La liberté est loin d’être accordée aux prisonniers du café cacao. Lundi dernier le juge d’instruction a prolongé le séjour carcéral des dirigeants. La raison : l’audition complète des ministres.
Les prisonniers du café cacao devront attendre encore pour espérer jouir d’une liberté provisoire. Le juge d’instruction, Ladji Gnakalé, en charge du dossier sur les malversations dans le café cacao, a décidé lundi, par le biais d’une ordonnance, de prolonger pour quatre mois, le séjour carcéral des dirigeants des structures de gestion. Alors que l’on s’acheminait vers la date butoir du 15 octobre. Si pour certaines sources proches des leaders des structures de gestion en détention préventive depuis quasiment 16 mois, rien ne justifie cette décision de prolongation, c’est tout autre au niveau judiciaire. En effet une personne bien introduite, explique que le juge d’instruction a opté pour le prolongement de la détention parce que les ministres en attente d’être auditionnés, n’ont pas marqué leur désaccord vis-à-vis de la procédure. «En dehors du ministre Dano Djédjé qui a eu une confrontation avec le juge, les membres du gouvernement (Amadou Gon, Charles Diby, Bohoun Bouabré) ont évoqué un problème de calendrier. Le juge a estimé qu’il ne peut pas prendre de décision sans les avoir entendu», fait remarque notre source. En effet, si le ministre Dano Djédjé est passé devant le juge, cela sous-tend qu’il n’y a en principe aucun obstacle juridique qui empêche maintenant ses autres collègues à se présenter pour les auditions. D’autant que Ladji Gnakalé aurait indiqué, qu’il comptait sur leur appui (les ministres) pour la manifestation de la vérité, en vu de verser le dossier au Procureur de la République qui pourra engager les poursuites. Cette décision du juge d’instruction conforte ainsi les avocats des prévenus dans leur position. Après de multiples interpellations à l’endroit du procureur, Raymond Féhou Tchimou, l’une des têtes de file des avocats des détenus, Narcisse Aka, a fustigé la lenteur de la procédure. Selon lui, elle cause des préjudices importants à ses clients. Il estime que les procédures judiciaires indûment retardées constituent une violation de la convention des droits de l’Homme qui prévoit que «toute personne a droit à ce que sa cause soit entendue équitablement, publiquement et dans un délai raisonnable». Mais de son côté le ministère public juge que la durée excessive des procédures qui reste une réalité regrettable, dénote plutôt de la complexité du dossier café cacao. Cependant d’autres personnes proches des prisonniers sont convaincues que l’attitude des autorités judiciaires vise à obstruer la procédure. Toute chose qui constitue à leurs yeux, un frein à la manifestation de la vérité. Il faut noter que depuis l’arrestation des dirigeants des structures de gestion, un comité de gestion a été mis en place par le chef de l’Etat qui a commandité la procédure judiciaire et également une réforme de la réforme du café cacao. La première réforme étant soldée par un échec. Mercredi, en fin de soirée, Laurent Gbagbo a reçu officiellement des mains de Mme Géraldine Odehouri, présidente du comité de la réforme, le rapport qui doit proposer un nouvel organigramme au niveau institutionnel dans la filière café cacao. Il vise également à définir les niveaux de prélèvement, à proposer un nouveau système de commercialisation. Cette ossature que doit prendre la filière, tiendra compte de la question de la rétribution des producteurs, de la fiscalité et de la qualité.
Cissé Cheick Ely
Les prisonniers du café cacao devront attendre encore pour espérer jouir d’une liberté provisoire. Le juge d’instruction, Ladji Gnakalé, en charge du dossier sur les malversations dans le café cacao, a décidé lundi, par le biais d’une ordonnance, de prolonger pour quatre mois, le séjour carcéral des dirigeants des structures de gestion. Alors que l’on s’acheminait vers la date butoir du 15 octobre. Si pour certaines sources proches des leaders des structures de gestion en détention préventive depuis quasiment 16 mois, rien ne justifie cette décision de prolongation, c’est tout autre au niveau judiciaire. En effet une personne bien introduite, explique que le juge d’instruction a opté pour le prolongement de la détention parce que les ministres en attente d’être auditionnés, n’ont pas marqué leur désaccord vis-à-vis de la procédure. «En dehors du ministre Dano Djédjé qui a eu une confrontation avec le juge, les membres du gouvernement (Amadou Gon, Charles Diby, Bohoun Bouabré) ont évoqué un problème de calendrier. Le juge a estimé qu’il ne peut pas prendre de décision sans les avoir entendu», fait remarque notre source. En effet, si le ministre Dano Djédjé est passé devant le juge, cela sous-tend qu’il n’y a en principe aucun obstacle juridique qui empêche maintenant ses autres collègues à se présenter pour les auditions. D’autant que Ladji Gnakalé aurait indiqué, qu’il comptait sur leur appui (les ministres) pour la manifestation de la vérité, en vu de verser le dossier au Procureur de la République qui pourra engager les poursuites. Cette décision du juge d’instruction conforte ainsi les avocats des prévenus dans leur position. Après de multiples interpellations à l’endroit du procureur, Raymond Féhou Tchimou, l’une des têtes de file des avocats des détenus, Narcisse Aka, a fustigé la lenteur de la procédure. Selon lui, elle cause des préjudices importants à ses clients. Il estime que les procédures judiciaires indûment retardées constituent une violation de la convention des droits de l’Homme qui prévoit que «toute personne a droit à ce que sa cause soit entendue équitablement, publiquement et dans un délai raisonnable». Mais de son côté le ministère public juge que la durée excessive des procédures qui reste une réalité regrettable, dénote plutôt de la complexité du dossier café cacao. Cependant d’autres personnes proches des prisonniers sont convaincues que l’attitude des autorités judiciaires vise à obstruer la procédure. Toute chose qui constitue à leurs yeux, un frein à la manifestation de la vérité. Il faut noter que depuis l’arrestation des dirigeants des structures de gestion, un comité de gestion a été mis en place par le chef de l’Etat qui a commandité la procédure judiciaire et également une réforme de la réforme du café cacao. La première réforme étant soldée par un échec. Mercredi, en fin de soirée, Laurent Gbagbo a reçu officiellement des mains de Mme Géraldine Odehouri, présidente du comité de la réforme, le rapport qui doit proposer un nouvel organigramme au niveau institutionnel dans la filière café cacao. Il vise également à définir les niveaux de prélèvement, à proposer un nouveau système de commercialisation. Cette ossature que doit prendre la filière, tiendra compte de la question de la rétribution des producteurs, de la fiscalité et de la qualité.
Cissé Cheick Ely