Candidat à sa propre succession à la présidentielle du 29 novembre, Laurent Gbagbo ne manque pas d’atout. Moïse Liepo, enseignant, en expose les dix principaux.
Le 29 novembre 2009, les Ivoiriens vont élire leur président de la République pour un mandat de cinq (05) ans. Leur choix constitue, sans aucun doute, un acte politique majeur pour la paix, la stabilité et la prospérité de la Côte d’Ivoire. Aussi, les électeurs ivoiriens sont-ils appelés à choisir un homme capable d’assurer, à notre pays, cette paix et cette stabilité, préalables à tout développement.
Dans cette perspective, les personnes qui sollicitent les suffrages des Ivoiriens doivent réunir un certain nombre de qualités aux plans moral, intellectuel, humain, politique, etc. Parmi ces personnes, le président Laurent Gbagbo se présente pour la troisième fois avec de nombreux atouts dont quelques-uns vous sont rappelés dans la présente adresse sous forme d’un condensé de ses dix (10) principaux atouts. Un homme courageux Laurent Gbagbo est connu en Côte d’Ivoire, en Afrique et dans le monde, comme étant surtout l’opposant historique à la dictature du parti unique instaurée en Côte d’Ivoire par Houphouet-Boigny de 1957 (année de formation du premier gouvernement après la victoire du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) aux élections législatives du 31 mars 1957) à 1993 (mort d’Houphouet-Boigny). D’avril 1982 à septembre 1988, Laurent Gbagbo a été contraint à s’exiler en France, lorsque le régime d’Houphouet-Boigny a déclenché le “complot de février 1982” contre les enseignants. En effet, Houphouet-Boigny considérait les syndicats enseignants comme des nids d’opposants. Il leur reprochait de ne jamais accepter de travailler dans le cadre du parti unique (cf. Laurent Gbagbo, Côte d’Ivoire, pour une alternative démocratique, Ed. L’Harmattan, 1983, Paris, p 108).
Rentré en Côte d’Ivoire le 13 septembre 1988, après six (06) ans et demi d’exil en France, Laurent Gbagbo est reçu par le président Houphouet-Boigny le 29 septembre du même mois. Ce jour-là, à la résidence présidentielle de Cocody, Laurent Gbagbo a tenu, comme à son habitude, à montrer par l’une de ses déclarations qu’il est revenu en Côte d’Ivoire pour continuer la lutte avec abnégation : “Sachez en tout cas que mon objectif n’est pas de blesser, ni vous, ni la Côte d’Ivoire. C’est peut-être un excès d’amour pour mon pays. Je suis revenu et je voudrais qu’on travaille ensemble pour construire la Côte d’Ivoire” (cf. Guy Labertit, Adieu, Abidjan-Sur-Seine ! Les coulisses du conflit ivoirien, Autres Temps Editions, p.19).
Dès lors, Laurent Gbagbo accentue la lutte pour le retour au multipartisme qui est acquis le 3 mai 1990. Le Front populaire ivoirien (FPI) que Laurent Gbagbo a créé en 1982 sort ainsi définitivement de la clandestinité pour mener la lutte pour la conquête du pouvoir politique.
Cette lutte a connu son aboutissement avec l’élection de Laurent Gbagbo à la magistrature suprême en Côte d’Ivoire lors du scrutin présidentiel d’octobre 2000.
Cependant tous ceux qui ont été surpris par cette victoire ont organisé une rébellion en septembre 2002, alors que le président Gbagbo était en visite officielle en Italie.
Dès le 21 septembre 2002, le président Gbagbo est rentré en Côte d’Ivoire, malgré des conditions de sécurité précaires pour conduire la résistance contre les agresseurs de son pays. Depuis cette date, le président Gbagbo n’a cessé d’affirmer sa volonté d’aller au devant de tous les dangers pour que son pays retrouve la paix et la stabilité (rencontres internationales, rencontres avec les rebelles, visite en zones contrôlées par les rebelles, etc.).
Un homme politique de génie
Il est généralement admis que l’usage du mot politique recouvre plusieurs réalités. Selon Jean Baechler (Qu’est-ce que l’idéologie ? Editions Gallimard, 1976, Paris, pp. 27-28), l’usage le plus courant désigne une sphère ou un ordre parmi d’autres qui constituent un système social. Il précise, en outre, que politique désigne également une certaine stratégie, c’est-à-dire une ordonnance particulière de moyens en vue d’une fin.
