A la présentation de sa direction nationale de campagne - Laurent Gbagbo : “N’importe qui ne peut être président de la république”

L’équipe de campagne du candidat de la majorité présidentielle Laurent Gbagbo est connue depuis hier. Elle a été présentée au Palais de la Culture. “Nous sommes réunis ici parce que nous allons au combat. Et il faut créer les conditions pour gagner. A aucun moment, personne ne doit baisser les bras. Aucun combat politique n’est gagné à l’avance. En politique, il n’y a pas de précampagne; ça n’a pas de sens. En politique, on est en campagne chaque seconde, chaque minute, chaque heure, chaque jour. En somme, on est en campagne à tout instant. Depuis longtemps, les gens parlent. Il vous faut vous organiser pour répondre à leurs mensonges qu’ils déversent. Moi, je suis là pour dire nos propositions et faire des projections sur l’avenir. Les gens parlent comme si la Côte d’Ivoire venait de naître et comme si eux-mêmes venaient de naître. Il faut leur dire qu’ils ont vécu et qu’ils ne sauraient être des hommes nouveaux. Il y en a qui parlent de dilapider l’argent. Rappelez-leur ce qu’ils sont. En fait, il faut être très offensif. C’est une bataille. Il faut certains pour aller sur le terrain de l’adversaire, et il en faut d’autres pour tracer les perspectives”. Le président Laurent Gbagbo a donné ces directives à la direction de sa campagne, hier, à la salle Lougah François et Ernesto Djédjé du Palais de la Culture d’Abidjan, lors de la cérémonie de présentation de celle-ci au grand public. Poursuivant sur sa lancée, le président de la République, candidat des Ivoiriens, a rappelé ce qu’il avait indiqué à la conférence de presse à la suite du dépôt de sa candidature. A savoir que “cette élection-ci n’est pas une élection ordinaire. C’est une élection qui doit mettre fin à une période. Celle de l’héritage politique”. Et le président Gbagbo d’ajouter : “Un pouvoir, ça se gagne. Il faut mettre fin à l’héritage politique en Côte d’Ivoire”. Pour le président Gbagbo, “tout le monde peut être candidat comme le stipule le droit, mais n’importe qui ne peut pas être président de la République”. Selon lui, à ce niveau-là, c’est le peuple qui, dans son pouvoir souverain, fait le tri. “Autant le droit dit que tout le monde peut être candidat, autant le peuple ne met pas n’importe qui à la tête de son pays”, indique le candidat de la majorité présidentielle pour qui le fait pour le peuple de mettre à la tête de son pays celui qu’il veut, et non n’importe qui, est un droit fondamental. Et, selon lui, c’est ce droit-là qu’ont voulu supprimer ceux qui ont envoyé la guerre dans ce pays jadis paisible. Dès lors, il ne pouvait les laisser faire. C’est pourquoi le peuple et lui se sont mobilisés pour faire front et défendre les fondamentaux de la Nation. “Ceux qui pensaient que j’allais rester en Italie se sont trompés lourdement. Mon devoir, c’est de rentrer dans mon pays d’où que je sois quand celui-ci est attaqué. C’est ce que j’ai fait et le peuple ivoirien avec moi. Ensemble, nous avons gagné la paix sur la guerre. Il s’agit maintenant d’achever en beauté le combat que nous avons commencé ensemble par la victoire. Il s’agit de transformer l’essai. J’ai confiance en Malick et en son équipe”. Le président Gbagbo est d’autant plus convaincu de sa victoire que ses partisans et lui ont “le droit avec eux”. Et le président Gbagbo de conclure : “Nous sommes des Ivoiriens et nous sommes là pour défendre et protéger les Ivoiriens. C’est pour ça que nous sommes là et non comme les autres. Nous devons gagner parce que c’est nous qui sommes la Côte d’Ivoire”. Avant le président de la République, sont intervenus, successivement, le Premier ministre Pascal Affi N’Guessan, porte-parole, et Coulibaly Issa Malick, directeur national de campagne du candidat Gbagbo. Boga Sivori bogasivo@yahoo.fr