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Politique Publié le samedi 31 octobre 2009 | Le Patriote

Affiche de meeting du grand chef - Gbagbo dans les nuages, les jeunes dans le noir

L’image est saisissante. On croirait voir l’ancien despote zaïrois, Mobutu Sese Seko Kuku Ngbendu Wa Zabanga, dans le film documentaire du réalisateur belge, Thierry Michel, où l’on voit le « roi- léopard » venir du ciel, tel un démiurge, en messie et en sauveur de son peuple. On sait où cette démence a conduit le peuple du Congo (ex- Zaire). Qui a dit que l’histoire ne se répétait pas ? Sur l’affiche annonçant le meeting du candidat des refondateurs ce matin à Yopougon, on voit Laurent Gbagbo, en provenance des nuages, tout sourire, habillé d’un costume, d’une chemise et d’une cravate, micro en face et la main gauche en l’air. Les signes d’une opulence nouvelle sont bien perceptibles. Beaucoup de choses ont changé de l’opposition à l’accession au pouvoir. En bas, dans la mêlée, des individus anonymes, aux gestes indescriptibles et incohérents. Certains ont le poing en l’air, d’autres, trois, deux ou un doigt en avant. Le contraste est déroutant. Si Laurent Gbagbo vit les splendeurs et délices du pouvoir, les anonymes, vivant dans un monde peu enviable, sont comme devenus amnésiques. A travers leurs gestes, ils se croient encore dans l’opposition, tant la moisson n’a pas atteint la promesse des fleurs. Pendant qu’eux continuent de lutter contre les moulins à vent, le grand chef et ses amis ne finissent pas de prospérer sur la cassette nationale. On voit aisément que l’espoir a vite fait de se transformer pour les jeunes dits « patriotes », qui ont bombé leurs poitrines, donné de leur sang, pour que vive un régime de prédateurs et d’accapareurs des deniers publics. Alors que le pouvoir et ses pontes mangent le gras et thésaurisent l’argent, les jeunes résistants n’ont pas de présent, encore moins d’avenir et noient leurs soucis dans la violence, l’alcool, la prostitution, l’oisiveté… La deuxième symbolique est tout aussi manifeste. Laurent Gbagbo présente un air de suffisance et ne regarde même pas ses courtisans. Le message est on ne peut plus clair. Il n’a que faire de leur condition de vie. Seul importe son pouvoir, pour lequel, il est prêt à les sacrifier, à les utiliser comme chair à canon, pour rester aux affaires. Sur sa tour d’ivoire, il n’a que faire des jérémiades et des gesticulations de ses obligés. Ils ont beau crier, il n’entend pas leurs plaintes et complaintes. La troisième métaphore que présente cette affiche, c’est la consécration du peu de considération de l’ancien opposant historique pour ses partisans. Pendant que lui et ses proches sont dans la lumière, les anonymes sont dans l’obscurité et dans l’obscurantisme. Depuis neuf ans, ils sont maintenus ainsi, dans la pénombre, nourris et blanchis par la sève destructrice de la manipulation et de l’instrumentalisation. Si pendant qu’il était sur terre, durant neuf années, il n’a rien fait pour aider la jeunesse, coupée de l’école et des valeurs sociales, ce n’est donc pas pendant qu’il est dans les nuages de ses certitudes et morgue, qu’il fera quelque chose pour eux. L’image est terrifiante. Laurent Gbagbo est dans le rêve alors que les jeunes font des nuits de grands cauchemars, tenaillés qu’ils sont par la faim et la soif. Toute chose qui donne du poids à la maxime de l’historien Ibrahima Baba Kaké : « quand le présent n’est pas rassurant, les hommes se cherchent des ancêtres ». Gbagbo a maintenant choisi de se comparer à un dieu sur l’Olympe, pour rire des misères et malheurs de son peuple. L’espoir n’est pas possible avec un tel dirigeant.
Bakary Nimaga