Dans cette perspective, sur la scène politique ivoirienne, Laurent Gbagbo peut être considéré comme un animal politique. Il est évident que sa vie n’est pas faite que de politique, mais sa façon d’appréhender les problèmes politiques, avec conviction, intelligence et habilité, indique que le président Gbagbo est un homme politique de génie. En effet, “le 26 janvier 2003, la nasse s’est refermée sur le président ivoirien. Mais, en signant l’Accord politique de Ouagadougou, le 4 mars 2007, avec le chef politique de la rébellion Guillaume Soro, futur Premier ministre, il se libère de la nasse. Plus de quatre ans de résistance pour reprendre en mains le cours de l’histoire de son pays” (cf. Guy Labertit, op. cit. , p.207).
Tout le génie politique du président Laurent Gbagbo est ainsi résumé par Guy Labertit, l’ancien “Monsieur Afrique du Parti socialiste français”. Car l’Accord Politique de Ouagadougou (APO), cette “trouvaille” du président Gbagbo issue du dialogue direct qu’il a initié avec le chef de la rébellion Guillaume Soro, a permis à la Côte d’Ivoire de s’engager sur le chemin de la paix. Le concept de dialogue direct a donc été mis au point par le président Gbagbo après l’échec de vingt et une résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU sur la situation de la Côte d’Ivoire. Toutes ces résolutions, de la 1464 du 4 février 2003 à la 1727 du 16 décembre 2006, n’ont pas eu raison du président Laurent Gbagbo qui s’est arc-bouté sur la Constitution ivoirienne, adoptée en juillet 2000 (cf. Guy Labertit, op.cit, p.207) pour faire échec à toutes les manœuvres orchestrées par la France au prix d’une bataille diplomatique héroïque. Cette lutte fut également rude au sein de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de l’Union africaine (UA).
De 2003 à 2006, tout a été mis en œuvre pour écarter Laurent Gbagbo du pouvoir: conclave de Linas- Marcoussis (du 15 au 24 janvier 2003, suivi de la conférence de Paris- Kléber, les 25 et 26 janvier 2003), résolutions inacceptables de l’ONU à l’initiative de la France (l’ancienne puissance coloniale), énorme manipulation médiatique, accusations farfelues montées de toutes pièces contre le président Gbagbo (accusé de soutenir l’ivoirité et les escadrons de la mort…).
Cependant, de façon méthodique, Laurent Gbagbo a su sortir son pays d’une situation difficile dans laquelle il commençait à s’enliser. Aujourd’hui, c’est avec une fierté légitime que le président Gbagbo peut annoncer au monde entier que le dialogue direct est devenu un concept onusien.
En définitive, comme on peut le constater, le génie politique du président Laurent Gbagbo réside surtout dans sa capacité à retourner en sa faveur les situations les plus compromises.
Un homme du peuple Laurent Gbagbo n’a jamais caché son appartenance au peuple, aux couches populaires ivoiriennes. D’origine modeste, la vie du président Gbagbo se confond avec celle de ses concitoyens. Quelques actes posés par le président de la République apportent la preuve de cette assertion: l Après le massacre des populations organisé par les rebelles dans les localités de l’Ouest de la Côte d’Ivoire, Guitrozon et Petit-Duékoué dans le département de Duékoué en juin 2005, le Président Gbagbo s’est rendu sur les lieux pour soutenir ses sœurs et frères. Ce jour-là, on a vu un président de la République en larmes, pleurant avec la population de Guitrozon et de Petit-Duékoué; l Le 29 mars 2009, lors d’un match de football comptant pour les éliminatoires combinées coupe du monde et coupe d’Afrique 2010 entre la Côte d’Ivoire et le Malawi, 20 personnes ont été tuées par suite des bousculades intervenues à l’une des entrées du stade Houphouet-Boigny d’Abidjan. L’émotion a été grande en Côte d’Ivoire malgré la brillante victoire de l’équipe ivoirienne sur le Malawi. A la cérémonie d’hommage à ces victimes, le président Gbagbo n’a pu poursuivre son intervention, car, la gorge serrée par la douleur, il a fondu en larmes comme à Guitrozon et Petit-Duékoué. Encore une fois, il n’a pu supporter les circonstances de la mort de ses concitoyens ; l Le président Laurent Gbagbo a toujours pensé que le pouvoir politique doit être un moyen pour se mettre au service des autres. Aujourd’hui, en Côte d’Ivoire, de nombreux Ivoiriens, tous bords politiques confondus, reconnaissent