Notre Voie : Dans le cadre de la célébration de vos 25 ans de carrière, le samedi 18 avril dernier, vous avez lancé l'idée d'instituer les Restos du cœur sous une autre version, à Abidjan. Où en êtes-vous aujourd'hui avec ce projet ?
Dothy Z : Effectivement, le 18 avril 2009, lors de la célébration de mes 25 ans de carrière musicale doublée de la présentation de mon best of "H02", j'ai annoncé que je voulais nourrir 500 enfants démunis des communes d'Abidjan. L'idée a pris forme et se présente aujourd'hui comme une ONG que nous appelons Ame de Coeur.
N.V. : Comment a germé l'idée ?
D.Z. : Je me suis inspirée d'un concept créé par un célèbre comédien français, Coluche, qui n'est plus malheureusement de ce monde, mais dont la mémoire est pérennisée par l'institution des Resto du cœur en France, au-delà des fabuleuses créations artistiques qu'il a laissées à la postérité. Son concept a été récupéré par l'Etat français pour le mettre au service des couches sociales les plus défavorisées. A une certaine étape de ma vie, ma famille et moi en avons bénéficié pour vivre. Alors, je voudrais à mon tour rééditer cette initiative en Côte d'Ivoire en faveur des enfants déshérités et des orphelins de la rue de 0 à 16 ans, en leur offrant un repas complet tous les week-ends. C'est-à-dire, un hors d'œuvre, une entrée, un plat de résistance et un dessert ou une sortie, pendant un week-end. Il y a le sida et les grandes pandémies qui font beaucoup de mal aux populations défavorisées. Mais je pense que la faim fait partie de leur plus grande souffrance.
N.V.: Quelles sont les autres ambitions de l’ONG ?
D.Z. : A long terme, nous envisageons de signer un partenariat avec des structures de l'Etat telles que le ministère d'Etat, ministère du Plan et du Développement, ainsi que le ministère en charge des œuvres sociales afin qu'elles intègrent ce projet dans leurs activités. Je souhaite qu'il soit repris par l'Etat de Côte d'Ivoire afin d'en faire une institution nationale, comme en France. J'invite donc le président de la République, M. Laurent Gbagbo, son Premier ministre Guillaume Kigbafori Soro, ainsi que tous les membres du gouvernement qui connaissent d'ailleurs très bien Les Resto du cœur en France, à souscrire à ce projet. Au-delà de l’idée de nourrir les enfants démunis, nous voulons les insérer dans des formations afin que plus tard, ils puissent intégrer le tissu social et être armés comme tous les autres enfants du pays face aux défis du développement qui nous attendent. C'est un projet d'envergure et toute seule, je ne pourrai pas y arriver. J’appelle également mes confrères artistes, qu'ils soient d'ici ou d'ailleurs, les opérateurs économiques, toutes les bonnes volontés, les amis des enfants déshérités à se mobiliser pour réussir ce projet. Car un enfant démuni est un danger pour la société. Nous parlons de solidarité tous les jours en Afrique mais on ne crée pas de vraies chaînes de la solidarité. On traite les occidentaux d'individualistes mais ils ont créé chez eux toutes les conditions pour la sécurité sociale des populations, en fonction de toutes les couches sociales.
N.V. : A quand le lancement de vos activités ?
D.Z. : Ce sera lors d'un grand dîner-gala de bienfaisance dont 80% des recettes serviront à offrir ce repas complet dont je parlais tantôt à 500 enfants démunis des communes d'Abidjan. Les plats seront servis simultanément dans toute la ville d'Abidjan, le lendemain du gala. Le parrain artistique de la cérémonie, c'est Bailly Spinto. Il y aura avec lui une grosse personnalité, des membres des Enfoirés des Resto du ceour de France. Il est prévu également des prestations d'artistes ivoiriens, africains et occidentaux. Ce sera une grande soirée parce que je veux offrir aux enfants démunis, le rêve de pouvoir s'en sortir un jour.
