la qualité mais aussi des compétences. En terme de qualité, il faut être endurant et jouir d’une bonne santé. Il faut être patient et persévérant. Le grand Thomas Edison, celui qui a créé l’ampoule électrique disait : « dans ma réussite il y a 1% d’inspiration et 99% de transpiration ». çà veut tout dire. En terme de compétences, il faut avoir des connaissances au plan managérial. C'est-à-dire, savoir diriger une équipe. Il faut avoir des compétences en gestion. Car, il faut se rappeler que les trois maux qui font couler l’entreprise c’est premièrement la faiblesse des fonds propres ; deuxièmement le problème de gestion surtout quand le chef d’entreprise confond sa poche et la caisse de l’entreprise et ; troisièmement le problème de conflits entre associés. En un mot, pour réussir à créer son entreprise, il faut avoir beaucoup d’audace. Ce sont ces valeurs que nous inculquons à 2IAE aux étudiants. Ma mission, c’est de permettre aux jeunes de se prendre en charge au sortie de leur formation. En Afrique francophone, on a eu la malheureuse habitude d’être accroc aux diplômes. Cela ne suffit plus. Et de nos jours, on parle de trois types de savoir. Le savoir lié à notre qualification, le savoir-faire lié à l’expérience professionnelle et le savoir-être. Les trois savoirs sont indissociables, je m’explique. Si le jeune a un bac +18 et qu’il n’a pas d’expérience cela posera problème pour une embauche. Si vous avez un bac +18 et que vous avez une bonne expérience professionnelle, mais que vous ne respectez pas la hiérarchie, il va de soi que vous ne ferez pas de vieux os dans une entreprise donnée. D’où le savoir-être, c'est-à-dire respecter la hiérarchie, respecter l’homme. Il est évident aussi, que si quelqu’un a de l’expérience et le respect des hommes et qu’il n’a pas de diplômes dans ce monde d’aujourd’hui, il va avec un handicap dans le milieu de l’emploi et de l’entrepreneuriat. L’Etat providence est terminé, les jeunes doivent comprendre qu’ils doivent se réaliser par eux-mêmes. C’est pourquoi, il est capital qu’ils se donnent les moyens nécessaires.

Est-ce que l’environnement dans nos pays est propice à l’entrepreneuriat ?
Cet environnement, c’est vrai, a des effets négatifs sur les affaires. On dit bien que la paix précède le développement. Si on est dans un pays instable, il va sans dire qu’il sera difficile de créer des emplois, même s’il y a des économies de guerre, c'est-à-dire qui prospèrent pendant la guerre. La Côte d’Ivoire est heureusement en train de sortir de cette crise. Regardez Bouaké, Man et plusieurs autres zones, il y a beaucoup de choses à reconstruire telles les routes, les infrastructures, les consciences… Cela veut dire qu’il y a du travail pour tous ceux qui sont ambitieux. Le moment est donc propice pour les jeunes ivoiriens et les moins jeunes qui veulent se retrousser les manches afin de gagner ces marchés. Le taux de croissance prévisionnel pour la sous-région est de 3,27% un des plus élevés dans ce monde en crise. Il y a donc de l’espoir.

Votre structure a signé récemment une convention avec l’Insaac. Quelles en sont les clauses ?
Cette convention de partenariat avec l’Insaac, une grande école qui forme des artistes (peintres, musiciens, danseurs…) qui par nature des choses sont prédestinés à devenir des entrepreneurs. Pourtant, à la fin de leur formation, ils cherchent tous à rentrer à la Fonction Publique. J’ai compris que ces jeunes avaient besoin d’une formation pour permettre à ces artistes dès leur sortie de lancer des projets comme la mise sur pied de troupes de théâtre ou de danse et les faire vivre. Il y a aussi des cinéastes qui peuvent s’en sortir seuls et bien. Nous leur montrons que c’est possible. C’est possible pourvu qu’ils aient la formation de base. Les ficelles au niveau de la recherche de fonds privés ou publics, du sponsoring etc. sont des astuces qu’on doit savoir.

Où se trouve l’avenir de l’auto-emploi ?
Les formations qualifiantes comme celles du bâtiment, de l’énergie et de l’aménagement seront très prisées dans un avenir proche. Il faut savoir qu’un entrepreneur, c’est un visionnaire qui doit anticiper les évolutions à venir et 2IAE se prépare à cela. Notre objectif, c’est de réaliser l’Université de l’entrepreneuriat qui sera un pôle de développement économique pour former des entrepreneurs, des opérateurs économiques afin de développer notre pays.

Olivier Guédé
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