en lui un homme sensible aux problèmes de ses concitoyens. A présent, il est devenu le seul homme politique en Côte d’Ivoire qui parcourt tout le pays pour réconforter, soutenir des familles frappées par le deuil ou en difficultés de toutes sortes ; l Le président Laurent Gbagbo ne pleure pas seulement avec son peuple quand celui-ci pleure, il sait aussi reconnaître le mérite des Ivoiriens qui se sont distingués dans l’exercice de leurs fonctions ou métiers. Aussi, la célébration de l’anniversaire de l’indépendance de la Côte d’Ivoire est-elle devenue depuis quelques années grâce à la volonté du président Gbagbo, l’occasion de célébrer ses citoyens méritants : membres des Forces de défense et de Sécurité, artistes et hommes de culture, footballeurs, paysans et tous les autres artisans de la résistance économique, etc. Il faut également noter qu’au cours de la crise profonde que la Côte d’Ivoire vient de traverser, la population ivoirienne, dans sa grande majorité, est restée fidèle au président Laurent Gbagbo. C’est d’ailleurs ce soutien populaire qui s’est surtout traduit par des manifestations grandioses de rue pendant cette crise de 2002 à 2004 : mobilisation exceptionnelle de la population pour dénoncer les rebelles et leurs soutiens en octobre 2002, grande mobilisation des patriotes ivoiriens pour accompagner le président Gbagbo à l’aéroport Félix Houphouet-Boigny en janvier 2003 lors de son départ pour la conférence de Paris-Kléber, soulèvement populaire contre la France à Abidjan en novembre 2004 après la destruction au sol des avions ivoiriens à Yamoussoukro et Abidjan suite à “l’Opération Dignité” de l’armée ivoirienne en vue de libérer les régions de Bouaké et de Korhogo occupées par les rebelles, etc. Un homme qui respecte ses engagements Laurent Gbagbo fait du respect de ses engagements un véritable programme politique. De nombreux actes qu’il a posés confirment cette assertion. Quelques actes significatifs peuvent être retenus : l Lors de la campagne pour l’élection présidentielle d’octobre 2000, le candidat Laurent Gbagbo avait demandé aux Ivoiriens de lui donner le pouvoir afin qu’il le leur rende. Cette promesse électorale a été tenue après sa victoire à cette élection présidentielle de 2000.En effet, la filière café-cacao, entièrement contrôlée par l’Etat sous le régime PDCI, a été rendue aux paysans. La libéralisation de cette filière est devenue effective. Lors des journées “portes ouvertes” organisées par le Bureau national d’Etudes Techniques et de Développement (BNETD), en collaboration avec les structures de la filière café- cacao à l’Hôtel Ivoire, du 9 au 12 juillet 2003, les paysans ont rendu hommage au président Laurent Gbagbo. Car, selon les responsables de cette filière, après deux campagnes, les producteurs ont perçu l’équivalent de sept cent milliards (700.000.000.000) de F.CFA, soit un revenu additionnel de trois cent à trois cent vingt cinq milliards (300 à 325.000.000.000) de FCFA par an. Et, pour la première fois en Côte d’Ivoire, le kilogramme de cacao a atteint le prix record de mille (1000) FCFA au mois de décembre 2002. Au nombre des promesses électorales faites par le président Gbagbo lors de l’élection présidentielle de 2000, figurent également la décentralisation, l’Assurance-Maladie universelle (AMU) et l’école gratuite et obligatoire jusqu’au niveau de la classe de Troisième. Si la mise en place de l’AMU a été compromise par la crise que la Côte d’Ivoire a connue, la décentralisation avec l’élection des conseils généraux dans les départements du pays et l’école gratuite et obligatoire sont bien engagées et constituent toujours une des préoccupations majeures du Président Gbagbo ; l Le président Laurent Gbagbo a respecté son engagement, en ce qui concerne la formation de son premier gouvernement, pour lequel il avait donné l’assurance aux présidents, membres du Conseil de l’Entente, lors d’une rencontre à Yamoussoukro, afin que celui-ci soit un gouvernement d’ouverture avec la participation de l’opposition politique. Il faut aussi noter que le président Laurent Gbagbo avait toujours, sous le parti unique, réclamé le financement des partis politiques. Aussi, dès son arrivée au pouvoir, a-t-il pris toutes les dispositions afin que les partis ayant des élus au plan national soient financés sur