Les producteurs d’eau en sachet se défendent d’être responsables de l’inondation causée par les emballages de leurs produits qui bouchent les caniveaux.
La vente de l’eau en sachet est une activité qui prend de l’ampleur dans les villes de la Côte d’Ivoire. L’utilisation de ces sachets d’eau représente, cependant, une menace pour l’environnement. En effet, les consommateurs après s’être désaltérés jettent ces sachets dans la rue. Aucune disposition n’étant prise pour le ramassage de ces ordures, elles jonchent les rues. Et pendant la saison de pluies, les caniveaux sont bouchés, provoquant des inondations. Des mesures sont-elles prises pour éviter que l’utilisation des sachets d’eau ne cause aucun préjudice à l’environnement ? Kouaho Léopold, conseiller technique de l’Agence nationale de l’environnement (Ande), fait savoir que l’Ande étudie l’impact environnemental des entreprises de production d’eau en sachet. Cette étude consiste à prévoir les effets des activités de l’entreprise sur l’environnement et par la suite, renvoyer le promoteur de l’entreprise vers les structures spécialisées en la matière. Ces structures, responsables des questions de l’environnement, ne sont autres que le ministère de la Santé et de l’Hygiène publique, celui de la Ville et la Salubrité, l’Institut national de l’hygiène publique et les mairies. Selon lui, elles doivent veiller à ce que la production et la consommation de l’eau en sachet ne polluent l’environnement et assurer le contrôle de ces entreprises de production. Car, cette activité n’est pas du ressort de l’Ande. Pour lui, «l’Agence ne fait qu’un travail purement technique». Concernant les ordures produites par la consommation de l’eau en sachet, il a fait savoir que l’Ande peut seulement donner son point de vue sur la gestion finale de celles-ci. En effet, cette structure peut procéder à la vérification de la nature des ordures et mener une étude sur celles-ci afin de les classer. Car, certaines ordures peuvent être recyclées pour fabriquer d’autres produits. Kouaho Léopold explique que la tâche de l’agence consiste à étudier les conditions de création d’une entreprise. Après une analyse minutieuse des dossiers, l’Ande peut donner son accord pour la création de l’entreprise. Une enquête publique sur le site qui va abriter l’entreprise afin de savoir s’il n’est pas litigieux s’impose également à l’agence. Magan D., propriétaire d’une entreprise de production d’eau en sachet, précise que les entreprises ne sont pas responsables de la pollution de l’environnement. «Nous payons régulièrement des taxes aux mairies. Nous le faisons parce que nous estimons que cela va leur servir pour le nettoyage et le ramassage des ordures que nous produisons», révèle Magan D. Elle ajoute que « ces sachets d’eau sont d’ailleurs ramassés par certaines personnes qui les vendent aux industries de production de matières en plastique avant même que les services de ramassage n’interviennent ».
