Après le dépôt de son dossier de candidature, le 16 octobre courant, par cette phrase : "Le combat a commencé, en avant !", le Président Laurent Gbagbo montre que les hostilités démocratiques sont engagées et que plus rien ne devrait le retenir et retenir ses partisans dans la conquête des suffrages du peuple. Nous voici donc en train de suivre la campagne électorale, lancée "officiellement" par le chef de l'Etat. Au regard de la mobilisation, la qualité et la diversité de la population venue l'accompagner à la Commission électorale indépendante (Cei) pour faire enregistrer son dossier de candidature, et compte tenu de l'énergie de sa verve compétitive, nous pouvons craindre que les adversaires de Laurent Gbagbo s'exposent à un combat très vif. "Le combat a commencé, en avant !" Une telle exhortation de la troupe, ne va-t-elle pas épouvanter les gringalets politiques qui veulent coûte que coûte escorter le professionnel, titulaire du poste suprême de la République ? Koudou Gbagbo est dans la course. Et cette nouvelle ne peut être de nature à étancher une soif chez les 19 autres candidats à la queue leu leu, sur le chemin du Palais présidentiel. Le combat qui s'ouvre, et pour lequel le patron de Guillaume Soro soulève déjà des foules, s'il doit mettre fin à une époque et ouvrir une autre, devrait être mené contre les conditions qui ont préparé la guerre contre la Côte d'Ivoire. C'est-à-dire la manipulation et la "marchandisation" d'une main d'œuvre désoeuvrée contre d'honnêtes citoyens. Un combat opiniâtre qui rétablisse la vérité sur nos blessures et propose une ordonnance claire et adéquate. La popularité si tôt active de Laurent Gbagbo, se justifierait-elle par la confiance que lui font les Ivoiriens pour leur prescrire cette ordonnance ? Assurément. Car dans son discours du 1er février 2008 à l'occasion de la cérémonie d'inauguration du château d'eau d'Ahoué, il exhortait l'opinion à avoir la mémoire vive : " Cette guerre a retardé notre marche en avant. Ne l'oubliez pas, parce que si vous le faites, vous allez faire de mauvaises analyses. Tout ce qui avait été prévu n'a pas pu se réaliser parce qu'il y a eu la guerre. Nous avions prévu un milliard par département, mais nous n'avons pu donner que 200 à 300 millions parce qu'il y avait la guerre." La prospérité se dessine dans ces mots qui méritent un combat sans complaisance. "Le combat a commencé, en avant !" De ce combat dont parle l'auteur, va dépendre le rayonnement de notre pays. Un combat qui devrait donc influer sur le développement des mentalités et de l'économie. Et le développement des mentalités suppose la sublimation de la combativité brute vers le combat des volontés non-violentes. Le jour où les Ivoiriens se seront tous dépouillés de l'esprit putschiste, "du vieil homme", comme le raisin du marc, nos descendants connaîtront des jours paisibles. Car à quoi servirait une arme à feu ou une rébellion pour un fervent démocrate, si ce n'est pour dissuader les ennemis de la démocratie ou pour la défendre? On comprend là, le candidat Laurent Gbagbo, qui met en garde les putschistes en leur promettant une riposte de feu, s'il s'aventuraient à prendre encore des armes contre lui.
Germain Séhoué
gs05895444@yahoo.fr
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