des fonds publics. Aujourd’hui, ce financement est une réalité. Par ailleurs, conformément à l’article 12 de la Constitution ivoirienne qui stipule qu’aucun Ivoirien ne peut être contraint à l’exil, le président Gbagbo a tout mis en œuvre pour que le président Henri Konan Bédié, président du PDCI chassé du pouvoir par un coup d’Etat militaire en 1999 et qui s’est exilé volontairement en France, puisse rentrer en Côte d’Ivoire en toute quiétude. Il en est de même pour Alassane Dramane Ouattara, président du Rassemblement des Républicains (RDR), qui peut aujourd’hui circuler librement en Côte d’Ivoire et se présenter même à l’élection présidentielle de 2009. Dès son arrivée au pouvoir en octobre 2000, Laurent Gbagbo a pris l’engagement d’apporter la lumière (l’électricité) à toutes les localités que la politique du PDCI a laissées dans l’obscurité. Malgré les conséquences dramatiques de la guerre imposée à la Côte d’Ivoire par des forces réactionnaires d’ici et d’ailleurs, l’électrification de nombreux villages du Centre, du Centre Ouest et de l’Est a été réalisée ; à la grande joie des populations qui promettent de traduire, de façon concrète, leur reconnaissance le moment venu, au président de la République ; Il y a quelques mois, lors d’une visite d’Etat du président Gbagbo à Korhogo, au Nord de la Côte d’Ivoire, les populations lui ont demandé de se pencher plus particulièrement sur le problème d’eau potable qui se pose avec acuité dans la région de Korhogo. Face à cette situation, le président Gbagbo, comme à son habitude, s’est montré très solidaire de ses sœurs et frères de Korhogo en leur promettant un château d’eau de grandes dimensions, en vue d’apporter l’eau potable, source de vie, aux populations de cette région. Aujourd’hui, cet engagement a été respecté, car le président Gbagbo a non seulement autorisé la construction de ce château d’eau, mais il a tenu à procéder lui-même à son inauguration pour montrer l’importance qu’il attache aux conditions de vie de ses concitoyens. Un homme intègre Laurent Gbagbo est connu en Côte d’Ivoire et en Afrique pour le courage de ses opinions politiques. Il est aussi et surtout connu pour son intégrité morale. On se rappelle la rumeur folle qui a circulé en Côte d’Ivoire à propos du rappel de salaire de six ans et demi qui aurait été payé à Laurent Gbagbo dès son retour d’exil en 1988. A cette rumeur, Laurent Gbagbo lui-même apporte la réponse suivante : “… J’ai entendu dire qu’on m’avait versé un rappel de salaire de six ans et demi que j’ai passés en France. Je voudrais dire ici que c’est absolument faux” (cf. Laurent Gbagbo, Histoire d’un retour, Ed. L’Harmattan, 1989, p.26). Ce qui a été d’ailleurs reconnu par la suite par les autorités de l’époque. Laurent Gbagbo n’est pas un homme d’argent, il est plutôt un homme d’actions. Un homme malheureux quand il ne peut agir. L’intégrité morale de Laurent Gbagbo fait de lui un homme qui a une grande aversion pour les personnes pourries moralement. Il s’est toujours éloigné de ce genre de personne, qu’il n’hésite pas à combattre férocement. L’opération “mains propres” qu’il a entreprise autour de lui au palais présidentiel et au sein de la filière café-cacao est le signe d’une volonté réelle du président Gbagbo, en ce qui concerne l’assainissement de nombreux secteurs d’activités de l’économie ivoirienne.
Dès son accession au pouvoir, le président Laurent Gbagbo n’a pas hésité à publier son salaire dans les journaux et à exiger que les candidats à la présidence de la République déclarent leurs biens afin qu’à la fin de leur mandat, un bilan soit fait au niveau des biens acquis pour faire la part des choses entre les biens personnels et ceux de l’Etat de Côte d’Ivoire.
Le président Gbagbo a toujours déclaré qu’il n’a aucun compte bancaire à l’étranger. Il a même donné le nom de la banque qui gère son compte en Côte d’Ivoire. Laurent Gbagbo est donc reconnu, par les actes qu’il pose constamment, comme un personnage atypique dont parle avec une admiration profonde Simone Ehivet Gbagbo (Paroles d’Honneur, Autres Temps Poche, p. 97).
La probité morale de Laurent Gbagbo le conduit également à exhorter ses concitoyens au travail, au cours de ses visites d’Etat à l’intérieur du pays, pour que ceux-ci s’enrichissent et enrichissent l’Etat de Côte d’Ivoire.