Un secteur non réglementé
Outre les préjudices causés à l’environnement, certains consommateurs doutent de la bonne qualité de cette eau. Comoé Marius, président de la Fédération des associations de consommateurs actifs de Côte d’Ivoire (Facaci), ne manque pas de décrier les conditions de sa production. Il souligne que celles-ci ne sont pas connues des consommateurs. « Vient dans ce secteur qui veut sans véritables moyens et matériels de production nécessaires », fait remarquer le président de la Facaci. Selon lui, la non réglementation du secteur peut favoriser la production de produits ne respectant pas les règles d’hygiène. En effet, dans certaines cours communes d’Adjamé et de Treichville, des particuliers s’adonnent à cette activité. Ils achètent les emballages dans des entreprises et les remplissent d’eau sans la filtrer. Les sachets sont refermés par des machines disponibles sur le marché et disposés à même le sol en attendant de les écouler. Comoé Marius relève, cependant, la bonne foi de certains opérateurs de ce secteur. « Certains opérateurs de ce secteur jouent franc jeu. Ils produisent de l’eau de bonne qualité en respectant les normes d’hygiène internationales », a-t-il souligné. Il a fait savoir qu’il revient à l’Etat de veiller à ce que l’environnement ne soit pas pollué étant donné que ces entreprises paient des droits. Il fait savoir qu’au niveau des consommateurs, certaines réflexions sont en train d’être menées pour mettre sur pied un système de contrôle de cette eau consommée par un nombre important de la population. Magan D. dément une telle accusation. «Nous entendons dire que notre eau n’est pas de bonne qualité et qu’elle ne respecte pas les règles d’hygiène. Il n’y a rien de vrai dans tout ce que racontent les gens. Ceux qui le disent ne nous ont jamais approchés pour en savoir plus. Ils nous jugent sur le fait que l’eau que nous produisons a un coût abordable et elle est à la portée de toutes les bourses. Si tel était le cas, il y aurait chaque jour des cas d’indigestion et les autorités politiques nous auraient poursuivis », se défend Magan D. Concernant les conditions de production de cette eau, elle explique que dans les entreprises sérieuses, il existe des salles dont l’accès est interdit au public. C’est dans ces salles que des filtres, des machines, des tuyaux, des tubes, des désinfectants et des tissus de nettoyage sont disposés. Ce matériel leur permet de produire de l’eau conformément aux normes internationales et respectant les exigences des autorités compétentes qui contrôlent régulièrement les points de production. Et d’ajouter que les entreprises de production d’eau même si elles sont souvent taxées de salir l’environnement ont tout de même une importance au plan économique. Elles sont pourvoyeuses d’emplois. En outre, indique-t-elle, il suffit de disposer de la somme de 50Fcfa pour se désaltérer. Selon lui, « les bouteilles d’eau minérale sont beaucoup plus chères et ne peuvent être achetées par tout le monde ». Les revendeurs réalisent aussi de gros bénéfices. Les paquets de 30 sachets ne coûtent que 450 Cfa. En raison de 50 Fcfa le sachet, le revendeur réalise un bénéfice de 1050 Fcfa par paquet.
S.Beugré
La vente de l’eau en sachet est une activité qui prend de l’ampleur dans les villes de la Côte d’Ivoire. L’utilisation de ces sachets d’eau représente, cependant, une menace pour l’environnement. En effet, les consommateurs après s’être désaltérés jettent ces sachets dans la rue. Aucune disposition n’étant prise pour le ramassage de ces ordures, elles jonchent les rues. Et pendant la saison de pluies, les caniveaux sont bouchés, provoquant des inondations. Des mesures sont-elles prises pour éviter que l’utilisation des sachets d’eau ne cause aucun préjudice à l’environnement ? Kouaho Léopold, conseiller technique de l’Agence nationale de l’environnement (Ande), fait savoir que l’Ande étudie l’impact environnemental des entreprises de production d’eau en sachet. Cette étude consiste à prévoir les effets des activités de l’entreprise sur l’environnement et par la suite, renvoyer le promoteur de l’entreprise vers les structures spécialisées en la matière. Ces structures, responsables des questions de l’environnement, ne sont autres que le ministère de la Santé et de l’Hygiène publique, celui de la Ville et la Salubrité, l’Institut national de l’hygiène publique et les mairies. Selon lui, elles doivent veiller à ce que la production et la consommation de l’eau en sachet ne polluent l’environnement et assurer le contrôle de ces entreprises de production. Car, cette activité n’est pas du ressort de l’Ande. Pour lui, «l’Agence ne fait qu’un travail purement technique». Concernant les ordures produites par la consommation de l’eau en sachet, il a fait savoir que l’Ande peut seulement donner son point de vue sur la gestion finale de celles-ci. En effet, cette structure peut procéder à la vérification de la nature des ordures et mener une étude sur celles-ci afin de les classer. Car, certaines ordures peuvent être recyclées pour fabriquer d’autres produits. Kouaho Léopold explique que la tâche de l’agence consiste à étudier les conditions de création d’une entreprise. Après une analyse minutieuse des dossiers, l’Ande peut donner son accord pour la création de l’entreprise. Une enquête publique sur le site qui va abriter l’entreprise afin de savoir s’il n’est pas litigieux s’impose également à l’agence. Magan D., propriétaire d’une entreprise de production d’eau en sachet, précise que les entreprises ne sont pas responsables de la pollution de l’environnement. «Nous payons régulièrement des taxes aux mairies. Nous le faisons parce que nous estimons que cela va leur servir pour le nettoyage et le ramassage des ordures que nous produisons», révèle Magan D. Elle ajoute que « ces sachets d’eau sont d’ailleurs ramassés par certaines personnes qui les vendent aux industries de production de matières en plastique avant même que les services de ramassage n’interviennent ».