Jeunes de Côte d’Ivoire, Gbagbo n’a aucune solution pour toi

C’est le jour J. Pour son entrée sur la scène depuis le dépôt de sa candidature, le candidat Laurent Gbagbo a choisi, dans le sillage de son adversaire ADO, la commune de Yopougon. Cité chargée de symboles pour la lutte et les conquêtes démocratiques dans notre pays. Ses interlocuteurs seront composés, en majorité, de jeunes à qui il a fait appel pour leur lancer un message, dit-il « d’espoir et de paix ». Gbagbo se propose aussi de leur parler d’Emploi, d’Education et de Formation. Laurent Gbagbo se posera, ce matin, comme le champion de la lutte contre l’impérialisme, l’homme de la vraie indépendance, celui qui combat la France, le résistant et patati et patata. Mais, il faut le dire, Laurent Gbagbo, depuis neuf longues années qu’il est au pouvoir, a montré et démontré qu’il n’a aucune solution pour sortir la Jeunesse ivoirienne du chômage. Il n’a aucune alternative pour les jeunes en dehors de la violence, des casses et la politique qui avilit.
Mais, à la vérité, les jeunes ivoiriens doivent comprendre qu’il y a de vrais et de faux révolutionnaires. Le Président vénézuélien Hugo Chavez auquel le candidat de Laurent Dona Fologo aime s’identifier est un exemple patent. Arrivé au Pouvoir, il a combattu les inégalités sociales dans son pays. Il n’a pas fait que dénoncer les puissances occidentales. Chavez a lancé un vaste programme de grands travaux et déclaré la guerre au chômage. Il a fait aussi construire des routes, des écoles, des hôpitaux, des logements sociaux, créer 400 000 emplois. Aujourd’hui il fait corps avec la jeunesse de tous bords politiques.
Quelle opportunité Laurent Gbagbo n’a-t-il pas eue ? Arrivé au pouvoir, il a eu la chance de voir s’augmenter la production pétrolière en Côte d’Ivoire. Alors que les jeunes étaient en droit d’attendre les retombées de l’or noir, c’est plutôt à des détournements qu’ils ont assistés. Le chef de l’Etat, Laurent Gbagbo s’est montré incapable de combattre la corruption et la bourgeoisie arrogante qui, comme pour narguer ces milliers d’étudiants qui manquent de tout dans les amphithéâtres, construisent à coups de milliards, des châteaux aux alentours de l’Université. Aujourd’hui, Laurent Gbagbo se définit comme le véritable protecteur des fossoyeurs de l’économie ivoirienne. Il n’y a qu’à voir toutes ces personnalités qu’il a coptées pour sa campagne. En fait, des barons du vieux parti qui veulent perpétrer un système, vieux de 50 ans, dont Gbagbo lui-même disait qu’il est fait de clientélisme et de gabegie.
Les jeunes de Côte d’Ivoire qui ont réclamé le changement en 1990, avaient pourtant réclamé l’instauration d’un Etat juste qui combattrait la corruption et le gain facile. Les résultats des examens scolaires catastrophiques depuis plusieurs années sont l’exemple le plus achevé de l’incapacité du candidat Gbagbo à reformer l’Ecole ivoirienne. Lui qui disait : « avec 10 milliards, je résous les problèmes de l’Ecole », montre toute son impuissance. Ce sont près de 75 milliards de francs CFA qui lui sont octroyés annuellement, au titre des Fonds de souveraineté sur le budget de l’Etat.
Gbagbo s’enrichit, laisse s’enrichir ses proches et son clan et oublie les jeunes. Pis, il a mis en place un système qui empêche les plus méritants de s’épanouir. Impossible d’avoir accès aux bancs de l’Ecole Nationale d’Administration, à l’Ecole Nationale de Police et aux différents concours sans débourser les millions de francs CFA. Aujourd’hui, les jeunes Ivoiriens titulaires de diplômes universitaires sont devenus gérants de cabines téléphoniques ou chauffeurs de woro-woro. Il n’y a plus aucune valeur dans ce pays où l’honnêteté est devenue un délit. Seuls ont droit à la parole, les « sorbonnards », de véritables désoeuvrés dont les responsables émargent soit à la Présidence, soit dans les caisses des sociétés d’Etat. Dans ces conditions, il n’est pas étonnant qu’un proche du chef de l’Etat ait annoncé, récemment, que les Parlements et autres Agoras devraient être « légalisés ».
Ce n’est pas étonnant. Car, en terme de bilan, ce sont les seules « réalisations » que la Refondation de Laurent Gbagbo a eu à offrir à ces jeunes devenus sans repères. Pour tout dire, dans quelques mois, les jeunes ivoiriens auront à choisir entre la médiocrité et l’excellence. Entre le candidat de la parole et le bâtisseur des Universités et des Ecoles. « Alassane Ouattara est brillant et travailleur », avait dit Laurent Gbagbo. Ce n’était pas qu’un simple compliment.

Charles Sanga


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