La suite demain
Le 29 novembre 2009, les Ivoiriens vont élire leur président de la République pour un mandat de cinq (05) ans. Leur choix constitue, sans aucun doute, un acte politique majeur pour la paix, la stabilité et la prospérité de la Côte d’Ivoire. Aussi, les électeurs ivoiriens sont-ils appelés à choisir un homme capable d’assurer, à notre pays, cette paix et cette stabilité, préalables à tout développement.
Dans cette perspective, les personnes qui sollicitent les suffrages des Ivoiriens doivent réunir un certain nombre de qualités aux plans moral, intellectuel, humain, politique, etc. Parmi ces personnes, le président Laurent Gbagbo se présente pour la troisième fois avec de nombreux atouts dont quelques-uns vous sont rappelés dans la présente adresse sous forme d’un condensé de ses dix (10) principaux atouts. Un homme courageux Laurent Gbagbo est connu en Côte d’Ivoire, en Afrique et dans le monde, comme étant surtout l’opposant historique à la dictature du parti unique instaurée en Côte d’Ivoire par Houphouet-Boigny de 1957 (année de formation du premier gouvernement après la victoire du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) aux élections législatives du 31 mars 1957) à 1993 (mort d’Houphouet-Boigny). D’avril 1982 à septembre 1988, Laurent Gbagbo a été contraint à s’exiler en France, lorsque le régime d’Houphouet-Boigny a déclenché le “complot de février 1982” contre les enseignants. En effet, Houphouet-Boigny considérait les syndicats enseignants comme des nids d’opposants. Il leur reprochait de ne jamais accepter de travailler dans le cadre du parti unique (cf. Laurent Gbagbo, Côte d’Ivoire, pour une alternative démocratique, Ed. L’Harmattan, 1983, Paris, p 108).
Rentré en Côte d’Ivoire le 13 septembre 1988, après six (06) ans et demi d’exil en France, Laurent Gbagbo est reçu par le président Houphouet-Boigny le 29 septembre du même mois. Ce jour-là, à la résidence présidentielle de Cocody, Laurent Gbagbo a tenu, comme à son habitude, à montrer par l’une de ses déclarations qu’il est revenu en Côte d’Ivoire pour continuer la lutte avec abnégation : “Sachez en tout cas que mon objectif n’est pas de blesser, ni vous, ni la Côte d’Ivoire. C’est peut-être un excès d’amour pour mon pays. Je suis revenu et je voudrais qu’on travaille ensemble pour construire la Côte d’Ivoire” (cf. Guy Labertit, Adieu, Abidjan-Sur-Seine ! Les coulisses du conflit ivoirien, Autres Temps Editions, p.19).
Dès lors, Laurent Gbagbo accentue la lutte pour le retour au multipartisme qui est acquis le 3 mai 1990. Le Front populaire ivoirien (FPI) que Laurent Gbagbo a créé en 1982 sort ainsi définitivement de la clandestinité pour mener la lutte pour la conquête du pouvoir politique.
Cette lutte a connu son aboutissement avec l’élection de Laurent Gbagbo à la magistrature suprême en Côte d’Ivoire lors du scrutin présidentiel d’octobre 2000.
Cependant tous ceux qui ont été surpris par cette victoire ont organisé une rébellion en septembre 2002, alors que le président Gbagbo était en visite officielle en Italie.
Dès le 21 septembre 2002, le président Gbagbo est rentré en Côte d’Ivoire, malgré des conditions de sécurité précaires pour conduire la résistance contre les agresseurs de son pays. Depuis cette date, le président Gbagbo n’a cessé d’affirmer sa volonté d’aller au devant de tous les dangers pour que son pays retrouve la paix et la stabilité (rencontres internationales, rencontres avec les rebelles, visite en zones contrôlées par les rebelles, etc.).
Un homme politique de génie
Il est généralement admis que l’usage du mot politique recouvre plusieurs réalités. Selon Jean Baechler (Qu’est-ce que l’idéologie ? Editions Gallimard, 1976, Paris, pp. 27-28), l’usage le plus courant désigne une sphère ou un ordre parmi d’autres qui constituent un système social. Il précise, en outre, que politique désigne également une certaine stratégie, c’est-à-dire une ordonnance particulière de moyens en vue d’une fin.
