L’insécurité alimentaire est toujours préoccupante en Côte d’Ivoire avec un taux de 12,6% dans les ménages ruraux. C’est ce qu’a ressorti le ministère de l’Agriculture, hier à l’occasion de la célébration du 29ème journée Mondiale de l’Alimentation. A travers le thème « Atteindre la sécurité alimentaire en temps de crise », cette célébration a pour objectif de sensibiliser les décideurs, les partenaires au développement et la société civile sur la sécurité alimentaire. Selon Mme Koraya, représentante du Fonds des Nations Unies Pour l’Alimentation (FAO) en Côte d’Ivoire, un peu plus d’un milliard de personnes souffrent toujours de la malnutrition. A l’en croire, la crise observée en 2006-2008 s’est accentuée pour plusieurs raisons. La hausse mondiale rapide et forte des produits alimentaires de base dont les coûts des intrants. « 176% pour les engrais, 70% pour les semences et 75% pour les aliments pour animaux, ce qui rend extrêmement difficile l’investissement agricole » a-t-elle fait savoir. En deuxième point, elle a relevé l’intégration des pays en développement dans l’économie mondiale de sorte qu’une baisse de la demande ou de l’offre se répercute immédiatement sur ces pays. Troisièmement, la représentante de la FAO a souligné les mécanismes habituels auxquels ont recours les ménages sont entrain de s’épuiser. Aussi a-t-elle averti que l’investissement direct étranger y compris dans l’agriculture pourrait baisser de plus de 30% cette année. « Il est primordial que l’appui à l’agriculture ne diminue pas. Seul un secteur agricole sain, associé à une économie non agricole en expansion et à des filets de sécurité et des programmes de protection sociales efficaces permettront de faire face à la récession mondiale, en assurant en même temps l’éradication de la faim dans le monde et la lutte contre la pauvreté » a conclu Mme Koyara en guise de mesure considérables et durables. Quant au directeur de cabinet du ministre de l’agriculture, M. Diamouténé Alassane, il a noté une insécurité alimentaire grandissante en Côte d’Ivoire. Cependant, il a rassuré que le secteur de l’agriculture sera redynamisé afin d’atteindre un taux de croissance de 6%. « Pour cela, d’importants investissements publics seront consacrés à la sécurisation du foncier rural, la réalisation des aménagements hydro-agricoles, la réalisation et l’entretien des pistes agricoles, la réhabilitation, la construction et l’équipement des infrastructures de formation, de recherche et de conseil agricole » a-t-il précisé.
Sogona Sidibé
Sogona Sidibé