Le candidat Laurent Gbagbo a présenté récemment l’équipe devant conduire sa campagne pour la prochaine présidentielle. On remarque, à vue d’œil, que l’ancien opposant historique a mis de côté, comme s’il en avait honte, les dirigeants de sa formation politique. L’homme a décidé de se faire entourer par des gens usés, en l’occurrence, les anciens compagnons de Félix Houphouët Boigny. Ainsi, on note dans son staff, outre les pseudos -houphouétistes, qui ont choisi de suivre le principal pourfendeur, la présence des Laurent Dona Fologo, Maurice Séri Gnoléba, Edmond Zegbeuhi Bouazo, Marcel Dibonan Koné… Si Laurent Gbagbo opte pour ces dirigeants, lui qui prétendait avoir créé le Front Populaire Ivoirien pour dénoncer la gestion patrimoniale et partisane du vieux parti, cela veut dire tout simplement qu’il n’a pas de cadres au sein de son parti à même de le conduire au succès. Comment avoir combattu Houphouët-Boigny et se résoudre à jeter son dévolu sur ses anciens hommes, traités de tous les noms par Gbagbo et les siens ? D’un, il est bon de constater que tout le long de son parcours et de ses proclamations, le candidat a fait de la démagogie. Il n’a pas créé le Front Populaire Ivoirien pour proposer une nouvelle donne politique. De deux, s’il a pris avec lui, «les bras cassés» et autres «feuilles mortes» du vieux parti en particulier et du RHDP en général, cela prouve sans soupçon que l’homme n’a aucun projet pour les Ivoiriens. De même que pendant neuf ans, les cadres et militants du FPI ont conduit le pays à vau l’eau, sur tous les plans, de même ce n’est pas avec des hommes dépassés et usés par le nomadisme politique qu’il pourra se repositionner. Avec les valses de départs salutaires annoncés, Gbagbo montre clairement que l’opposition, notamment ses deux piliers centraux que sont le Rassemblement Des Républicains d’Alassane Ouattara et le Parti Démocratique de Côte d’Ivoire sont les plus outillés à remettre le pays au travail et sur les rails du développement. Pour sûr, le mensonge et la duplicité consacrent l’aventure véritablement ambiguë de Laurent Gbagbo. La prochaine présidentielle annonce pour lui et son parti, le temps des sanctions.
Bakary Nimaga
Bakary Nimaga