Dans cette perspective, sur la scène politique ivoirienne, Laurent Gbagbo peut être considéré comme un animal politique. Il est évident que sa vie n’est pas faite que de politique, mais sa façon d’appréhender les problèmes politiques, avec conviction, intelligence et habilité, indique que le président Gbagbo est un homme politique de génie. En effet, “le 26 janvier 2003, la nasse s’est refermée sur le président ivoirien. Mais, en signant l’Accord politique de Ouagadougou, le 4 mars 2007, avec le chef politique de la rébellion Guillaume Soro, futur Premier ministre, il se libère de la nasse. Plus de quatre ans de résistance pour reprendre en mains le cours de l’histoire de son pays” (cf. Guy Labertit, op. cit. , p.207).
Tout le génie politique du président Laurent Gbagbo est ainsi résumé par Guy Labertit, l’ancien “Monsieur Afrique du Parti socialiste français”. Car l’Accord Politique de Ouagadougou (APO), cette “trouvaille” du président Gbagbo issue du dialogue direct qu’il a initié avec le chef de la rébellion Guillaume Soro, a permis à la Côte d’Ivoire de s’engager sur le chemin de la paix. Le concept de dialogue direct a donc été mis au point par le président Gbagbo après l’échec de vingt et une résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU sur la situation de la Côte d’Ivoire. Toutes ces résolutions, de la 1464 du 4 février 2003 à la 1727 du 16 décembre 2006, n’ont pas eu raison du président Laurent Gbagbo qui s’est arc-bouté sur la Constitution ivoirienne, adoptée en juillet 2000 (cf. Guy Labertit, op.cit, p.207) pour faire échec à toutes les manœuvres orchestrées par la France au prix d’une bataille diplomatique héroïque. Cette lutte fut également rude au sein de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de l’Union africaine (UA).
De 2003 à 2006, tout a été mis en œuvre pour écarter Laurent Gbagbo du pouvoir: conclave de Linas- Marcoussis (du 15 au 24 janvier 2003, suivi de la conférence de Paris- Kléber, les 25 et 26 janvier 2003), résolutions inacceptables de l’ONU à l’initiative de la France (l’ancienne puissance coloniale), énorme manipulation médiatique, accusations farfelues montées de toutes pièces contre le président Gbagbo (accusé de soutenir l’ivoirité et les escadrons de la mort…).
Cependant, de façon méthodique, Laurent Gbagbo a su sortir son pays d’une situation difficile dans laquelle il commençait à s’enliser. Aujourd’hui, c’est avec une fierté légitime que le président Gbagbo peut annoncer au monde entier que le dialogue direct est devenu un concept onusien.
En définitive, comme on peut le constater, le génie politique du président Laurent Gbagbo réside surtout dans sa capacité à retourner en sa faveur les situations les plus compromises.
Un homme du peuple Laurent Gbagbo n’a jamais caché son appartenance au peuple, aux couches populaires ivoiriennes. D’origine modeste, la vie du président Gbagbo se confond avec celle de ses concitoyens. Quelques actes posés par le président de la République apportent la preuve de cette assertion: l Après le massacre des populations organisé par les rebelles dans les localités de l’Ouest de la Côte d’Ivoire, Guitrozon et Petit-Duékoué dans le département de Duékoué en juin 2005, le Président Gbagbo s’est rendu sur les lieux pour soutenir ses sœurs et frères. Ce jour-là, on a vu un président de la République en larmes, pleurant avec la population de Guitrozon et de Petit-Duékoué; l Le 29 mars 2009, lors d’un match de football comptant pour les éliminatoires combinées coupe du monde et coupe d’Afrique 2010 entre la Côte d’Ivoire et le Malawi, 20 personnes ont été tuées par suite des bousculades intervenues à l’une des entrées du stade Houphouet-Boigny d’Abidjan. L’émotion a été grande en Côte d’Ivoire malgré la brillante victoire de l’équipe ivoirienne sur le Malawi. A la cérémonie d’hommage à ces victimes, le président Gbagbo n’a pu poursuivre son intervention, car, la gorge serrée par la douleur, il a fondu en larmes comme à Guitrozon et Petit-Duékoué. Encore une fois, il n’a pu supporter les circonstances de la mort de ses concitoyens ; l Le président Laurent Gbagbo a toujours pensé que le pouvoir politique doit être un moyen pour se mettre au service des autres. Aujourd’hui, en Côte d’Ivoire, de nombreux Ivoiriens, tous bords politiques confondus, reconnaissent en lui un homme