N.V. : Pour l’occasion, vous êtes en studio …
D.Z. : Je prépare un single pour l’occasion qui va s’intituler «Il ne faut pas avoir faim en Afrique». C'est une chanson que je vais enregistrer avec des artistes comme Bailly Spinto, Zeus, Tchino Rem's, ma fille Cassandra qui est très talentueuse avec une superbe voix. Des voix non ivoiriennes vont y participer. Je suis auteur compositeur de la chanson qui sera arrangée par Joss Innon (frère cadet de Bel Batista).
N.V. : Comment Doty Z s’est-elle retrouvée dans les Resto du coeur en France ?
D.Z. : A la suite d'un accident malheureux, je me suis retrouvée dans une chaise roulante parce que j’avais perdu l'usage de mes jambes. Et, en France, dans une telle situation, vous êtes considérée comme une personne en difficulté. J'ai donc reçu la carte prioritaire des handicapés qui est de 80 %. C'est-à-dire que j’ai eu beaucoup de privilèges. Entre autres, une carte des Resto du cœur. C'est ce genre d’opportunités que je veux offrir à nos jeunes soeurs et frères.
N.V. : Votre chanson "SMS" qui figure sur votre best of fait un tabac dans certains pays d’Afrique. Elle est même diffusée en boucle sur des chaînes câblées en Afrique contrairement à la Côte d'Ivoire. Pourquoi ?
D.Z. : Oui, je suis numéro 1 sur la chaîne béninoise passée à Paris, LC2, avec "SMS". Je n'ai pas eu à quémander, ni à aller vers eux, encore moins à donner de l'argent à qui que ce soit. Ils ont eux-mêmes découvert le clip et ont commencé à le diffuser avant de chercher à me rencontrer. Au Congo, c'est pareil. Il y a la télévision congolaise qui s'est rendue à Paris pour m'interviewée. Alors, je ne comprends pas pourquoi dans mon pays, je dois faire le pied de grue, négocier ou payer de l'argent pour passer dans des émissions. Je voudrais bien travailler avec la télévision de mon pays mais que les gens aient un peu d'égard pour nous. Si la télévision ivoirienne pense que les artistes n'ont aucune valeur, qu'elle supprime la musique sur toutes ses antennes. Monsieur le président de la République, si vous me lisez, aidez les artistes en changeant les choses à la RTI !
Entretien réalisé par Sérikpa Benson
Dothy Z : Effectivement, le 18 avril 2009, lors de la célébration de mes 25 ans de carrière musicale doublée de la présentation de mon best of "H02", j'ai annoncé que je voulais nourrir 500 enfants démunis des communes d'Abidjan. L'idée a pris forme et se présente aujourd'hui comme une ONG que nous appelons Ame de Coeur.
N.V. : Comment a germé l'idée ?
D.Z. : Je me suis inspirée d'un concept créé par un célèbre comédien français, Coluche, qui n'est plus malheureusement de ce monde, mais dont la mémoire est pérennisée par l'institution des Resto du cœur en France, au-delà des fabuleuses créations artistiques qu'il a laissées à la postérité. Son concept a été récupéré par l'Etat français pour le mettre au service des couches sociales les plus défavorisées. A une certaine étape de ma vie, ma famille et moi en avons bénéficié pour vivre. Alors, je voudrais à mon tour rééditer cette initiative en Côte d'Ivoire en faveur des enfants déshérités et des orphelins de la rue de 0 à 16 ans, en leur offrant un repas complet tous les week-ends. C'est-à-dire, un hors d'œuvre, une entrée, un plat de résistance et un dessert ou une sortie, pendant un week-end. Il y a le sida et les grandes pandémies qui font beaucoup de mal aux populations défavorisées. Mais je pense que la faim fait partie de leur plus grande souffrance.
N.V.: Quelles sont les autres ambitions de l’ONG ?
