Au fur et à mesure que la campagne présidentielle approche, le stress s'empare de certains candidats. Et toutes les stratégies mises en place pour plaire s'affrontent. Chassez le naturel, il revient au galop.
Depuis le début de sa campagne (qualifiée de mensongère par ses détracteurs) anticipée, qui consiste à se faire connaître des Ivoiriens du pays profond qui ne le connaissent que de nom et comme étant celui qui est à la base de la guerre, Alassane Dramane Ouattara a opté pour un langage de paix. Ses communicants lui ont conseillé de se débarrasser de son discours guerrier (je frapperai ce pouvoir et il tombera; nous allons mélanger ce pays…), auquel il avait habitué les Ivoiriens et de ce ton méprisant qui le caractérise, pour adopter un nouveau style, s'il voulait avoir la sympathie du peuple de Côte d'ivoire. Peuple qui le considère comme son bourreau. Alassane accepte ce rôle et se fond totalement dans le scénario mis en place. Il entame ses tournées et décide de ne parler que de son programme de gouvernement, qui n'est rien d'autre que la pâle copie du programme de gouvernement du Fpi (Front populaire ivoirien), parti dont est issu le Président Laurent Gbagbo. En outre, ses metteurs en scène lui imposent de ne point attaquer Gbagbo, qui jouit d'une grande popularité au sein de la société ivoirienne. Régime sévère pour Alassane qui s'y astreint malgré tout, au grand dam de son allié-meilleur ennemi, Henri Konan Bédié, qui, lui, a choisi comme axe de communication, les injures et la vulgarité. " Il faut séduire les Ivoiriens si on veut gagner les élections par des messages de paix et par un discours apaisé " est la nouvelle doctrine du Rdr (Rassemblement des républicains) d'Alassane Ouattara. Le "bon ton" est alors en marche et fonctionne bien jusqu'au vendredi 16 octobre à Bouna où Alassane fait une " sortie de route ". Qu'est-ce qui a fait dérailler cette machine si performante à fabriquer le mensonge ? Comment une machine aussi bien huilée qu'Alassane dans la simulation a pu déraper ? Voici les raisons. Vendredi 16 octobre, il fait jour. La commune de Cocody, réputée si calme, est réveillée par des chants, des danses et par des personnes qui viennent de tous les quartiers d'Abidjan, rejoindre leurs frères de Cocody. Tous ensemble, ils mettent le cap sur les locaux de la commission électorale indépendante (Cei). La Cei doit recevoir les dossiers de candidature de Laurent Gbagbo, candidat à sa propre succession. Ses partisans affluent de toutes parts. Et pour l'accompagner, ce qui est un fait inédit, quand il arrive, c'est le délire. Après la Cei, Laurent Gbagbo et ses hommes se rendent à son Qg de campagne, où le candidat doit animer une conférence de presse. Au cours de cette conférence de presse, Laurent Gbagbo donne les raisons de sa candidature et présente à la presse et aux ivoiriens, Issa Malick Coulibaly et Affi N'Guessan; qui sont respectivement son Directeur de campagne et son porte-parole. Le choix de Malick Coulibaly est annoncé à Ouattara, qui se trouve au même moment à Bouna pour y animer un meeting. Au cours de ce meeting, qui se tient dans l'après-midi, juste après la conférence de presse de Gbagbo, le président du Rdr n'arrive plus à jouer le jeu qui consiste à faire fi de ses émotions et à ne parler que du programme. Il craque… et insulte: " par des élections truquées, des gens ont mis un pouvoir qui a tout détruit ", au point de se ridiculiser. Soit Alassane est pris d'une crise d'amnésie profonde, soit sa crise de mythomanie aigüe a pris le dessus. Nous optons pour la deuxième hypothèse parce que le leader des " républicains " sait pertinemment que pour qu'il y ait des élections truquées, il aurait fallu que Gbagbo soit l'organisateur de ces élections. Or, tout le monde sait l'animosité qui a régné entre Gbagbo et Robert Gueï, au pouvoir au moment des élections 2000, et la tentative de ce dernier à vouloir confisquer le pouvoir, malgré sa défaite. En outre, ce n'est pas le pouvoir de Gbagbo qui a tout détruit. C'est Ouattara qui a armé des jeunes, qui ont pillé, violé et détruit. Mais, Ado peut être pardonné pour ce flagrant délit de mensonge quand on sait que sa panique vient du choix du nouveau Directeur de campagne de Gbagbo. Alassane Ouattara, resté dans la course à la présidence, malgré les deux sondages de la Sofres, qui l'annoncent perdant, voit ses chances de rebondir, s'amenuiser avec la nomination de Malick Coulibaly.
Pourquoi ?
Premièrement, Malick Coulibaly est un fils du nord d'où Alassane se réclame et pire, ce dernier est un chef à Korhogo, bastion sur lequel compte le candidat du Rdr. Pour ne pas arranger les choses, le tout nouveau Directeur de campagne est musulman pratiquant et très respecté par les dignitaires religieux et par l'ensemble de la communauté musulmane.
Deuxièmement, Malick Coulibaly est l'oncle d'Amadou Gon Coulibaly (actuel directeur de campagne d'Alassane) et descendant des Gon, famille mythique à Korhogo.
Dès l'annonce de la désignation de Malick Coulibaly au poste stratégique de directeur de campagne de Laurent Gbagbo, des chefs de village de la zone des savanes ont complètement basculé dans le camp de la majorité présidentielle. Il y a de quoi donner le tournis à n'importe qui et à faire péter un câble à n'importe quel machiavélique, fût-il, Alassane Dramane Ouattara alias "le brave-tchè".
