On peut se complaire à définir la paix comme l’absence de guerre quand les affres de la guerre sont méconnues. En France, on a célébré le 08 mai dernier, comme la commémoration du 64ème anniversaire de la capitulation de l’Allemagne Nazie face aux troupes alliées qui ont libéré la France occupée.
64 ans après, les souvenirs des souffrances faites aux civils, et celui des horreurs incrustées dans la mémoire des survivants ne s’estompent pas totalement. L’émotion est toujours aussi forte et remet en question le concept de paix fièrement brandi par les politiques. Chez nous, les efforts de paix sont d’autant plus palpables qu’il y a sept, le sang des fils de ce pays, mêlé aux larmes des survivants avaient inondé l’Eburnie. Spectacle macabre que celui d’un déchirement fratricide sans précédent et insoutenable. Mais aujourd’hui, après plusieurs accords on soutient que la paix est en train d’envisager un probable retour sur la terre qu’elle s’était donnée dans les légendes des nations de ce continent.
C’est vrai, aujourd’hui, l’espoir est né de l’horreur de la guerre, celui d’un monde de coopération entre les peuples.
Mais de quelle paix s’agit-il ?
C’est à Bouaké qu’on pourrait trouver la réponse à cette question. Quelques heures de discussions avec le passant le moins significatif, quelques questions à un opérateur économique, et les langues se décollent des palais. Les soupirs sont profonds, mais empreints d’une grande méfiance. Mais malgré l’effort de chacun de parler le moins possible, force est de reconnaître que l’espoir né de ce moment d’accalmie n’est qu’une épaisse façade qui couve un profond malaise au sein de la population.
Les violences vécues et leurs conséquences continuent leur manœuvre insidieuse destructrice, mais subtile, qui font de Bouaké une société chaotique où les lois de la République n’ont pas droit de cité.
Malgré l’état de repas apparent, la ville de Bouaké porte encore en elle la violence. Pas une violence physique, mais celle que génèrent les inégalités, les frustrations, les injustices, la misère, le rejet de l’autre. Car, il semble bien rechercher que rechercher la paix c’est œuvrer pour lutter contre ces facteurs de nature économique, sociale, culturelle et politique, susceptible d’entraîner la violence. Elle-même, facteur de guerre. La crise identitaire, principal motif de cette guerre imposée à la Côte d’Ivoire n’a pas trouvé de réponse à travers la destruction des symboles de la République et les tueries perpétrées dans cette zone. Les inégalités sociales crèvent les yeux dès les premiers mètres parcourus. Des autorités vidées de leurs pouvoirs, des civils spoliés de leurs biens, (véhicules et maisons), des institutions républicaines littéralement encastrées, des vies humaines définitivement abrégées du fait d’une orientation des plus dégradantes… bref, voici ce qu’est la paix dans cette partie de la Côte d’Ivoire qui restera de longues années encore, le symbole de la guerre en Côte d’Ivoire. En réalité, hormis le silence péjoratif des bruits de bottes, rien n’a réellement changé à Bouaké. C’est l’apologie du jeu de l’hypocrisie, celui de « je t’aime parce que je n’y peux rien… mon frère » face à celui du « tu m’aimes ou tu m’aimes… ». Qui parlerait de guerre ? Bien dodu qui oserait.
Yvette Tiessé
64 ans après, les souvenirs des souffrances faites aux civils, et celui des horreurs incrustées dans la mémoire des survivants ne s’estompent pas totalement. L’émotion est toujours aussi forte et remet en question le concept de paix fièrement brandi par les politiques. Chez nous, les efforts de paix sont d’autant plus palpables qu’il y a sept, le sang des fils de ce pays, mêlé aux larmes des survivants avaient inondé l’Eburnie. Spectacle macabre que celui d’un déchirement fratricide sans précédent et insoutenable. Mais aujourd’hui, après plusieurs accords on soutient que la paix est en train d’envisager un probable retour sur la terre qu’elle s’était donnée dans les légendes des nations de ce continent.
C’est vrai, aujourd’hui, l’espoir est né de l’horreur de la guerre, celui d’un monde de coopération entre les peuples.
Mais de quelle paix s’agit-il ?
C’est à Bouaké qu’on pourrait trouver la réponse à cette question. Quelques heures de discussions avec le passant le moins significatif, quelques questions à un opérateur économique, et les langues se décollent des palais. Les soupirs sont profonds, mais empreints d’une grande méfiance. Mais malgré l’effort de chacun de parler le moins possible, force est de reconnaître que l’espoir né de ce moment d’accalmie n’est qu’une épaisse façade qui couve un profond malaise au sein de la population.
Les violences vécues et leurs conséquences continuent leur manœuvre insidieuse destructrice, mais subtile, qui font de Bouaké une société chaotique où les lois de la République n’ont pas droit de cité.
Malgré l’état de repas apparent, la ville de Bouaké porte encore en elle la violence. Pas une violence physique, mais celle que génèrent les inégalités, les frustrations, les injustices, la misère, le rejet de l’autre. Car, il semble bien rechercher que rechercher la paix c’est œuvrer pour lutter contre ces facteurs de nature économique, sociale, culturelle et politique, susceptible d’entraîner la violence. Elle-même, facteur de guerre. La crise identitaire, principal motif de cette guerre imposée à la Côte d’Ivoire n’a pas trouvé de réponse à travers la destruction des symboles de la République et les tueries perpétrées dans cette zone. Les inégalités sociales crèvent les yeux dès les premiers mètres parcourus. Des autorités vidées de leurs pouvoirs, des civils spoliés de leurs biens, (véhicules et maisons), des institutions républicaines littéralement encastrées, des vies humaines définitivement abrégées du fait d’une orientation des plus dégradantes… bref, voici ce qu’est la paix dans cette partie de la Côte d’Ivoire qui restera de longues années encore, le symbole de la guerre en Côte d’Ivoire. En réalité, hormis le silence péjoratif des bruits de bottes, rien n’a réellement changé à Bouaké. C’est l’apologie du jeu de l’hypocrisie, celui de « je t’aime parce que je n’y peux rien… mon frère » face à celui du « tu m’aimes ou tu m’aimes… ». Qui parlerait de guerre ? Bien dodu qui oserait.
Yvette Tiessé