Un secteur non réglementé
Outre les préjudices causés à l’environnement, certains consommateurs doutent de la bonne qualité de cette eau. Comoé Marius, président de la Fédération des associations de consommateurs actifs de Côte d’Ivoire (Facaci), ne manque pas de décrier les conditions de sa production. Il souligne que celles-ci ne sont pas connues des consommateurs. « Vient dans ce secteur qui veut sans véritables moyens et matériels de production nécessaires », fait remarquer le président de la Facaci. Selon lui, la non réglementation du secteur peut favoriser la production de produits ne respectant pas les règles d’hygiène. En effet, dans certaines cours communes d’Adjamé et de Treichville, des particuliers s’adonnent à cette activité. Ils achètent les emballages dans des entreprises et les remplissent d’eau sans la filtrer. Les sachets sont refermés par des machines disponibles sur le marché et disposés à même le sol en attendant de les écouler. Comoé Marius relève, cependant, la bonne foi de certains opérateurs de ce secteur. « Certains opérateurs de ce secteur jouent franc jeu. Ils produisent de l’eau de bonne qualité en respectant les normes d’hygiène internationales », a-t-il souligné. Il a fait savoir qu’il revient à l’Etat de veiller à ce que l’environnement ne soit pas pollué étant donné que ces entreprises paient des droits. Il fait savoir qu’au niveau des consommateurs, certaines réflexions sont en train d’être menées pour mettre sur pied un système de contrôle de cette eau consommée par un nombre important de la population. Magan D. dément une telle accusation. «Nous entendons dire que notre eau n’est pas de bonne qualité et qu’elle ne respecte pas les règles d’hygiène. Il n’y a rien de vrai dans tout ce que racontent les gens. Ceux qui le disent ne nous ont jamais approchés pour en savoir plus. Ils nous jugent sur le fait que l’eau que nous produisons a un coût abordable et elle est à la portée de toutes les bourses. Si tel était le cas, il y aurait chaque jour des cas d’indigestion et les autorités politiques nous auraient poursuivis », se défend Magan D. Concernant les conditions de production de cette eau, elle explique que dans les entreprises sérieuses, il existe des salles dont l’accès est interdit au public. C’est dans ces salles que des filtres, des machines, des tuyaux, des tubes, des désinfectants et des tissus de nettoyage sont disposés. Ce matériel leur permet de produire de l’eau conformément aux normes internationales et respectant les exigences des autorités compétentes qui contrôlent régulièrement les points de production. Et d’ajouter que les entreprises de production d’eau même si elles sont souvent taxées de salir l’environnement ont tout de même une importance au plan économique. Elles sont pourvoyeuses d’emplois. En outre, indique-t-elle, il suffit de disposer de la somme de 50Fcfa pour se désaltérer. Selon lui, « les bouteilles d’eau minérale sont beaucoup plus chères et ne peuvent être achetées par tout le monde ». Les revendeurs réalisent aussi de gros bénéfices. Les paquets de 30 sachets ne coûtent que 450 Cfa. En raison de 50 Fcfa le sachet, le revendeur réalise un bénéfice de 1050 Fcfa par paquet.
S.Beugré