La famille Gon est dans le viseur du président Gbagbo pour sa réélection. Un appui de la famille de la chefferie traditionnelle de la cité du Poro est gage de succès dans le nord comme ce fut le cas pour Houphouët Boigny qui avait la caution du vieux Gon Coulibaly. Mais autant les hommes sont différents, autant ils sont différemment accueillis.
Le Patriote : Dans le temps, Houphouët Boigny avait pris appui sur le vieux Gon pour asseoir son pouvoir. Le président Gbagbo entend emprunter cette même voie en s’appuyant sur les petits-fils du vieux Gon pour bénéficier de la bénédiction des mânes de Korhogo. En votre qualité de porte-parole du chef de canton, quelle appréciation faites-vous de cette démarche ?
Coulibaly Issa : Je suis Coulibaly Issa, représentant direct du chef de canton de Korhogo, Bafao Coulibaly. Pour cette question, certes je ne suis pas encore vieux, mais, ce que je puis en dire, c’est qu’on ne peut pas comparer Houphouët Boigny et Gbagbo. D’abord, Houphouët Boigny avait fait de notre grand père, son père spirituel. Ce dernier a fait part de ses vœux à Houphouët. Il s’agit de l’abolition des travaux forcés. Houphouët lui a donné la garantie de le faire s’il bénéficiait du soutien du vieux. Après consultation des ancêtres, le vieux a vu en Houphouët l’homme de la situation. Il s’est donc allié à lui et Houphouët de son coté a tenu parole en abolissant les travaux forcés. En ce qui concerne Gbagbo, c’est tout le contraire. Il nous a créé un tas de problèmes. Il a bombardé Korhogo. Il disait qu’il allait faire de notre région des plantations de café. Je ne vois pas comment, après cela, il peut venir demander à la famille Gon de le soutenir. Vous savez, comme toutes les familles, la famille Gon a ses brebis galleuses. Mais, nous autres qui nous estimons dignes de la famille Gon, de la famille Zouakagnon, les dignes enfants de nos pères, nous ne pouvons pas suivre un tel homme. Je ne cite pas de nom, mais il y a des personnes qui tremblent devant l’argent dans la famille. Pour de l’argent, ils vont vendre leur belle-mère. Nous outres, nous préférons notre dignité et notre honneur à l’argent.
Le Patriote : Ne pensez-vous pas que le soutien de certains membres de la famille peut apporter à Gbagbo le soutien qu’il souhaite avoir des mannes de Korhogo ?
C.I. Ceux qui disent cela ne sont pas nés à Korhogo. Les ancêtres de Korhogo ne sont pas des lâches. Nos anciens morts ont une dignité qui fait qu’ils ne peuvent pas trahir leur région. On utilise ces pensées pour tromper les gens.
LP : Mais quelle est la position du chef de canton sur le sujet?
CI : Un chef de canton digne de ce nom joue son ballon en bas de la table. Il n’a pas de parti. Tous ceux qui animent les partis sont ses enfants. Un chef digne de son statut ne doit pas dire à quelqu’un : « je te soutiens, je fais ceci ». Mais vous avez vu à la télé. Il y a des membres de la famille qui se disent chef de canton qui sont allés dire : « je soutiens Gbagbo ». Après cela, c’est fini pour toi, tu n’es plus chef de canton. Le chef de canton est pour tout le monde. Il ne peut dire ouvertement qu’il soutien un parti. Non ! Il appartient à tous les partis
LP : Vous dites que les devins avaient révélé au vieux Gon qu’Houphouët était la personne idéale pour sauver son peuple. La chefferie traditionnelle de Korhogo a-t-elle consulté les oracles pour avoir une idée de la personne qui peut le mieux conduire la Côte d’ivoire ?
CI : Un proverbe dit : « Dieu va aider la vérité ». En tant que représentant du chef de canton, je ne peux pas te dire ce que fera celui-ci ou celui-là. Si je le fais, c’est comme si j’avais fait un choix politique. Dieu va aider la vérité.
Réalisée par Mack dakota,
correspondant
Le Patriote : Dans le temps, Houphouët Boigny avait pris appui sur le vieux Gon pour asseoir son pouvoir. Le président Gbagbo entend emprunter cette même voie en s’appuyant sur les petits-fils du vieux Gon pour bénéficier de la bénédiction des mânes de Korhogo. En votre qualité de porte-parole du chef de canton, quelle appréciation faites-vous de cette démarche ?
Coulibaly Issa : Je suis Coulibaly Issa, représentant direct du chef de canton de Korhogo, Bafao Coulibaly. Pour cette question, certes je ne suis pas encore vieux, mais, ce que je puis en dire, c’est qu’on ne peut pas comparer Houphouët Boigny et Gbagbo. D’abord, Houphouët Boigny avait fait de notre grand père, son père spirituel. Ce dernier a fait part de ses vœux à Houphouët. Il s’agit de l’abolition des travaux forcés. Houphouët lui a donné la garantie de le faire s’il bénéficiait du soutien du vieux. Après consultation des ancêtres, le vieux a vu en Houphouët l’homme de la situation. Il s’est donc allié à lui et Houphouët de son coté a tenu parole en abolissant les travaux forcés. En ce qui concerne Gbagbo, c’est tout le contraire. Il nous a créé un tas de problèmes. Il a bombardé Korhogo. Il disait qu’il allait faire de notre région des plantations de café. Je ne vois pas comment, après cela, il peut venir demander à la famille Gon de le soutenir. Vous savez, comme toutes les familles, la famille Gon a ses brebis galleuses. Mais, nous autres qui nous estimons dignes de la famille Gon, de la famille Zouakagnon, les dignes enfants de nos pères, nous ne pouvons pas suivre un tel homme. Je ne cite pas de nom, mais il y a des personnes qui tremblent devant l’argent dans la famille. Pour de l’argent, ils vont vendre leur belle-mère. Nous outres, nous préférons notre dignité et notre honneur à l’argent.
Le Patriote : Ne pensez-vous pas que le soutien de certains membres de la famille peut apporter à Gbagbo le soutien qu’il souhaite avoir des mannes de Korhogo ?
C.I. Ceux qui disent cela ne sont pas nés à Korhogo. Les ancêtres de Korhogo ne sont pas des lâches. Nos anciens morts ont une dignité qui fait qu’ils ne peuvent pas trahir leur région. On utilise ces pensées pour tromper les gens.
LP : Mais quelle est la position du chef de canton sur le sujet?
CI : Un chef de canton digne de ce nom joue son ballon en bas de la table. Il n’a pas de parti. Tous ceux qui animent les partis sont ses enfants. Un chef digne de son statut ne doit pas dire à quelqu’un : « je te soutiens, je fais ceci ». Mais vous avez vu à la télé. Il y a des membres de la famille qui se disent chef de canton qui sont allés dire : « je soutiens Gbagbo ». Après cela, c’est fini pour toi, tu n’es plus chef de canton. Le chef de canton est pour tout le monde. Il ne peut dire ouvertement qu’il soutien un parti. Non ! Il appartient à tous les partis
LP : Vous dites que les devins avaient révélé au vieux Gon qu’Houphouët était la personne idéale pour sauver son peuple. La chefferie traditionnelle de Korhogo a-t-elle consulté les oracles pour avoir une idée de la personne qui peut le mieux conduire la Côte d’ivoire ?
CI : Un proverbe dit : « Dieu va aider la vérité ». En tant que représentant du chef de canton, je ne peux pas te dire ce que fera celui-ci ou celui-là. Si je le fais, c’est comme si j’avais fait un choix politique. Dieu va aider la vérité.
Réalisée par Mack dakota,
correspondant