D.Z. : A long terme, nous envisageons de signer un partenariat avec des structures de l'Etat telles que le ministère d'Etat, ministère du Plan et du Développement, ainsi que le ministère en charge des œuvres sociales afin qu'elles intègrent ce projet dans leurs activités. Je souhaite qu'il soit repris par l'Etat de Côte d'Ivoire afin d'en faire une institution nationale, comme en France. J'invite donc le président de la République, M. Laurent Gbagbo, son Premier ministre Guillaume Kigbafori Soro, ainsi que tous les membres du gouvernement qui connaissent d'ailleurs très bien Les Resto du cœur en France, à souscrire à ce projet. Au-delà de l’idée de nourrir les enfants démunis, nous voulons les insérer dans des formations afin que plus tard, ils puissent intégrer le tissu social et être armés comme tous les autres enfants du pays face aux défis du développement qui nous attendent. C'est un projet d'envergure et toute seule, je ne pourrai pas y arriver. J’appelle également mes confrères artistes, qu'ils soient d'ici ou d'ailleurs, les opérateurs économiques, toutes les bonnes volontés, les amis des enfants déshérités à se mobiliser pour réussir ce projet. Car un enfant démuni est un danger pour la société. Nous parlons de solidarité tous les jours en Afrique mais on ne crée pas de vraies chaînes de la solidarité. On traite les occidentaux d'individualistes mais ils ont créé chez eux toutes les conditions pour la sécurité sociale des populations, en fonction de toutes les couches sociales.
N.V. : A quand le lancement de vos activités ?
D.Z. : Ce sera lors d'un grand dîner-gala de bienfaisance dont 80% des recettes serviront à offrir ce repas complet dont je parlais tantôt à 500 enfants démunis des communes d'Abidjan. Les plats seront servis simultanément dans toute la ville d'Abidjan, le lendemain du gala. Le parrain artistique de la cérémonie, c'est Bailly Spinto. Il y aura avec lui une grosse personnalité, des membres des Enfoirés des Resto du ceour de France. Il est prévu également des prestations d'artistes ivoiriens, africains et occidentaux. Ce sera une grande soirée parce que je veux offrir aux enfants démunis, le rêve de pouvoir s'en sortir un jour.
N.V. : Pour l’occasion, vous êtes en studio …
D.Z. : Je prépare un single pour l’occasion qui va s’intituler «Il ne faut pas avoir faim en Afrique». C'est une chanson que je vais enregistrer avec des artistes comme Bailly Spinto, Zeus, Tchino Rem's, ma fille Cassandra qui est très talentueuse avec une superbe voix. Des voix non ivoiriennes vont y participer. Je suis auteur compositeur de la chanson qui sera arrangée par Joss Innon (frère cadet de Bel Batista).
N.V. : Comment Doty Z s’est-elle retrouvée dans les Resto du coeur en France ?
D.Z. : A la suite d'un accident malheureux, je me suis retrouvée dans une chaise roulante parce que j’avais perdu l'usage de mes jambes. Et, en France, dans une telle situation, vous êtes considérée comme une personne en difficulté. J'ai donc reçu la carte prioritaire des handicapés qui est de 80 %. C'est-à-dire que j’ai eu beaucoup de privilèges. Entre autres, une carte des Resto du cœur. C'est ce genre d’opportunités que je veux offrir à nos jeunes soeurs et frères.
N.V. : Votre chanson "SMS" qui figure sur votre best of fait un tabac dans certains pays d’Afrique. Elle est même diffusée en boucle sur des chaînes câblées en Afrique contrairement à la Côte d'Ivoire. Pourquoi ?
D.Z. : Oui, je suis numéro 1 sur la chaîne béninoise passée à Paris, LC2, avec "SMS". Je n'ai pas eu à quémander, ni à aller vers eux, encore moins à donner de l'argent à qui que ce soit. Ils ont eux-mêmes découvert le clip et ont commencé à le diffuser avant de chercher à me rencontrer. Au Congo, c'est pareil. Il y a la télévision congolaise qui s'est rendue à Paris pour m'interviewée. Alors, je ne comprends pas pourquoi dans mon pays, je dois faire le pied de grue, négocier ou payer de l'argent pour passer dans des émissions. Je voudrais bien travailler avec la télévision de mon pays mais que les gens aient un peu d'égard pour nous. Si la télévision ivoirienne pense que les artistes n'ont aucune valeur, qu'elle supprime la musique sur toutes ses antennes. Monsieur le président de la République, si vous me lisez, aidez les artistes en changeant les choses à la RTI !
Entretien réalisé par Sérikpa Benson
