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Politique Publié le mardi 20 octobre 2009 | Nord-Sud

Alassane Ouattara, l`épée de Damoclès

Parmi tous les candidats à la prochaine élection présidentielle, celui qui doit savourer le plus ces moments de pré-campagne est sans conteste le leader du Rassemblement des républicains (Rdr). Car, Alassane Dramane Ouattara vient de loin, de très loin même. Après cinq années de polémique sur sa nationalité, il verra sa candidature rejetée par la Cour suprême en octobre 2000. S'il est dans la course cette année, c'est bien sur la base d'accords politiques obtenus à l'arraché. Notamment celui de Pretoria signé le 6 avril 2005, sous la médiation de Thabo M'Beki. Et, conformément à cet arrangement, le président de la République a informé la nation le 26 avril qu'il prenait des mesures « exceptionnelles » afin d'ouvrir la présidentielle (Constitutionnellement prévue pour octobre 2005) aux candidats présentés par les partis signataires de l'accord de paix de Marcoussis. Pour cela, Laurent Gbagbo s'est appuyé sur l'article 48 de la Constitution, pour modifier les conditions d'éligibilité. Cette modification ne peut qu'être transitoire. Et, le camp présidentiel a beau jeu de rappeler régulièrement que M. Ouattara est candidat à titre « exceptionnel ». Si le Rdr remporte la présidentielle, Alassane Ouattara sera plus à l'aise pour faire modifier les dispositions de la Constitution qui, de l'aveu même de Laurent Gbagbo (Intervention au Forum national), servaient à régler son cas, l'article 35. Il aura toute la latitude d'organiser un référendum pour cela. Dans le cas contraire, une véritable épée de Damoclès planera sur sa tête. Compte tenu de la jurisprudence en la matière, même une éventuelle candidature de sa part aux législatives risque d'être difficile à obtenir. Sans oublier que les postes de président et de premier vice-président de l'Assemblée nationale sont soumis aux mêmes conditions d'éligibilité que celles exigées pour le président de la République. Certains de ses adversaires pourraient s'en souvenir fort opportunément. Certes, M. Ouattara sera toujours bon pour le service pour la prochaine présidentielle. Avec 71 ans, il ne sera pas frappé par la limite d'âge constitutionnelle de 75 ans en 2014. Mais, son sort sera entre les mains du vainqueur. Henri Konan Bédié qui avait entamé sa traque dès 1994, acceptera-t-il de faire amende honorable en remettant en cause toute la politique d'exclusion qui a sous-tendu cette rivalité politique ? Si Gbagbo sort vainqueur des urnes, le référendum modificatif sera-t-il une priorité pour lui d'autant que la Côte d'Ivoire aura été réunifiée au terme du processus de paix actuel? Lui qui déclarait en avril 2005 : « Le problème n'est ni la réinsertion des mutins, ni l'article 35 de la Constitution, mais la candidature d'un homme à la présidence (...), la candidature de M. Alassane Dramane Ouattara. » A l'analyse, il apparaît clairement qu'à défaut de remporter la prochaine élection présidentielle, la survie politique d'Alassane Ouattara pourrait dépendre des accords qu'il passera avec le vainqueur. Beaucoup de marchandage en perspective.

Kesy B. Jacob
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