Le candidat de “La majorité présidentielle”, Laurent Gbagbo, s'il ne gagne pas pourrait voir son avenir politique ouvrir sur plusieurs schémas. Analysons quelques uns.
Des trois principaux candidats à l'élection présidentielle, il est apparemment le mieux lotis. D'abord au plan de l'âge. Laurent Gbagbo est plus jeune que ses deux rivaux (ADO et Bédié). A 64 ans aujourd'hui, le chef de l'Etat laisse transparaître une fraîcheur physique que ne manquent pas de relever ses proches pour le «vendre». Ensuite, au plan légal. Il est le seul à n'avoir jamais eu maille à partir avec la Constitution actuelle. Candidat heureux en 2000, il conserve les faveurs du texte fondateur. Même s'il a choisi pour les joutes à venir, comme ses concurrents (eux avaient été écartés par cette Constitution), de se présenter sous la couverture du compromis de Pretoria. Mais, l'élection étant bien évidemment une compétition comme toute autre, il pourrait arriver que Laurent Gbagbo en sorte battu. Quelle perspective s'ouvrirait alors devant lui dans un tel cas ? Se relancer à la conquête du pouvoir ? Oui ! Cela est possible. S'il échoue au scrutin du 29 novembre 2009, Laurent Gbagbo pourrait reconquérir le fauteuil présidentiel dans cinq ans. Il aura alors 69 ans. L'article 35 de la Constitution limitant l'âge à 75 ans, l'époux de Simone Ehivet serait bien légalement présidentiable. Il pourrait même (s'il s'entretient) avoir suffisamment de forme physique et mentale pour engager le combat. Mais, de nombreuses difficultés bardent cette voie. Son successeur à la tête de l'Etat dispose d'une flopée de «vieux démons» dont il pourrait se servir pour le tenir loin des champs de course pour longtemps. La première et probablement la plus tentante serait l'affaire Kieffer. La disparition du journaliste franco-canadien dans laquelle la justice française ne cesse de renifler la piste qui mène à l'entourage très proche de Laurent Gbagbo pourrait servir comme «casse pied» efficace. Il y a aussi les évènements de mars 2004. Ceux au cours desquels près de 300 militants de l'opposition avaient péri. Le remplaçant du chef de l'Etat, s'il redoute en lui une menace pour son fauteuil n'hésitera pas à susciter le lancement d'une longue procédure judiciaire dans laquelle il restera englué face à des victimes réclamant justice. Il en est de même pour les évènements de novembre 2004. La mort des soldats français et l'agression des ressortissants du pays de Nicolas Sarkozy avec des cas de viol, sont autant d'affaires qui pourraient à tort ou à raison être utilisées contre Laurent Gbagbo. Pour lui barrer la route, l'on n'hésiterait peut-être pas à faire un flash back sur la gouvernance économique de son régime de 2000 à 2009. Même si lui-même a engagé une opération mains propres dans la filière café cacao avec l'arrestation de plusieurs barons, les autres cas de malversations dénoncés par le N°2 du régime, Mamadou Koulibaly constituent des filons par lesquelles il serait possible d'atteindre, sinon de retarder la progression d'un Laurent Gbagbo candidat en 2014.
Autre élément qui pourrait rendre difficile le retour aux affaires du candidat de La majorité présidentielle (Lmp) en cas de défaite, ce sera l'absence d'une machine politique à sa solde. S'appuiera-t-il sur le Fpi avec qui il vient de prendre ses distances (stratégie politique oblige) ? Autrement dit, reviendra-t-il pour arracher le commandement du parti à la rose et aux deux doigts à Affi N'guessan ? En visite à Issia, Laurent Gbagbo avait juré qu'il ne lui viendra jamais à l'esprit de revenir disputer le fauteuil de président du Fpi avec Affi. Donnant des conseils à Bohoun Bouabré et Désiré Tagro (qui s'entre-déchirent), il avait lancé ceci : «Moi, avec le parcours que j'ai eu, vous me voyez encore aller me battre avec Affi N'Guessan pour dire ''je veux être président du Fpi, Affi N'Guessan passe ici'', c'est fini ça. Quand on atteint un certain niveau, soi-même on ne descend pas, on ne descend plus. Le grand doit rester grand toujours». Que fera Gbagbo alors ? Créer un nouveau parti ? Aller au scrutin en tant qu'indépendant ? Ces options, il faut l'avouer lui offrent très peu de chance. Dans son entourage, pour l'instant l'on refuse catégoriquement d'envisager un scénario dans lequel il sortirait battu. «Il ne peut que gagner, parce que s'il n'avait pas les faveurs du peuple, depuis 2002, il serait tombé. Si le peuple l'a soutenu jusqu'à ce jour, c'est bien parce qu'il veut encore de lui», argumente ce haut responsable du Fpi. S'il sort effectivement vainqueur, le président de la République devrait alors se contenter d'exécuter son dernier mandat de cinq ans et s'en aller pour rester conforme à la Constitution. A moins qu'il ne veuille réveiller «la République de nos pères».
