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Art et Culture Publié le samedi 31 octobre 2009 | L’expression

Séduction, culture - Le « Baya », l’atout majeur des femmes africaines

Objet hautement culturel, mais aussi de séduction, les perles portées aux hanches par les femmes africaines traduisent leur désir de conquête. Une pratique traditionnelle qui est entrée dans les mœurs des femmes africaines actuelles.



Dans la « chasse aux hommes », les femmes ont plus d’un tour dans leurs sacs. Tout un arsenal secret est déployé qui est transmis de mère en fille pour « capturer » l’homme et le garder dans ses filets. L’un de ces objets de séduction, le baya, « arme de séduction massive », est un symbole de ces pièges « mortels » auquel très peu d’hommes échappent. Constitué d’un ensemble de perles alignées le long d’un fil, le baya est porté à la taille par les femmes africaines. On pourrait aussi y apparenter les chaînes en or, en argent, etc. que portent à la taille aujourd’hui les jeunes filles dans le vent. Le baya était simplement constitué de perles rouges et noires. Avant d’utiliser les perles, les femmes utilisaient des tourteaux de noix qu’elles alignaient le long d’un fil et portaient ainsi à la taille. Mais aujourd’hui, on trouve des bayas confectionnés avec des perles de couleurs diverses, en plastique, en métal…Les prix sont fonction du matériau utilisé pour la confection des bayas. Ainsi, une femme peut débourser jusqu’à 1000 francs pour les quatre ficelles. Il existe même des bayas luminescents, très prisés mais qui coutent plus cher. Le prix ne constitue cependant pas un obstacle pour une femme qui veut se rendre belle et séduire.

Traditionnellement, les perles avaient une vertu curative. On les utilisait pour guérir les maux de reins, d’où le port aux hanches. Dans la culture de plusieurs peuples africains, le port du baya est sensé permettre à la femme de se tailler des formes et une silhouette avantageuses. Les perles représentent une parure de beauté pour beaucoup de femmes. Porter le baya est un geste à la fois esthétique et culturel. Aujourd’hui le choix est vaste mais le baya continue de représenter une attention particulière que la femme porte à son corps et aux objets qui vont la mettre en valeur. « Il s’agit d’un geste de beauté, comme on prend soin de sa peau ou de ses cheveux », explique Bamba Mariam. Le baya se positionne dès lors comme un élément de mise en valeur et de détermination de la féminité et de la sensualité. Il est aussi et surtout un atout de séduction. « C’est une parure de séduction extrême », explique Mme Sangaré Aïchatou, ménagère. Pour elle, « l’accès à cet objet est privé, puisqu’en principe seule la personne qui partage l’intimité de la femme peut le voir. C’est un objet sensuel, érotique ». Des propos que n’a pu démentir Coulibaly S., enseignant d’anglais. « Quand je vois des bayas, ça me fait garder l’esprit et la concentration sur une zone bien précise et j’aime bien regarder », confesse-t-il en riant. Il poursuit, « On voit les hanches, le bassin, on admire le mouvement de la personne qui marche, c’est toujours assez intéressant à regarder. Ça donne plein d’idées et c’est joli à voir ». De son côté, Sébastien Kouamé, étudiant à l’université de Cocody affirme ne pas être insensible à « ces perles ». « Les bayas sont très suggestifs. Ils captivent mon attention dès que je les vois. J’avoue que lorsque l’on est on est assez proches d’une femme qui en porte, les baya font toujours un petit bruit qui inspire, et c’est très excitant rien que d’y penser ». Et de poursuivre, « en d’autres circonstances quand on a l’occasion de les toucher, ça en rajoute au jeu amoureux. C’est un agrément, un plus pour tout ce qui se passe ».

Le baya peut aussi servir de ceinture pour maintenir de petits pagnes portés sous le boubou en guise de sous-vêtements. Dans tous les cas, il est donc réservé à la sphère intime de la femme et du couple par extension. Réputé pour éveiller les sens de l’homme, le baya fait partie du corps de la femme, dans la mesure où il n’est pas sensé être enlevé. Il souligne le corps de la femme, sa beauté et suggère ses courbes. Dans le même esprit que les baya, de petits pagnes courts sont portés par les femmes et sont également destinés à éveiller l’appétit sexuel des hommes. Ceintures de perles et « petits pagnes » participent à l’esthétique propre aux femmes africaines et à l’expression de leur féminité.

M’Bah Aboubakar



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