sensible aux problèmes de ses concitoyens. A présent, il est devenu le seul homme politique en Côte d’Ivoire qui parcourt tout le pays pour réconforter, soutenir des familles frappées par le deuil ou en difficultés de toutes sortes ; l Le président Laurent Gbagbo ne pleure pas seulement avec son peuple quand celui-ci pleure, il sait aussi reconnaître le mérite des Ivoiriens qui se sont distingués dans l’exercice de leurs fonctions ou métiers. Aussi, la célébration de l’anniversaire de l’indépendance de la Côte d’Ivoire est-elle devenue depuis quelques années grâce à la volonté du président Gbagbo, l’occasion de célébrer ses citoyens méritants : membres des Forces de défense et de Sécurité, artistes et hommes de culture, footballeurs, paysans et tous les autres artisans de la résistance économique, etc. Il faut également noter qu’au cours de la crise profonde que la Côte d’Ivoire vient de traverser, la population ivoirienne, dans sa grande majorité, est restée fidèle au président Laurent Gbagbo. C’est d’ailleurs ce soutien populaire qui s’est surtout traduit par des manifestations grandioses de rue pendant cette crise de 2002 à 2004 : mobilisation exceptionnelle de la population pour dénoncer les rebelles et leurs soutiens en octobre 2002, grande mobilisation des patriotes ivoiriens pour accompagner le président Gbagbo à l’aéroport Félix Houphouet-Boigny en janvier 2003 lors de son départ pour la conférence de Paris-Kléber, soulèvement populaire contre la France à Abidjan en novembre 2004 après la destruction au sol des avions ivoiriens à Yamoussoukro et Abidjan suite à “l’Opération Dignité” de l’armée ivoirienne en vue de libérer les régions de Bouaké et de Korhogo occupées par les rebelles, etc. Un homme qui respecte ses engagements Laurent Gbagbo fait du respect de ses engagements un véritable programme politique. De nombreux actes qu’il a posés confirment cette assertion. Quelques actes significatifs peuvent être retenus : l Lors de la campagne pour l’élection présidentielle d’octobre 2000, le candidat Laurent Gbagbo avait demandé aux Ivoiriens de lui donner le pouvoir afin qu’il le leur rende. Cette promesse électorale a été tenue après sa victoire à cette élection présidentielle de 2000.En effet, la filière café-cacao, entièrement contrôlée par l’Etat sous le régime PDCI, a été rendue aux paysans. La libéralisation de cette filière est devenue effective. Lors des journées “portes ouvertes” organisées par le Bureau national d’Etudes Techniques et de Développement (BNETD), en collaboration avec les structures de la filière café- cacao à l’Hôtel Ivoire, du 9 au 12 juillet 2003, les paysans ont rendu hommage au président Laurent Gbagbo. Car, selon les responsables de cette filière, après deux campagnes, les producteurs ont perçu l’équivalent de sept cent milliards (700.000.000.000) de F.CFA, soit un revenu additionnel de trois cent à trois cent vingt cinq milliards (300 à 325.000.000.000) de FCFA par an. Et, pour la première fois en Côte d’Ivoire, le kilogramme de cacao a atteint le prix record de mille (1000) FCFA au mois de décembre 2002. Au nombre des promesses électorales faites par le président Gbagbo lors de l’élection présidentielle de 2000, figurent également la décentralisation, l’Assurance-Maladie universelle (AMU) et l’école gratuite et obligatoire jusqu’au niveau de la classe de Troisième. Si la mise en place de l’AMU a été compromise par la crise que la Côte d’Ivoire a connue, la décentralisation avec l’élection des conseils généraux dans les départements du pays et l’école gratuite et obligatoire sont bien engagées et constituent toujours une des préoccupations majeures du Président Gbagbo ; l Le président Laurent Gbagbo a respecté son engagement, en ce qui concerne la formation de son premier gouvernement, pour lequel il avait donné l’assurance aux présidents, membres du Conseil de l’Entente, lors d’une rencontre à Yamoussoukro, afin que celui-ci soit un gouvernement d’ouverture avec la participation de l’opposition politique. Il faut aussi noter que le président Laurent Gbagbo avait toujours, sous le parti unique, réclamé le financement des partis politiques. Aussi, dès son arrivée au pouvoir, a-t-il pris toutes les dispositions afin que les partis ayant des élus au plan national soient financés sur des fonds publics. Aujourd’hui, ce