Nourah Cissé
Depuis le début de sa campagne (qualifiée de mensongère par ses détracteurs) anticipée, qui consiste à se faire connaître des Ivoiriens du pays profond qui ne le connaissent que de nom et comme étant celui qui est à la base de la guerre, Alassane Dramane Ouattara a opté pour un langage de paix. Ses communicants lui ont conseillé de se débarrasser de son discours guerrier (je frapperai ce pouvoir et il tombera; nous allons mélanger ce pays…), auquel il avait habitué les Ivoiriens et de ce ton méprisant qui le caractérise, pour adopter un nouveau style, s'il voulait avoir la sympathie du peuple de Côte d'ivoire. Peuple qui le considère comme son bourreau. Alassane accepte ce rôle et se fond totalement dans le scénario mis en place. Il entame ses tournées et décide de ne parler que de son programme de gouvernement, qui n'est rien d'autre que la pâle copie du programme de gouvernement du Fpi (Front populaire ivoirien), parti dont est issu le Président Laurent Gbagbo. En outre, ses metteurs en scène lui imposent de ne point attaquer Gbagbo, qui jouit d'une grande popularité au sein de la société ivoirienne. Régime sévère pour Alassane qui s'y astreint malgré tout, au grand dam de son allié-meilleur ennemi, Henri Konan Bédié, qui, lui, a choisi comme axe de communication, les injures et la vulgarité. " Il faut séduire les Ivoiriens si on veut gagner les élections par des messages de paix et par un discours apaisé " est la nouvelle doctrine du Rdr (Rassemblement des républicains) d'Alassane Ouattara. Le "bon ton" est alors en marche et fonctionne bien jusqu'au vendredi 16 octobre à Bouna où Alassane fait une " sortie de route ". Qu'est-ce qui a fait dérailler cette machine si performante à fabriquer le mensonge ? Comment une machine aussi bien huilée qu'Alassane dans la simulation a pu déraper ? Voici les raisons. Vendredi 16 octobre, il fait jour. La commune de Cocody, réputée si calme, est réveillée par des chants, des danses et par des personnes qui viennent de tous les quartiers d'Abidjan, rejoindre leurs frères de Cocody. Tous ensemble, ils mettent le cap sur les locaux de la commission électorale indépendante (Cei). La Cei doit recevoir les dossiers de candidature de Laurent Gbagbo, candidat à sa propre succession. Ses partisans affluent de toutes parts. Et pour l'accompagner, ce qui est un fait inédit, quand il arrive, c'est le délire. Après la Cei, Laurent Gbagbo et ses hommes se rendent à son Qg de campagne, où le candidat doit animer une conférence de presse. Au cours de cette conférence de presse, Laurent Gbagbo donne les raisons de sa candidature et présente à la presse et aux ivoiriens, Issa Malick Coulibaly et Affi N'Guessan; qui sont respectivement son Directeur de campagne et son porte-parole. Le choix de Malick Coulibaly est annoncé à Ouattara, qui se trouve au même moment à Bouna pour y animer un meeting. Au cours de ce meeting, qui se tient dans l'après-midi, juste après la conférence de presse de Gbagbo, le président du Rdr n'arrive plus à jouer le jeu qui consiste à faire fi de ses émotions et à ne parler que du programme. Il craque… et insulte: " par des élections truquées, des gens ont mis un pouvoir qui a tout détruit ", au point de se ridiculiser. Soit Alassane est pris d'une crise d'amnésie profonde, soit sa crise de mythomanie aigüe a pris le dessus. Nous optons pour la deuxième hypothèse parce que le leader des " républicains " sait pertinemment que pour qu'il y ait des élections truquées, il aurait fallu que Gbagbo soit l'organisateur de ces élections. Or, tout le monde sait l'animosité qui a régné entre Gbagbo et Robert Gueï, au pouvoir au moment des élections 2000, et la tentative de ce dernier à vouloir confisquer le pouvoir, malgré sa défaite. En outre, ce n'est pas le pouvoir de Gbagbo qui a tout détruit. C'est Ouattara qui a armé des jeunes, qui ont pillé, violé et détruit. Mais, Ado peut être pardonné pour ce flagrant délit de mensonge quand on sait que sa panique vient du choix du nouveau Directeur de campagne de Gbagbo. Alassane Ouattara, resté dans la course à la présidence, malgré les deux sondages de la Sofres, qui l'annoncent perdant, voit ses chances de rebondir, s'amenuiser avec la nomination de Malick Coulibaly.
Pourquoi ?
Premièrement, Malick Coulibaly est un fils du nord d'où Alassane se réclame et pire, ce dernier est un chef à Korhogo, bastion sur lequel compte le candidat du Rdr. Pour ne pas arranger les choses, le tout nouveau Directeur de campagne est musulman pratiquant et très respecté par les dignitaires religieux et par l'ensemble de la communauté musulmane.
Deuxièmement, Malick Coulibaly est l'oncle d'Amadou Gon Coulibaly (actuel directeur de campagne d'Alassane) et descendant des Gon, famille mythique à Korhogo.
Dès l'annonce de la désignation de Malick Coulibaly au poste stratégique de directeur de campagne de Laurent Gbagbo, des chefs de village de la zone des savanes ont complètement basculé dans le camp de la majorité présidentielle. Il y a de quoi donner le tournis à n'importe qui et à faire péter un câble à n'importe quel machiavélique, fût-il, Alassane Dramane Ouattara alias "le brave-tchè".
Nourah Cissé