Djama Stanislas
Des trois principaux candidats à l'élection présidentielle, il est apparemment le mieux lotis. D'abord au plan de l'âge. Laurent Gbagbo est plus jeune que ses deux rivaux (ADO et Bédié). A 64 ans aujourd'hui, le chef de l'Etat laisse transparaître une fraîcheur physique que ne manquent pas de relever ses proches pour le «vendre». Ensuite, au plan légal. Il est le seul à n'avoir jamais eu maille à partir avec la Constitution actuelle. Candidat heureux en 2000, il conserve les faveurs du texte fondateur. Même s'il a choisi pour les joutes à venir, comme ses concurrents (eux avaient été écartés par cette Constitution), de se présenter sous la couverture du compromis de Pretoria. Mais, l'élection étant bien évidemment une compétition comme toute autre, il pourrait arriver que Laurent Gbagbo en sorte battu. Quelle perspective s'ouvrirait alors devant lui dans un tel cas ? Se relancer à la conquête du pouvoir ? Oui ! Cela est possible. S'il échoue au scrutin du 29 novembre 2009, Laurent Gbagbo pourrait reconquérir le fauteuil présidentiel dans cinq ans. Il aura alors 69 ans. L'article 35 de la Constitution limitant l'âge à 75 ans, l'époux de Simone Ehivet serait bien légalement présidentiable. Il pourrait même (s'il s'entretient) avoir suffisamment de forme physique et mentale pour engager le combat. Mais, de nombreuses difficultés bardent cette voie. Son successeur à la tête de l'Etat dispose d'une flopée de «vieux démons» dont il pourrait se servir pour le tenir loin des champs de course pour longtemps. La première et probablement la plus tentante serait l'affaire Kieffer. La disparition du journaliste franco-canadien dans laquelle la justice française ne cesse de renifler la piste qui mène à l'entourage très proche de Laurent Gbagbo pourrait servir comme «casse pied» efficace. Il y a aussi les évènements de mars 2004. Ceux au cours desquels près de 300 militants de l'opposition avaient péri. Le remplaçant du chef de l'Etat, s'il redoute en lui une menace pour son fauteuil n'hésitera pas à susciter le lancement d'une longue procédure judiciaire dans laquelle il restera englué face à des victimes réclamant justice. Il en est de même pour les évènements de novembre 2004. La mort des soldats français et l'agression des ressortissants du pays de Nicolas Sarkozy avec des cas de viol, sont autant d'affaires qui pourraient à tort ou à raison être utilisées contre Laurent Gbagbo. Pour lui barrer la route, l'on n'hésiterait peut-être pas à faire un flash back sur la gouvernance économique de son régime de 2000 à 2009. Même si lui-même a engagé une opération mains propres dans la filière café cacao avec l'arrestation de plusieurs barons, les autres cas de malversations dénoncés par le N°2 du régime, Mamadou Koulibaly constituent des filons par lesquelles il serait possible d'atteindre, sinon de retarder la progression d'un Laurent Gbagbo candidat en 2014.
Autre élément qui pourrait rendre difficile le retour aux affaires du candidat de La majorité présidentielle (Lmp) en cas de défaite, ce sera l'absence d'une machine politique à sa solde. S'appuiera-t-il sur le Fpi avec qui il vient de prendre ses distances (stratégie politique oblige) ? Autrement dit, reviendra-t-il pour arracher le commandement du parti à la rose et aux deux doigts à Affi N'guessan ? En visite à Issia, Laurent Gbagbo avait juré qu'il ne lui viendra jamais à l'esprit de revenir disputer le fauteuil de président du Fpi avec Affi. Donnant des conseils à Bohoun Bouabré et Désiré Tagro (qui s'entre-déchirent), il avait lancé ceci : «Moi, avec le parcours que j'ai eu, vous me voyez encore aller me battre avec Affi N'Guessan pour dire ''je veux être président du Fpi, Affi N'Guessan passe ici'', c'est fini ça. Quand on atteint un certain niveau, soi-même on ne descend pas, on ne descend plus. Le grand doit rester grand toujours». Que fera Gbagbo alors ? Créer un nouveau parti ? Aller au scrutin en tant qu'indépendant ? Ces options, il faut l'avouer lui offrent très peu de chance. Dans son entourage, pour l'instant l'on refuse catégoriquement d'envisager un scénario dans lequel il sortirait battu. «Il ne peut que gagner, parce que s'il n'avait pas les faveurs du peuple, depuis 2002, il serait tombé. Si le peuple l'a soutenu jusqu'à ce jour, c'est bien parce qu'il veut encore de lui», argumente ce haut responsable du Fpi. S'il sort effectivement vainqueur, le président de la République devrait alors se contenter d'exécuter son dernier mandat de cinq ans et s'en aller pour rester conforme à la Constitution. A moins qu'il ne veuille réveiller «la République de nos pères».
Djama Stanislas