financement est une réalité. Par ailleurs, conformément à l’article 12 de la Constitution ivoirienne qui stipule qu’aucun Ivoirien ne peut être contraint à l’exil, le président Gbagbo a tout mis en œuvre pour que le président Henri Konan Bédié, président du PDCI chassé du pouvoir par un coup d’Etat militaire en 1999 et qui s’est exilé volontairement en France, puisse rentrer en Côte d’Ivoire en toute quiétude. Il en est de même pour Alassane Dramane Ouattara, président du Rassemblement des Républicains (RDR), qui peut aujourd’hui circuler librement en Côte d’Ivoire et se présenter même à l’élection présidentielle de 2009. Dès son arrivée au pouvoir en octobre 2000, Laurent Gbagbo a pris l’engagement d’apporter la lumière (l’électricité) à toutes les localités que la politique du PDCI a laissées dans l’obscurité. Malgré les conséquences dramatiques de la guerre imposée à la Côte d’Ivoire par des forces réactionnaires d’ici et d’ailleurs, l’électrification de nombreux villages du Centre, du Centre Ouest et de l’Est a été réalisée ; à la grande joie des populations qui promettent de traduire, de façon concrète, leur reconnaissance le moment venu, au président de la République ; Il y a quelques mois, lors d’une visite d’Etat du président Gbagbo à Korhogo, au Nord de la Côte d’Ivoire, les populations lui ont demandé de se pencher plus particulièrement sur le problème d’eau potable qui se pose avec acuité dans la région de Korhogo. Face à cette situation, le président Gbagbo, comme à son habitude, s’est montré très solidaire de ses sœurs et frères de Korhogo en leur promettant un château d’eau de grandes dimensions, en vue d’apporter l’eau potable, source de vie, aux populations de cette région. Aujourd’hui, cet engagement a été respecté, car le président Gbagbo a non seulement autorisé la construction de ce château d’eau, mais il a tenu à procéder lui-même à son inauguration pour montrer l’importance qu’il attache aux conditions de vie de ses concitoyens. Un homme intègre Laurent Gbagbo est connu en Côte d’Ivoire et en Afrique pour le courage de ses opinions politiques. Il est aussi et surtout connu pour son intégrité morale. On se rappelle la rumeur folle qui a circulé en Côte d’Ivoire à propos du rappel de salaire de six ans et demi qui aurait été payé à Laurent Gbagbo dès son retour d’exil en 1988. A cette rumeur, Laurent Gbagbo lui-même apporte la réponse suivante : “… J’ai entendu dire qu’on m’avait versé un rappel de salaire de six ans et demi que j’ai passés en France. Je voudrais dire ici que c’est absolument faux” (cf. Laurent Gbagbo, Histoire d’un retour, Ed. L’Harmattan, 1989, p.26). Ce qui a été d’ailleurs reconnu par la suite par les autorités de l’époque. Laurent Gbagbo n’est pas un homme d’argent, il est plutôt un homme d’actions. Un homme malheureux quand il ne peut agir. L’intégrité morale de Laurent Gbagbo fait de lui un homme qui a une grande aversion pour les personnes pourries moralement. Il s’est toujours éloigné de ce genre de personne, qu’il n’hésite pas à combattre férocement. L’opération “mains propres” qu’il a entreprise autour de lui au palais présidentiel et au sein de la filière café-cacao est le signe d’une volonté réelle du président Gbagbo, en ce qui concerne l’assainissement de nombreux secteurs d’activités de l’économie ivoirienne.
Dès son accession au pouvoir, le président Laurent Gbagbo n’a pas hésité à publier son salaire dans les journaux et à exiger que les candidats à la présidence de la République déclarent leurs biens afin qu’à la fin de leur mandat, un bilan soit fait au niveau des biens acquis pour faire la part des choses entre les biens personnels et ceux de l’Etat de Côte d’Ivoire.
Le président Gbagbo a toujours déclaré qu’il n’a aucun compte bancaire à l’étranger. Il a même donné le nom de la banque qui gère son compte en Côte d’Ivoire. Laurent Gbagbo est donc reconnu, par les actes qu’il pose constamment, comme un personnage atypique dont parle avec une admiration profonde Simone Ehivet Gbagbo (Paroles d’Honneur, Autres Temps Poche, p. 97).
La probité morale de Laurent Gbagbo le conduit également à exhorter ses concitoyens au travail, au cours de ses visites d’Etat à l’intérieur du pays, pour que ceux-ci s’enrichissent et enrichissent l’Etat de Côte d’Ivoire.
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