La musique mandingue de concert avec la salsa ? Inimaginable ? C’est pourtant ce qu’a proposé le guitariste, auteur, compositeur et arrangeur Ousmane Kouyaté samedi soir à l’espace « Acoustic » aux Deux plateaux les vallons. Son 4ème album, « Dabola » qu’il présentait officiellement aux ivoiriens a été un intense moment de communion avec le public. Ce virtuose de la musique mandingue moderne a, au cours de cette soirée acoustique montré son savoir faire et démontré que pour lui, la guitare n’a pas de secrets. Même s’il est griot, de la grande et riche culture mandingue, définir le contenu de « Dabola » comme de la musique mandingue serait réducteur. La particularité de cet opus et par ricochet sa réussite tient aussi à cette envie de l’artiste d’aller se frotter à d’autres styles, d’autres rythmes sans perdre une seule seconde son identité. Avec son titre « Djéliya », l’ambiance est à la salsa (qui en constitue le fond), tandis que la chanson phare, qui fait référence à la ville natale de l’artiste, épouse quelque peu les traits de la musique Capverdienne. Les titres qu’il a exécutés, magistralement soutenu par un orchestre tout aussi composé de musiciens virtuoses ont fait déferler une vague de bonheur sur la salle. Ousmane Kouyaté a développé depuis de nombreuses années un art musical puissant qu'il a pratiqué avec les plus grands de sa génération à commencer par l'illustre Salif Kéita qu'il accompagne en tant que guitariste depuis près de trois décennies. Il a participé à pratiquement tous ses albums et est surtout son fidèle compagnon de scène. « Dabola » ressemble à une balade revigorante qui nous permet de découvrir les richesses culturelles de son pays natal, de voyager dans ses souvenirs d'enfance, de partager son amour des arts, son universalité. On y retrouve surtout son énergie ébouriffante, les lignes nerveuses de sa guitare, son style bouillonnant, sa générosité…
M. A.
M. A.
