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Politique Publié le vendredi 30 octobre 2009 | Le Patriote

Le candidat du désespoir

Le candidat Laurent Gbagbo s’adresse demain, depuis Yopougon, aux jeunes de son pays, du moins, à une jeunesse manipulée et instrumentalisée, fécondée sur le terreau d’une puérile résistance dite patriotique. La télévision nationale, toujours bonne pour le service et les journaux du sérail du Front Populaire Ivoirien et ceux qui y vont désormais à la soupe, nous apprennent que Laurent Gbagbo y délivrera « un message d’espoir ». C’est cette ritournelle qu’on nous sert depuis un bon moment. C’est vrai que « l’espoir fait vivre », mais un espoir sans fin et sans doute cauchemardesque, conduit irrémédiablement à la mort par euthanasie. Vous avez dit espoir ! Ce mot français, synonyme d’attente, d’espérance, véhicule une charge de sérénité et de confiance. En la matière, ce que peuvent attendre des jeunes, c’est certainement faire de bonnes études, s’inscrire dans de bonnes valeurs sociales, avoir du travail et augurer un avenir radieux pour la progéniture. Sans doute, pendant ses années d’opposition, où il occupait, avec ses camarades de lutte, le macadam et battait régulièrement le pavé, Laurent Gbagbo avait fait beaucoup de promesses et de « propositions pour gouverner la Côte d’Ivoire ». Pendant qu’il gérait, selon la belle parole de Laurent Dona Fologo, aujourd’hui son adulateur, « le ministère de la parole », l’opposant historique ambitionnait de « changer le monde », de féconder « une alternative crédible » pour la jeunesse.
Il se voulait le héros et le héraut des masses, notamment de la jeunesse.
Entre autres proclamations et professions, il envisageait de construire des lycées, dix universités et de fournir du travail aux jeunes, ainsi que de les aider à épouser les valeurs du travail, du mérite, de l’excellence et de la compétition saine et loyale. Voilà neuf ans qu’il est aux affaires en Côte d’Ivoire, exit tous les discours d’antan. En neuf années de présence au sommet de l’Etat, «le régime des professeurs » n’a construit aucune école, encore moins une université. Ceux qui prétendent aimer la jeunesse, n’ont rien fait pour leur éducation. Sous leur règne, les grèves se suivent sans arrêt. De même que les enseignants sont fâchés, de même les élèves et étudiants ne savent plus à quel saint se vouer. L’éducation nationale n’existe que de nom. L’université, sous la férule de la FESCI ne produit plus de diplômés mais des bandits et des tueurs adoubés de l’impunité de la refondation.
Neuf ans que l’école marche sur la tête. On ne sait pas quand elle commence, encore moins quand elle s’achève. En témoigne les résultats catastrophiques enregistrés depuis leur avènement, aux examens scolaires et universitaires. Comment avoir de l’espoir pour les jeunes, quand ces derniers sont contraints de payer de l’argent, pour entrer à l’Ecole Nationale d’Administration ou à la Police et à la Gendarmerie ? Les chanceux qui ont réussi à avoir des parchemins, après plusieurs années à user pantalons sur les bancs des facultés, se trouvent confrontés à un manque de travail. Sous la refondation, on ne finit pas de compter les jeunes diplômés devenus des gérants de cabine téléphoniques, alors que leur parcours les destinait à autre chose. Que dire des valeurs sociales, devenues des denrées rares sous le règne des refondateurs ? Ceux qui pavoisaient sur leur capacité à « gouverner autrement et mieux la Côte d’Ivoire, n’ont aucun égard pour les valeurs de mérite, d’excellence, de travail. A la limite, les frontistes ont appris aux jeunes qu’on peut réussir dans la vie sans fournir d’efforts. Depuis neuf ans, le pays est gouverné par la médiocrité, la tricherie, le favoritisme et le népotisme. Il n’y a qu’à regarder la fortune et le train de vie des tenants de la galaxie dite « patriotique » pour s’en convaincre. Sans diplôme connu, Blé Goudé Charles et ses amis se pavanent dans la capitale économique, brandissant des signes ostensibles de richesses mal acquises et sans origine. Aujourd’hui, avec la refondation, les jeunes ont pour nouveaux dieux, ceux qui ouvrent les portes de l’argent facile, la violence, la courtisanerie. En neuf ans, combien de parlements et d’agoras n’ont-ils pas été créés, signes de désespoir, de paresse, d’indigence pour les jeunes. A défaut de donner du boulot aux jeunes, la refondation a détruit ceux existant. Près de cent mille emplois ont été perdus, par la faute d’un régime qui a poussé les jeunes à casser des entreprises, au plus fort de la résistance dite « patriotique ». Pour tout dire, Laurent Gbagbo, usé par neuf ans d’un pouvoir liberticide, englué dans toutes sortes de scandales, est frappé de perclusion et de ménopause. Il a bouché tous les horizons pour une jeunesse en proie au désenchantement. Pour toutes ces raisons donc, la refondation et son candidat ne peuvent pas susciter l’espoir pour la jeunesse. Sinon l’espoir sûr de disparaître dans le dénuement total. Le discours de la refondation est usé et ne saurait prospérer au sein d’une jeunesse abusée par les proclamations des « prophètes des aurores ». Seul le changement attendu avec le scrutin du 29 novembre, peut inaugurer de nouvelles voies pour les jeunes Ivoiriens.

Bakary Nimaga
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